De Condom à Burgos

Dans mon précédent billet, je vous laissais à Condom, y êtes-vous parvenus ? …ou êtes vous encore entrain de
flâner ça et là, peut être même prendre plaisir à sautiller dans une flaque d’eau, partager le jeu de la marelle avec des enfants sur une place de village, ou savourer quelques gouttes de pluie
sur votre visage , une fleur entre les lèvres …?
                Pour toutes ces
innombrables raisons, innombrables saveurs uniques, je voulais laisser un temps, une pause entre la publication de ce billet et celui qui le précèdait et marchait du Puy à Condom.
               Mais, il est né , poussant un cri qui perça tous les nuages !
               Mais, il est un poumon qui bat et j’ai tant désiré ce partage !

               Aussi, vraiment, j’espère ne pas arriver trop tôt avec ce billet (ce second « billet doux ») qui continue le
chemin, le poursuit de Condom jusqu’à Burgos car…
                     me pardonneriez vous alors ce trop fort élan d’amitié ?
 
  

…Sur le 3ème tronçon de Condom à Burgos …

 

459

A  toi qui nous entoure chaque jour des volutes de ton coeur, nous
t’offrons celui-ci
  (A Yoann)

 

Pour

 

cette 3ème partie…pas de pleins ni de déliés, aucun écrit enraciné sur papier comme fleur dans un jardin, le « bloc Ebauche » emporté n’a vraiment pas
voulu que la courbe des mots ne dépasse le stade de l’ esquisse …
                                  
mais des images pour évoquer des regards, et des regards pour évoquer les sourires de l’âme !
Et je me rends soudainement compte que tout l’intérieur de mon coeur s’est déversé sur ces 616 images commentées qui défilent ; s’attardant ou volant au rythme de nos pas et émois tels des
oiseaux épris de tout (Sur l’album Condom Burgos, juillet 2008) .

Au delà de la candeur infinie du soleil sur le paysage et sur les contours
humains de chacune de nos rencontres d’une beauté inégalée …il y en a quelques unes, qui se dispersent comme d’un joli troupeau les brebis égarées, et ont besoin d’être dites, prononcées,
retrouvées pour sans doute être mieux reconnues, et mieux « interpeller » !

Alors, s’il suffit parfois d’un regard, d’un silence, d’une voix , d’une réflexion, pour refaire tout le
chemin d’une vie…c’est, par les mots, et uniquement par les mots, que je vais le refaire ici …
                               et vous dire
que, les 3 vieux parkas que le serveur alla chercher d’on ne sait où pour nous qui avions peur et froid, sur cette terrasse un soir à Roncesvalles,
                                que les
3 tartines préparées sur un tréteau avec la plus extrême minutie par notre grand Ami Michel (de Suisse) le lendemain matin,
                            

m’immergent d’émotion et de larmes ! 
Ces images m’immergent à ce point car, de Roncesvalles précisément, je voulus repartir, retourner en arrière et
ne plus rien poursuivre ; le soir déjà mes oripeaux mouillés sur le bras traversant cette large allée bordée de tentes colossales type survie militaire dont les fenêtres à semi
arrachées battaient fort contre le vent…puis le lendemain matin aussi, le ventre creux faute de provisions, le paysage entièrement recroquevillé sous la brume !
Du pire découragement, savoir et comprendre qu’il en sera né l’un des plus beaux souvenirs, le meilleur peut être…           

comment ne pas pleurer de joie !

Vous dire que j’ai affronté l’Espagne mes mains encore blotties dans celles de Guy qui nous
acceuillit à St Jean,
              que mon corps n’a pas eu peur de sortir complètement dévêtu, encore tout grelottant de froid, muscles tout
tiraillés, pour laisser la place  à une autre pèlerine, à un autre corps fatigué du défilé humain appuyé contre les portes des douches …et que cela m’a rendue plus
humble, et que cela m’a fait comprendre que, femmes, nous étions toutes « soeurs sur la terre « !
Vous dire que marcher c’est aimer , et redécouvrir la vie …alors qu’est-ce que j’ai pu l’aimer !
Vous dire que tout y était magistralement beau …des rires de Carmen qui fit des instants du chemin une splendide cour de récréation , à cette pèlerine en jupe indienne qui surplomba de ses pas
de ballerine les dénivelés de Ronceveaux, nuage surnaturel qui survola ces hauteurs comme issu d’un conte de fée !

Vous dire que je me souviendrai toujours du long poème que Guillermo et Vicente composèrent et récitèrent en notre honneur sous les feux des
lampions, 
                que je me souviendrai encore qu’il y a des pierres propices aux confidences  et des âmes
propices à les recevoir et c’est bien à vous que je m’adresse,Françoise et Bernard ,dont je n’ai emporté aucune coordonnée mais la portée de vos mots et la force de votre « idéal » :
 oh combien tu dois les aimer ,toi Chemin ,dont ils arborent le coeur de long en large depuis maintes années !
Oh combien aussi j’y ai aimé la musique, les chants et les voix qui m’ont transpercé les entrailles …de la voix de Nicole à Nogaro à celle de Simone d’estella à Torres del Rio qui passèrent sur
nos maux comme la plus divine caresse du vent, comme le plus merveilleux souffle de cascade, des fanfares de rue qui firent scintiller nos yeux de mille étoiles, aux chants en diapason de
nos amis coréens qui firent de la brume du dernier jour la reine d’un matin !
Oh combien j’y ai aimé la magie de silhouettes d’enfants , des cheveux follement emmêlés de Lola jonglant avec ses 2 bâtons , à la jolie petite madone au visage d’ange aztèque qui nous ensoleilla
à Najera …

De la magie, oh combien il y en eut…de la guirlande de Noël que tu laissas, Jean Michel,
vers un couloir d’escalier, à la voix suave et si belle de Reggiani que je n’avais plus eu l’habitude d’entendre depuis ce paradis épicé et taillé dans « l’écorce d’un coeur » :
le tien !
Vous dire que Puente la Reina pour nous rime désormais avec ce joli prénom espagnol               « Joanna »
                que nos coeurs, rien que d’y penser, se réchauffent à sa lueur comme autour d’un féérique feu de camp
d’où émane la plus belle des mélodies nomades,
                que, pour la 1ère fois de ma vie, mon coeur s’enchevêtra à un autre lorsqu’avant de partir, elle me
prit dans ses bras si fort, si fort …que je sentis son coeur battre contre le mien !
                que mon doigt s’arrêta net sur le bouton déclencheur de mon numérique lorsque je voulus immortaliser sur
pellicule l’immense cicatrice traversant le ventre
d’une vache venant de subir une cézarienne et qu’il y a ainsi des pudeurs en forme de silences pour définir l’amour…et que tes mères étaient magiquement belles, Mr
Etcheparreborde, quand elles appelaient leurs veaux pour la têtée …

                 que mes doigts sur le clavier, à cet instant, ne parviennent
plus à faire naître les mots, les mots pour vous parler de celui dont j’eus peur un matin de m’approcher alors qu’il accourait vers nous pour nous offrir un peu de réconfort et d’amitié …A
toi…….Magistralement à toi, qui, certes, exhalait un peu fort le vin, à toi qui avait bien plus peur de la solitude que nous de l’inconnu…A toi qui nous débarrassa de tout
le superflu de nos coeurs , les lava…pour nous les remplir des seules richesses de ton coeur et
encore                               
PARDON !
Pour te dire Nicole, Nicole pèlerine et hospitalière rencontrée à Miramont Sensacq, que , …Oui, nos erreurs d’appréciation, les préconçues, les « préfabriquées », celles qui nous font ignorer,
s’écarter voire fuir, nous reviennent toujours comme (pour reprendre ton extraordinaire comparaison) « des boomerangs » !
Et, si elles te font d’abord baisser honteusement la tête, elles t’ouvrent ensuite …un jardin ignoré de ton coeur !

je dois encore vous dire tant de choses …qu’aux portes de mon être se bousculent tant de
visages, de prénoms et de sourires, des balcons, des lanternes des fanfares et les cris et les rires des villages,
                  je réentends l’Ave Maria et la tristesse de ton coeur, Jean Pierre, quand tu
déposas tes derniers pas à Logrono…

                  Que le chemin commence à entrer en nous dès que nos doutes se dissipent !
        …et qu’à l’image des oiseaux, des églises et des cathédrales, tout y a la beauté, la pureté immense et infinie de tout ce qui approche les cieux !
              
              
En hommage à tout ce que tu fus , es et seras encore, Chemin,(avec
un « c » majuscule comme j’aime à t’écrire souvent !)              
                             je te dédie la chanson qui
suit !
               Et je vous la dédie aussi, Nicole et Gilbert,( les mêmes rencontrés à Miramont), qui êtes toujours
là depuis …chaque jour, pour peupler mes heures de joie et de confiance, pansant, au hasard de mes confidences, l’essentiel de mes plaies …
               et vous la dédie encore autres amis, autres pèlerins, qui m’ont pris la main, sur les
pages de ce blog ou sur celles de ma vie, me donnant la force de croire chaque jour davantage que tous ces p’tits riens chargés d’émotion de la vie
quotidienne sont autant de paupières grandes écarquillées vers le Chemin de l’Apôtre dans sa spiritualité, quels qu’ils soient, et quel que soit l’endroit où ils se trouvent…
               qu’ils sont comme le voyage, qu’ils sont peut être même tout simplement « le voyage », par tout ce
qu’ils me font respirer, sentir et contempler de candide et de simple , de lumineux et de charitable …
                     et que vous en êtes … »le fantastique champ
d’étoiles » !

                            
je vous aime   Rose flétrie 

        

 
   
A Patrick mon compagnon et à Lola qui respectent et partagent mes instants d’écriture à ce point
qu’ils font de mes mots …
                               
« des êtres libres » ! 
    
 
 
 
 
 

3 réflexions sur « De Condom à Burgos »

  1. Philippe P – 11 Mar., 2009 – Quand on a l’amour de nos êtres autour de nous et que la liberté s’écrit  » je vous aime « , alors la vie se crie Liberté je t’aime……

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  2. Nicole crouzillac – 18 Mar., 2009 – bravo, tu sais rendre avec tes mots fleuris le chemin que nous avons suivi.
    c’est vrai nous revenons de ce chemin en ayant appris ou confirmer un mot amour, et avec lui un autre mot très important dans ce monde TOLERANCE.
    à bientôt sur d’autre chemin !!!

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  3. EvaJoe Des mots – 2 Avr., 2009 – Je reste sans voix lorsque prenant le temps en cet après midi maussade de venir me ressourcer je découvre enfin ce Chemin , mais là c’est , je ne puis le dire,
    c’est incroyable, chaque mot me renvoi à ce que fut ton chemin, j’ai la naïve impression de le faire avec toi, avec vous, avec tous ceux qui le font.

    Tes mots sont sublimes, auréolés de douceur et d’âpreté , plein d’amour, de vie, de soleil, d’humilité, de tolérance , de rire , d’amitiés. Je ressens tout cela et je vibre avec enthousiasme à tout
    ce que tu dis et attends avec impatience la suite.

    J’aurai aimé te dire d’autres choses mais je suis tellement bien que je ne sais si le silence ne sera pas le meilleur des mercis, car parfois les mots se suivent et n’expriment pas totalement le
    ressentis.

    Je t’embrasse ma Pèlerine, ma sabine à moi (à mien) ou ai je lu cela??

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