Un ami m’a raconté …
Cela s’est passé cet hiver dans un village de notre France, flairant bon le pot-au-feu et les flambées
de joie …
Si les décors et détails restent du domaine poétique, les faits n’en demeurent pas moins
vrais.
Je n’ai pas pour habitude de vous parler de choses susceptibles de vous attrister, mais ces faits-là
sont restés gravés dans la chair de ma mémoire …
Ce poème n’est même pas un poème,
il est un grand cri de
révolte,
presque de ralliement !
**************
Sur
le chemin d’Anne …
Ce fut par un matin glacial
De ces journées au froid sibérien
Dont on parla en décembre
Nara toujours s’en souviendra
D’ailleurs
Comment pouvoir oublier ?
Il était venu
Monsieur le Maire de la commune
L’air souriant et décidé
Cogner aux vitres
De leurs caravanes alignées
Encore endormies sous la brume.
Il avait, paraît-il,
D’excellentes nouvelles
A leur annoncer !
Il venait les chercher
Pour les emmener dans un bel abri
Où ils pourraient tous se réchauffer
Dormir, manger
Et se hâta de leur préciser
De ne strictement rien emporter
En effets personnels …
Ils étaient tous réjouis
Ce message fut comme un arc-en-ciel
Il en était donc fini
Des petites mains engourdies
Et des visages bleuis
Nara regardait ses frères et soeurs
Les yeux hagards, ahuris
Le corps encore emmitouflé
Dans leurs couvertures
Son père comme toujours s’affairait
Et sa mère chantait
En préparant ses fritures
Dehors pas le moindre linge qui pendait
Pas le moindre craquement d’un feu
Juste une musique qui s’échappait
De la caravane d’à côté
Un air de violon tzigane
Qui lui donne aujourd’hui
L’envie de pleurer …
Laissant leur âme en arrière
Ils furent conduits dans une pièce
Ma foi fort agréable
Nara y revoit les murs jade
Aux couleurs de la mer
Ils y restèrent
Deux jours
Et deux nuits.
Avant de repartir
Nara regarda une dernière fois
La grande pendule en bois
Qui fit rythmer en douceur
La valse des heures …
En arrivant près de leur campement
Une curieuse surprise les attendait
S’étaient-ils égarés
Ou avaient-ils la tête encore trop ivre
Du bonheur des jours passés ?
Ils ne voyaient plus
Leurs belles maisons ambulantes !
De l’endroit où ils avaient entendu chanter
Les merles sur les peupliers
Il ne restait plus rien …
Tous se mirent à courir
Comme bêtes affolées
Certains hurlaient
D’autres gémissaient
Nara ne reverrait plus
Sa petite boîte dorée
Où il cachait des pierres,
Des cailloux, des images
Des pays où il passait
Ni la photo de sa grand-mère
Celle qu’on avait mise sous terre
Et qui lui apprenait à faire
De jolis bonhommes en raphia …
Il ne restait donc plus rien
De leurs vies
De leurs souvenirs
Durant leur séjour au village
Tout avait été rasé
Au buldozer …
Son père balbutiait
En voulant parler de ses chaises
Celles qu’il venait juste de rempailler
Pendant que sa mère s’était agenouillée
En joignant ses mains vers le ciel
…
Sainte Sarah qui les voit de ta crypte
Voleras-tu à leur secours ?
Il ne restait donc plus rien
Qu’un triste terrain vague
Et son sol gelé
Où s’inscriraient à jamais
Leurs coeurs meurtris
Et leurs âmes souillées !
C’est alors qu’un flasch
Apparut à Nara
Celle d’une histoire
Qu’on lui avait racontée
Elle se passait pendant la guerre
On y aurait retrouvé
Dans un endroit sans hygiène
Et sans âme
Le journal d’une petite fille
Elle portait un prénom si doux
Enjoué comme une liane
Anne
Oh ! Anne …
A cette époque
Des gens, comme eux,
Auraient été emmenés
Ils étaient partis par milliers
Vers des chambres un peu spéciales
D’où ils n’étaient jamais revenus …
Leur race
Sûrement comme la sienne aujourd’hui
Ne répondait pas
Aux critères de sélection !
Soudain une vision jaillit
De ce torrent de larmes
Et Nara vit Anne
Et ses beaux yeux de braise
Se rouvrir et les regarder
On y lisait la terreur
Et de là-haut ils crièrent
A cet impitoyable Maire
« Non ! Pitié
Pas encore …
De Grâce
Plus jamais ! »
tolérer
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Bonsoir Sabine,
Le journal d’Anne Franck restera à jamais dans ma mémoire.
Il ne faudrait pas effectivement que l’histoire se répète.
Très beau poème de ta part plein de sensibilité, comme d’habitude.
Bisous.
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Bonjour Sabine,
Tu connais ma sensibilité et ma révolte contre les injustices, et bien là c’est honteux, j’en ai la gorge serrée, les yeux humides…Mais finalement après un temps de réflexion je me dis que
l’espèce humaine est bien cruelle envers ses semblables, ne voit-elle pas qu’ils sont identiques, ils ont des jambes, des bras, le même sang coule dans leurs veines, faut-il que l’apparence, que le
mode de vie soit le même pour tous, si tout le monde était semblable, quel ennui cela serait, la diversité c’est une richesse immense et si tout le monde voulait bien se parler, ils verraient
combien ils seraient riche d’amis, d’histoires…
Un témoignage bouleversant, mais hélas qui se répète dans le temps, je revois ce livre que j’ai lu plusieurs fois, « Le journal d’Anne Franck »….
Amitiés….Pour tous…écéa.
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Bonne fin de soiréeSabine
c’est tellement une horreur que je ne peux retenir mes larmes.
Les humains perdent leur coeur
Certains subissent des brimades et des coups, pourquoi ??
nous sommes tous pareils, si je me coupe mon sang a la même couleur que le leurs.
Je t’embrasse les larmes aux yeux devant tant d’injustice
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Il y a depuis quelque temps une certaine dérive,Au nom de la sécurité ou de l’ordre publique on oublie les leçons du passé Et, cela est souvent fait dans des buts électoraux
Parce-que populiste
Bonne soirée sabine
Bisous
Tony Yves
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Ne fermons pas les yeux
On devinera leurs ombres pleurer dans l’encre de mes poèmes,
Mes écrits sonneront aussi forts que milles trompettes et tambours,
Car personne ne voit que le malheur dans les gens de bohème ,
Je n’attendrai pas demain pour éclairer d’amour leurs retours.
Viens voir , leurs campements miséreux éloignés du monde,
Regarde pleurer la mère, l’enfant dans les yeux du vieillard,
Comme un étendard déployé sur cette misère immonde,
Regarde comment agit l’escadron qui brise leurs regards.
Etre étranger ,c’était poussé un cri de soulagement sur le sol français,
Que se passe-t’il donc? pour qu’ils soient devenus aussi vite une cible,
Ce pays dont les droits protègent le faible et l’humanité,
Aujourd’hui les montre du doigt ce qui est encore plus inadmissible.
Vous sentirez leurs ombres planer sur le chemin forcé du retour,
Si vous vous contentez de les regarder de loin s’envoler,
Pensez que pour Dieu, tout homme est un frère et amour,
Que dira-t’il de nous, au jugement dernier ?
Ceux que l’on a mis au ban ,pour cacher une misère,
Que l’on ne peut justifier que par je ne sais donc quoi,
Ceux que l’on a mis au ban , ce sont aussi nos frères,
Mais aussi des hommes, je crois.
Timilo
C’était mon texte à moi pour dénoncer ces faits ,
Je trouve dans le tiens beaucoup de force
Douce journée
Bisous
timilo
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Bonjour Sabine,
J’ai bien reçu ton mail, et j’avais lu cet article hier mais ne l’ai pas commenté « sur le vif ». Parfois je prends un peu de recul avant d’écrire sur des textes évoquant ces injustices sur
lesquelles nous n’avons aucune prise.
Le journal d’Anne Franck m’a beaucoup émue lorsque je l’ai lu et les médias l’ont relaté plusieurs fois aussi. J’ai toujours regardé ces émissions, tout comme celles qui font état de ce que tu
déplores ici.
Loin d’être insensible à ces faits de société, je me demande quand les bonnes dispositions seront prises et quand les dirigeants se poseront enfin les bonnes questions avant d’agir.
C’est là mon ressenti, Sabine.
Je t’embrasse,
Cathy.
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Bonjour Sabine,
Elle est sacrément triste et terrifiante ton histoire et si j’ai bien compris cette histoire elle se passe à l’époque de la guerre et des camps de concentration qui étaient censés irradiquer tous
les juifs.
Suis je loin de la vérité ? Cette époque fut horrible et attroce.
Bonne journée.
Amicalement Paulo.
Gros bisous.
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Un petit passage Sabine,
Bon dimanche et gros bisous.
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J’ai mis du temps à écrire sur ce que tu nous raconte dans ton poème, je suis bouleversée et complètement anéantie par cette manière d’être et de faire de ce maire. Nous pensions avoir tiré les
conséquences du passé et que désormais nous saurions vivre Ensemble, hélas il n’ en est rien……
J’avais écris ceci le dimanche 29 août, et c’est sur la même ligne….Le même cri….
Sous la voute des cieux
j’écris ce mot Liberté
et bien mes aïeux
je vous entends crier
aujourd’hui en France
il est bafoué
nous sommes dans une errance
de folies et de préjugés.
Ils sont parqués comme des animaux
sur de pauvres terrains
il y a à peine un point d’eau
les enfants ont des yeux graves
la peur se lit sur leur visage
iront-ils à l’école sans contrainte, ni entrave
ou seront ils réveillés
par des cris et vociférations
ils se lèveront le visage ensommeillé
étonnés de voir leurs caravanes saccagées
par des travailleurs de la nation.
Hier d’autres étaient parqués à Drancy
aujourd’hui Ma France pays des droits de l’homme
a changé le fronton de ses mairies
par des mots abjectes comme,
expulsion, manque de dignité
Ou sont passé les mots Liberté, Égalité, Fraternité.
Ton texte relate un fait horrible et je dirai même pervers; tout leur prendre en leur faisant miroité autres choses; nous devrions boycotté ce maire et ne pas se rendre dans
son village..Honte sur lui…
Magnifique ton cri!!
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Coucou sabine!!!
Un peu fatigué par la grippe…Je passe te souhaiter une excellente soirée.
Bises
Pierre
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Mon petit coucou en ce Dimanche, j’en profite pour relire ton poème
Douce journée
Bisous
timilo
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Magnifique… Je n’ajouterai rien tellement tes mots sont beaux pour ces personnes qu’on rejette si injustement au lieu de leur ouvrir nos coeur!!!
J’aime ton blog, je m’inscris à ta newsletter! Bises
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C’est exactement ça, sur le chemin d’Anne Franck. Même méthode.
Que dire? Hélas ces pratiques redeviennent monnaie courante, on a vu des habitants mettre le feu à des campement et le raconter fièrement au journal de 13 heures en toute impunité.
Je pense aussi aux réfugiés de Calais et d’ailleurs, qui fuient ceux-là même qui ont « tué Charlie Hebdo » et que nous laissons crever dans le froid…
Drôle de société.
Bravo pour ce cri de révolte, Sabine.
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Je viens de relire avec plaisir et effroi, évidemment. Je connaissais ce billet, ce cri, cette supplique, mais tu vois, je crois que cela ne finira jamais. Toujours des groupes d’hommes s’en prendront à d’autres groupes. Aucune civilisation n’y échappe et nous restons, malgré les progrès et l’éducation, les barbares ignobles que nous avons toujours été.
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