Je me souviens …

 

C’était un de ces matins de juin

où l’inaccessible en nous

se sent en accord complice,

de connivence chaude, presque ombilicale,

avec tout ce qui ne cesse jamais de s’ouvrir,

où nos pas se sentent liés à l’air,

et notre fluide aux veines de la terre,

bédouine au coeur épars

sur nos déserts multiples …

 

Un matin qui attendait patiemment,

dans le ventre des faveurs intemporelles,

que ma plume poussât son cri !

Et je le fais s’envoler aujourd’hui,

tel un baiser soufflé

de mes lèvres

à l’orée de vos rêves

que j’espère

de nulle part appauvris !

 

 

 

 

Il y avait à aimer là, blotti dans le creux de ses maints, tout un monde en éveil …

 

Quelques communiantes en voile blanc,

chantant des prières

sur fond de hautbois …

 

 

 

 

un charivari d’émotions

en horde de belles,

le corps henné 

à la poudre de soleil … 

 

 

 

 

un champ de larmes

qu’une pauvre pie en sarrau ,

devenue voleuse digne,

emportera

à la sueur de son être

vers d’authentiques trémolos …

 

 

 

 

des rires dans la foule,

une ivresse tendre

et le foisonnement de son pain …

 

 

 

 

Au détour d’une main accueillante

où l’ineffable viendra

y poser délicatement le menton,

les chemins semblent mimer 

des palabres de rivière,

des gestes d’anges,

les secrets tus

d’éventails en fleurs

ou noblement dépouillés 

qui soulèveront nos ailes

 

 

 

 

La magie des chemins 

me fait affectivement penser

à la femme aux mille bras

en Afrique,

portant

nos insoupçonnables fardeaux,

allaitant

nos maigres ardeurs d’enfant,

puisant

l’oh nécessaire

dans les abysses de notre regard,

tressant

avec la vieille paille de nos nids

d’impossibles errances …

 

 

 

 

Et quand la pierre se penche vers l’arbre

pour lui offrir une caresse,

et qu’il y trouve douceur en sa joue

en dépit des apparences,

elle fait goûter au ciel 

tous les charmes inversés  

d’une poésie ô combien différente …

 

 

 

 

Non loin de mon arbre

aux yeux de chouette,

je crus voir la forme d’un renard

dans un reflet vert …

Serait-ce le point de rendez-vous

des âmes en quête de souvenirs ?

 

 

 

Nous le saurons, peut-être, un prochain matin de juin ….

 

 

 

32 réflexions sur « Je me souviens … »

  1. Le mois de mai est le mois de Marie, dit-on, il est celui des fleurs qui s’épanouissent mais juin représente vraiment tout l’éclat de la nature avant que celle-ci ne souffre peut-être de la sécheresse ou des orages à venir.
    Bravo pour cette ode magnifique et vivement mai et … juin !
    Bises amicales.

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  2. Beaucoup plus proche de ‘mois’, c’est avril que j’attends… mars est déjà promesse… oh! timide certes; mais j’en sens les effets; les frêles pâquerettes jaillissent des brins d’herbe qui prennent de la hauteur. Les coussins de violettes, les têtes ébouriffées des jaunes pissenlits et autres anémones , et tellement de petites inconnues aux corolles insignifiantes à ras de terre mais qui portent à la vue, la palette d’un peintre inspiré….
    L’avant dernière photo a frappé mon imaginaire… Quel triste regard sur cette façade cachée par ce voile de mariée… Elle la regarde partir vers un ailleurs sans elle……….
    Je t’embrasse , amie de là-bas où la poésie image les mots

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  3. Très belle ballade.
    Ton regard nous ouvre des horizons.
    Tes paroles nous emportent dans des endroits merveilleux, pleins de rêves.
    Et quand nous revenons, nous nous rappelons un très beau voyage.
    Merci pour nous faire rêver.
    Gros bisous.

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  4. Je sens la chaleur de juin qui dore tout, mais le temps passe trop trop vite, alors chaque jour est précieux et je savoure autant que je le peux chaque instant qui m’est encore donné Sabine…
    Merci pour ce très beau moment de grâce
    Je t’embrasse

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  5. Je suis venue hier admire-hâtive….restée bouche baie-hante…chair peau-hôtesse de la nature
    Je suis revenue ce matin pour mieux déguster ce festin….restée encore sans mots….
    Que dire de plus….c’est tel-amant beau!

    Gros câlinsss!!!

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  6. Merci pour ce magnifique partage.
    Juin sera très vite là de nouveau, mais en attendant, continue de profiter de chaque instant offert.
    Bisous et douce journée.

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  7. Avril, mai, juin d’émois, de couleurs, de senteurs….
    de châle-heure…

    Merci ma chère Sabine pour cette poésie si bien parée de mots et d’images qui dessine, croque ici toutes les beautés dès deux mains !

    bises .
    Den

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  8. Comme c’est beau ! Tes photos, tes mots . ici, tout est poésie . Je me laisse entraîner dans ton sillage et je suis émerveillée . Tu magnifies les saisons. A travers tes yeux, tous les mois sont jolis. La nature te confie ses secrets pour que tu puisses nous en faire partager la beauté. Merci pour tout celà. De tout coeur. Je t’embrasse fort.

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  9. Bonjour Sabine, je me perds dant tes mots si beaux, ils font naître à chaque fois une émotion nouvelle. Sois bénie pour ce don que tu sais si bien partager. Bisous et bonne journée MTH

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  10. Bonsoir Sabine,

    Plume légère
    Ou pétale nacré
    Je flotte sur l’instant ineffable
    Ce moment suspendu à une senteur de mousse
    Au vol pressé de l’abeille sauvage
    Aux trilles des merles amoureux

    Quelle belle lecture!
    Merci ma chère Sabine
    Gros bisous
    🙂

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  11. Bonjour, chère Sabine,
    A notre époque où tout va vite, où le « zapping » est érigé en dogme, tu prends le temps d’observer, d’écouter. Au lieu de plaquer sur les êtres des étiquettes convenues, tu leur laisses le loisir de nous dire eux-mêmes librement leur propre nom, et cela grâce à ta poésie inspirée à nulle autre pareille. A chaque fois, c’est un enchantement. Un grand merci pour ce moment de communion.
    J’espère que vous allez bien toi et les tiens. Yveline se joint à moi pour vous souhaiter de joyeuses fêtes de Pâques.
    Gros bisous
    Alain

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  12. Il n’y a que toi qui sache conter de belles balades. Tu sais prendre par la main pour faire découvrir au passant qui flâne dans tes chemins combien la nature sait se parer de mille couleurs.

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  13. Merci Sabine pour tes voeux de bonheur, au parfum de muguet
    L’an dernier nous étions à la même table dans ton jardin, il faisait beau, nous étions heureuses de nous voir,
    de nous reconnaître, à l’image sans les mots…
    Aujourd’hui, je pense à toi… en jardinant, tordue sur ma terre , j’arrache des herbes qui pleurent de mourir , parce que je fais des choix…. c’est dur d’être une sauvageonne !!!
    Je t’embrasse et j’attends d’autres mots comme les notes qui s’envolent des touches de ce piano.
    Ecris ma belle, écris….

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