Allez comprendre pourquoi, en ce dimanche écartelé par la colère du vent, nos pas ont eu envie de se poser sur un paysage implacablement désert, la Jard, que seules habitent une tourbe épaisse et quelques herbes mouillées …
Il n’y a rien à comprendre, juste à se laisser aller au mystère intégral de chaque délice d’être, celui-là même qui nous fait avancer !
J’aurais pu, d’ailleurs, intituler ce billet :
« Hêtre ou ne pas être … »
En glissant un oeil par la lucarne …
L’air mutin fait aussitôt aspirer à des rêves aussi intimes qu’insensés ….
En hommage aux « voyageurs immobiles » ,
je dédie ces quelques pierres,
que réchauffera au fil des découvertes
le credo de mon inspiration …
Pour eux, j’irai même plus loin …
Jusqu’à me faire
« la malandrine des grands chemins »,
ôtant crochets et cadenas
dans la volonté d’un bel abri …
Entre deux tranches de terre
j’ai trouvé la fève,
l’ai ranimée de mes mains,
pas de gale-être
sur la peau de mes chemins ….
Une fois dans ma poche
mon coeur devint mioche,
miettes de joyeuse gavroche
à garder pour demain …
J’aime croire
en l’ivresse d’un voyage
qui prolongerait mon regard,
plus loin
que tout au-delà imaginable …
Dans sa malle-être
de passe-t-elle,
l’hiver griffonne ses envols
afin que la marouette s’y abandonne ….
J’ai troué
le papier verre
de mes carnets !
Plus rien désormais
ne polira mes grains
d’émoi
de fantaisie
de vérité …
Un soleil fou est venu
à la porte de mes mots
tambour-inné …
Paumes en coeur,
l’herbe est un écueil
pour l’eau qui a peur
des silences âme-air …
Berge métissée,
née d’un vol de pavot
vers une ballote noire,
joue sous le vent
du blues heureux …
L’ombre enlace le vide
de sa silhouette de fée,
il danse un rien d’unanime
sur les solitudes échouées …
Je n’ai plus qu’un papier vert
pour traduire
la verdeur
des idylles du soleil !
Langues de bois
tressent des rimes…
Dans la fleur de leurs tirades,
d’infinies scènes d’amour
s’en-cheveux-être à jamais ….
Là,
vous ne le voyez peut-être pas,
un voyageur immobile
médite
sur le piquet,
desserrant un à un
ses chaînes de prison-niée …
Il ne sait plus qui,
de lui ou de son épieu,
est le plus entravé !
Là-bas le moulin de Rabaine
et son saule
pleure-heures …
Il aurait voulu qu’en son ventre,
s’effilochent le coton et le chanvre,
pour offrir aux poètes
matière à créer,
en avoir un jour la primeur !
En l’écoutant,
des sirènes pleurent-nichent
sur l’incertitude de l’oh ….
Le voyageur est parti,
a laissé une liane
entre ses rêves
et ceux de l’arbre
pour pouvoir s’accouder
à la harpe du ciel !
Le voyageur en partant
a réveillé des chants,
sur le chagrin des îles,
qu’entonnent des étoiles
aux lèvres amarantes
et en jupons de cils …
Tous les rêves sont à fleur
et m’effleurent de leur crinière,
blonde, feu,
baie, mandarine …
Mes rires suintent
de senteurs équines,
et je reste cette étrangère,
étrange,
chevauchant avec douceur
entre des anémones de Mongolie …
Mon soleil fou
peu à peu
disparaît
dans l’imperceptible du décor …
L’aurais-je aussi rêvé,
fait naître
de ma bouche,
en bulle étourdie,
avec l’eau des toits
et le savon blanc des nuages ?
A-mère-t’hume,
il entre chaque soir
dans le placenta du ciel !
A-mère-veille
il aura, demain,
le sourire de l’enfant
d’aile …
Un vieux bossu, au loin,
qui avait tout vu,
tout entendu de mon histoire,
alla tout rapporter
au Seigneur des vents …
Mais, parvenu à la fin du voyage,
l’homme soudain pleura !
Apôtre tant vénéré
dans les prières du pèlerin,
toi qui as donné à cette église
ton nom,
dis-nous, je t’en prie, pourquoi
à cette heure si froide du crépuscule
elle ne laisse entrer personne !
Ne pourrais-tu pas
lui chanter quelques mots-ombrelles
à l’oreille ?
Ce vieil homme de mon récit,
et tant d’autres avec lui,
gueux splendides,
bardes maudits,
misérables
errant sans collier,
Hommes-chiens
qui connaissent si bien
le langage de l’aube
et les bienfaits de l’hirondelle,
tous
ont les yeux âprement tournés
vers ce soupçon de chandelles
qui brille par le vitrail
et ignorent encore pourquoi
ils ne peuvent trouver refuge en son sein !
A toutes ces …fissures du TANT
qui nous font entrevoir l’illusoire
et toucher l’impalpable,
de nos doigts d’enfant …
Sabine.
Que de merveilles, ma chère Sabine, tu nous offres !! Tant qu’à chaque image, à chaque texte, je m’arrête le souffle coupé pour te dire : « oh ! » – « ah! » mais aussitôt une autre surprise surgit, balayant la précédente de son rire délicieux !
Si je commence par le début, voilà, ta seconde photo, eh bien, c’est exactement la campagne derrière chez moi ; ce sont mes champs, là où je promène mes chiens, oui… j’en étais toute ébaubie…
Mais ensuite nous avons versé dans le sépia, dans la magie des photos de rêve, des photos qui s’évaporent comme des bulles dans la douceur des instants… Et puis soudain, sans que la différence soit trop visible, hop ! du vert à nouveau avec le blanc et noir de ces jolies cigognes qui semblent se plaire par chez vous en cette saison encore… Et puis à nouveau du sépia, de beaux arbres, un « inconnu solitaire » que je n’ai pas trouvé… Et enfin ces images splendides de soir ; ces soleils rouges derrière la brume que tu nous offres comme des coeurs palpitants d’amour… ! Merci Sabine, vraiment, cette jarre est une corne d’abondance remplie de trésors inouïs…
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Beauté, merveille, splendeur des mots et des images, quel enchantement !
Voilà, c’est dans cet état, que je me retrouve à la fin de ce superbe billet !
Douce poursuite de ce jour à toi Sabine,
Bisous♥ et merci !
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Tu n’as pas ton pareil pour unir tes photos et tes textes. C’est tout un univers que nous découvrons avec délice. Merci Sabine.
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Bonjour Sabine ! C’est splendide entre tes photos toutes plus explosives les unes que les autres et tes lignes parfois tellement tirées par les cheveux que je me surprend à devoir relire pour en comprendre le sens profond … ah au moins avec toi le Français n’est pas « foutu » et le vocabulaire encore moins !!! Gardons toutes ces valeurs qui font si belle notre langue ! Merci !!! bisous bonne soirée en ce jeudi ou il fait pluvieux ici et ou j’ai qq bobos à l’oreille, la gorge côté droit … Ah non pas d’antibio SVP on va patienter et rester au chaud !
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Le temps ici, déploie son vol pour mieux nous surprendre au détour de chaque image. Un rêve sans fin où l’on ne sait plus qui est le voyageur immobile, qui est le gueux !
La nature est une maison où chaque fissure ouvre un univers poétique. Merci pour cette immersion !
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Il faut être toi pour voir autant de magie dans les paysages que tu traverses, tu dois être une sorte de fée.
La photo de la lune est exceptionnelle.
Belle soirée et bisous.
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Bonjour Sabine, ton texte est magnifique et les photos viennent l’enrichir, à moins que ce ne soit le contraire ! L’ensemble fait rêver , tu nous transportes sur les ailes des anges et nous ouvres la porte afin de s’abriter du vent . Merci
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Que dire devant ces mots qui caressent l’imaginaire se posent sur le coeur telle une fleur?
Je ne sais,
que dire des illustrations qui frappent l’esprit le réveillent le nourrissent ?…
je ne sais.
Que dire de l’auteur qui nous offre rêve ou leurre?
je ne sais mais elle a du talent……..ce n’est pas un leurre.
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Tes mots s’égrainent comme un chapelet dans les mains d’une âme belle… et toutes tes images se laissent saisir en demie teinte… pour laisser du mystère derrière le moindre courant d’air
Très bon moment avec toi Sabine
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Merci chère Sabine pour ce sublime cheminement où mots et photos sont poétiquement mêlés . Moi aussi je veux être ce « malandrin des chemins ôtant crochets et cadenas dans la volonté d’un bel abri ….. » Bises
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Comme elle est belle ta rivière Sabine ! J’ai suivi tous ces liens que tu as tressés, et même les malheureux emprisonnés ont pu délier leurs barbelés…
Je t’ai citée au Jardin de Titi et j’ai posté le poème Rencontrer le hasard que je ne t’avais pas envoyé avant car il était destiné à être publié sur Le Traversier et donc, ils devaient en avoir la primeur…
Merci Sabine pour ces émotions que tu crée avec tellement de talent et de coeur !
Je t’embrasse fort
Marine
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En tourbillon de mots et d’images,
Sur ton chemin
On cueille miettes et cailloux…
on emplit ses poches
de ces joies de hasard
que tu sèmes sur des solitudes échouées
au bord du monde,
sur des « anémones de Mongolie »…
Là-bas, j’ai effleuré la blancheur des « édelweiss »
sur une montagne sans nom…
J’y ai aussi trouvé des soleils aussi rouges que le tien et des pas de pèlerins anonymes
dans ces « fissures du tant »…
« J’y ai touché l’impalpable »
comme dans ton poème qui effleure en mots et en images
la poésie de l’être…
« Hêtre ou ne pas être »
Devenir arbre pour planter ses racines dans sa terre
et offrir à ses branches
les routes de l’Univers…
**
Merci pour cette page de toute beauté
****
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Un oubli…
Toi qui aime la Mongolie, je crois…
album1
https://www.cewe-community.com/fr/galerie/book/29325
album2
https://www.cewe-community.com/fr/galerie/book/29448
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Marie, je comptais y venir ce soir mais il est un peu trop tard ………….
Je veux déguster, magistralement m’imprégner….
J’ai tellement pensé à toi, à ton voyage, lorsque j’ai écrit ma strophe évoquant les senteurs équines et les anémones de Mongolie ………….
A demain marie, IMMENSE bisou : sabine
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Merci Sabine . Le partage au-delà de l’écran existe vraiment quand on y met des graines d’amitié…Bonne soirée.
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Beau poème plein de philosophie à méditer, à penser, à analyser. Les photos sont superbes et accompagnent bien ce cheminement de pensées.
Merci de nous faire rêver et en même temps réfléchir sur bien des maux de tolérance et d’amour.
Bonne journée et bisous.
Nicole
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Bonjour Sabine,
En cheminant avec toi d’images en images, je me dis que tu dois avoir sur l’épaule droite un petit lutin un peu mioche , un peu fou qui te souffle les mots qui traversent les murs des apparences et je comprends son dépit et sa colère de ne pas pouvoir traverser ceux de cette vielle église romane !
Au-delà des « fissures du tant », que cette journée te redonne l’espérance
Bisous
Blanche
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Je suis venue, repartie puis restée de longues heures à m’imprégner de tes mots, de tes photos qui me chatouillent l’esprit et me font voguer dans d’interminables instants où le temps suspend son vol….
Comme j’aime les voyageurs immobiles, et aussi je m’attarderais ce jour sur cette photo de cet arbre qui m’attire, me fait rêver. Mais que dis-je ce sont des sirènes et si je les écoute je vais rester de longues heures et je vais être envoûté….. Et attirer par l’Ô!
Moments magiques que toi seule sait nous donner lorsque tu nous entraînes au fil de tes mots dans des lianes qui en formant une harpe nous permet de nous accouder et de découvrir ce ciel…
C’est BEAU !
B comme beauté mais on s’en serai douté….
E comme extraordinaire que tu puisses à chaque fois nous faire rêver
A comme admirative de ces mots qui fusent toujours en harmonie et me laissent pantoise ….
U comme Univers, celui que tu sais découvrir et que tu nous offres!
A bientôt, oui je reviendrais car à chaque photo j’avais quelques choses à en dire…
Ton blog porte bien son nom car quelque soit le chemin que tu arpentes tu nous le fait aimer et je vibre avec toi.
Je t’embrasse Sabine et te souhaite une belle journée, ici il neige, il grêle, de vraies giboulées de Mars.
EvaJoe
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Tu as l’oeil du photographe Sabine, c’est un plaisir de visionner tes photos, il suffit de s’y attarder un peu pour te suivre sur ton chemin 🙂
Bises
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J’ai aimé suivre ce chemin, regarder les images, savourer tes mots.
Merci, Sabine.
Passe une douce journée.
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Sabine je me laisse porter par tes mots…….tes photos féeriques….Je plane….A peine ici ,à peine là , je ne sais où je suis…dans l’intervalle des mots, du temps imagé….Dans l’hier aussi…
Je t’embrasse………..
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Chère Sabine, je m’en viens relire tes textes, qui me bercent de leur merveilleuse poésie enrubannée de tes jeux si subtils sur les mots ! … La première fois j’avais été engloutie sous la beauté des images, cela valait de revenir boire les textes à la source… Voici la seconde fois aujourd’hui qu’on me parle d’une église fermée ! Je sais pourquoi : il y a trop de profanateurs d’églises ; trop de voleurs de statues ou de parties de boiseries, ou trop de pilleurs de lieux de culte qui par exemple y mettent le feu (cela vient d’arriver à Fontainebleau, ma ville natale) ! C’est dommage bien sûr…
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Merci pour ton si beau commentaire sur mon hasard en écho au tien, tu dis mieux que personne la poésie de l’instant, l’osmose avec la nature grâce à tes mots qui flottent dans l’air comme des nuages légers, comme les trilles de l’oiseau, le vol de la tourterelle, le chant cristallin de la rivière, tout ce qui fait que la vie est belle malgré les peines, les manques, les regrets… Je suis tellement touchée par tes chants bibliques, bien loin des agressions humaines !
Je t’embrasse avec mon amitié, tu es une si belle personne !
Marine
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J’adore tes jeux de mots dans cette poésie…
Mille bravos!
Et cette nature toujours aussi surprenante de beauté que tes mots encensent si bien…
Pour que le 8 mars dure 365 jours et cette année 366
Je fais une petite apparition sur le blog…
J’ai les maçons chez moi et ce n’est pas évident…
Douce journée Sabine
Bisous
timilo
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Je te suivrai volontiers chère « Malandrine des grands chemins » pour voler un peu de soleil sans me faire surprendre, juste avec les yeux…
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Le rêve est à portée de mains
Où certains ne voient que simples pâquerettes toi Sabine tu vois des petits soleils aux mille mains
Et tes promenades sont toutes enchanteresses
Merci
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de très belles photos et des mots bien choisis pour les accompagner. J’admire ta manière d’écrire et de décortiquer les mots!
bonne soirée Sabine
muxu (bisou en basque)
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Bonjour Sabine
très beau billet
Je te souhaite un très bon jeudi
Avec amitié
René
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Merci Sabine pour cette magnifique page toute en délicates broderies, en fines gouttelettes de cet impalpable qui nous va droit au coeur, doux présent qui nous transporte, nous sublime.
En te lisant, je revois un poète qui était venu dans ma classe. A la fin de l’année, les élèves avec son aide avaient écrit un recueil de poésie qui avait été publié. Il lisait ses textes et en l’écoutant, les enfants notaient au passage les images poétiques qui leur plaisaient. Ensuite, ils composaient un petit poème en vers libres. Il y avait vraiment des moments magiques ! Je t’imagine bien dans ce rôle, mais peut-être le fais-tu déjà.
Gros bisous de nous deux
Alain
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Tout est beau Sabine, images, mots. Ton ciel scintille au coeur de ce voyageur immobile. Que de beauté dans ton regard pour nous faire partager ce beau voyage. Gros bisous et bon week-end.
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Que rajouter de plus à tant de beautés lumineuses, délicatement posées… partout, sur ta page…. dans tes mots et tes images… Sabine, que j’en reste tout’ébaudie, gourmande de poésie et du jeu de tes mots, tes trésors, des bijoux ….
merci pour ce voyage généreux au coeur de tant d’harmonie éclatante !
Une douce soirée je te souhaite, comme tu aimeras.
Den
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Coucou Douce Pèlerine des Cœurs !!! Sourire
Grande Amie Intime de Dame Nature dont tu sais capter les secrets même les plus infimes… Doux Secrets que tu nous révèles au fil de tes douces photos… Saupoudrées tendrement par la plus pure sève des tes mots !!! Oh combien c’est beau !!! Immense Sourire
Sabîne Fière & Douce Pèlerine, Talentueuse Tricoteuse des Bons Mots, Prodigieuse Brodeuse d’Images… comment te dire ?… Euh si ce n’est que je t’Admire et t’Aime fort fort fort !!! Sourire Radieux
Je te souhaite une merveilleuse aprèm’ ainsi qu’une très douce semaine sereine Dame Sabîne !!! Intense Sourire
Mille très tendres Bisoudoux Chaleureux
***Tincky***
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je suis revenu , l’atmosphère ici me plait, ce n’est pas pareil à l’extérieur avec les horreurs 😦 un peu de musique les photos et je retrouve le moral, bisous Sabine
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