St Sauvant, un village en habit de ses gens, peau d’Âne dans sa robe couleur soleil, pot d’âme aux fleurs des chants inspirés du ciel …


Là-bas, l’église du XII ème ouvre ses bras en danse d’ailes à l’inconnu qui passe … Il devient oiseau du paradis sans même avoir eu besoin de s’y agenouiller !
Ruisselante de ses longues gerbes de lierre sauvage, elle évoque un vieux livre en fibres d’étoiles, parfumé aux essences mythiques, qui emporte vers des légendes exquisément lointaines …

Guidée par son coeur gène-heureux, elle offre ses lèvres en d’innombrables baisers, les posant de préférence sur les joues maigres, les fronts brûlants …

St Sauvant nous subjugue par son côté tendre et nous y emmaillote chaudement …
Avec ses mille recoins pour créer et dire, ses rondeurs d’ange et ses noms enchanteurs … Passage du Galocher, chemin du Maine à cheval, et cette rue du Paradis qui nous fait inévitablement passer par la rue de la Raison !



Nous déambulons dans la vallée du Coran, de joies en frissons, enfants que nous sommes, nés d’un instinct frais et d’une douce déraison .
La forêt exhale le fort encens des églises …
Chaque nouvelle approche est une invitation à la valse lente, à la volupté du monde …

Dans ce recueil inédit
de feuilles et de mousse
et de vers allant-vert,
apercevoir en douce
la frimousse étourdie
d’un poète écureuil …

Soleil fou ou brume de fée, on ne sait, aimant à s’imaginer les deux enlacés …
Cette fresque mouvante, aux embruns des cieux, donne à un vieux moulin, dont elle est la prenante ligne d’horizon, un regard de penseur éternel …

N’écoutez pas le Coran de trop près ou trop infiniment …
Il ne cesserait d’escalader en vous tel un hoya amoureux !

Ruine reconstruite des maints de l’insouciance, délicieuses heures filent-hantent, petit théâtre pour enfants et oiseaux, vive les mers-creux-dits !
Le Coran derrière la voûte est un ténor …
Il t’a touché …Paon … T’AIME-OR !

Parfums âme-air sur le linge qui flotte, un savon doux glisse entre les souvenirs, des mots purs s’endorment, drapés dans l’herbe témoin …

C comme Chant Cymbale CORAN … L’arbre-conteur l’énonce de ses racines, d’un bel écho touchant !

Valse lente encore ...
Nos pieds sont des planètes tournant, ivres de musique, autour du silence …

Entre bambou rieur et murmures vivaldiens, nos pas se couleront pour ne pas réveiller …


les lavandes-d’hier ...
Nous reprenons une semaine plus tard le même chemin, accompagnés de notre « mésange de passage », notre fille Lola.
A quelques pas de l’église, un homme arrive avec la clef du bonheur, ouvrant à la prière et au réconfort l’une des « Maisons des Hommes »., qui devrait être considérée non seulement comme havre de paix mais encore refuge de nécessité …
Cette démarche constitue pour lui un geste quotidien … Mais ce n’est pas le seul qu’il accomplit chaque jour !
Avec sa compagne, Ai Tamura-R, Maître de la méditation et guérisseuse, ils sont les magiques concepteurs du « Petit cosmos », doux repaire de saveurs et de spiritualité. Salon de thé, galerie d’art et atelier de bien-être ; on y déguste, entre autre, le thé fumé du Japon … Ai se recueille depuis l’enfance et va à la forêt tous les jours, à la rencontre des herbes médicinales et des fleurs comestibles …

Au fil des pas, des sons et des senteurs, mon cueilleur d’images et fidèle coéquipier des chemins se laisse un peu plus envoûter par l’aura particulière des lieux …
Nous aurions pu, l’un et l’autre, nous ennuyer sur ce second passage, mais il n’en fut rien !
Nous nous sommes sentis traversés, au contraire, par de nouvelles ondes et chérissons un peu plus la vocation de « l’instant présent » qui est de ne jamais penser ni à hier ni à demain et de se laisser dériver au rythme des merveilles du jour …
Elles n’y étaient pas l’autre jour … Des étoiles sont nées, boutons d’or par milliers, qui boivent l’or-ange de l’air et les absinthes de pluie !

Je reviens près du vieux moulin et je m’aperçois qu’il veille sur St Sauvant comme un astre sur sa nichée d’aurores ou de crépuscules …
En repartant, j’entends le pic vert d’une forêt que nous avons quittée il y a bien longtemps ! Comme si tout se transportait de l’un à l’autre, le chant des oiseaux, les baisers de l’église sur les arbres et les nuages…
Il semble régner dans cette vallée une sorte de télépathie où chaque élément vit dans l’amour et la contemplation de l’autre !

« Fermez toutes les portes derrière vous » nous entonne la forêt !
« Lutins, loutres, visons, antilopes saïga et Cro-Magnon en personne vous attendent vers la chaumière des vents bavards ! »
Nous croyons entendre chanter le silex, ses poinçons, ses burins. Vénus nous observe de là-haut dans son manteau d’ivoire …

Les feuilles des châtaigniers aux longs doigts de pianistes bercent la terre dans une symphonie qui re-VERDI de fleurs invisibles et de notes secrètes fébrilement enfouies …

L’arbre à romances nous raconta …

Au hasard d’une pensée nomade, je songe à Stevenson et son ânesse Modestine .
Combien ils auraient béni cette vallée du Coran !

Les lieux auront charmé notre mésange …

qui peut reprendre son envol !

Entre chaque pierre, chaque élan vers elle et ses souffles d’amour, c’est …

un peu plus de divin qui perle à chaque instant !
SAB-Lyse
Magnifique récit.
Je viens de faire un voyage dans la nature de tes mots, et les mots de cette nature….
Tel un tapis de mousse des bois j ai ressenti la douceur et la fraîcheur d’un bois. Je suis admirative de la beauté que tu écris et véhicule dans ton regard par tes mots✨🙏 merci pour ce partage
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Merci , c est beau cette douceur dans les mots c est sûrement qu ‘ils jaillissent du coeur de l ‘auteure l Auteure ou écrivaine ou encore poétesse, merci de me baigner dans une telle plénitude matinale.
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Merci Sabine. Délicieuse ta découverte de la Vallée du Coran… Il y a longtemps que je la connais, que je l’aime et la porte dans mon coeur. Je crois qu’on aime les mêmes lieux, merci de me les rappeler de temps en temps.
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Bonjour Sabine,
Très joli cet endroit où la nature semble reine. C’est très paisible. Et je repars pleine de sérénité. Merci
Bises
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Magnifique balade avec de belles photos bonne soirée
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Bonjour et tout d’abord merci de votre visite sur mon blog. Je suis content que vous l’ayez apprécié. Pour ma part, j’ai été agréablement surpris par la présentation de votre blog. Les articles que j’ai feuilletés sont emplis de magnifiques poésies, vos mots m’ont transporté. Ce village que je visite avec grand plaisir respire la quiétude. Et cette musique qui nous berce au fil de l’article et lorsque je parcours votre site, m’apaise. Moi qui aime tout autant la nature, je me réjouis de flâner au travers de vos mots si joliment structurés et de vos photos qui les accompagnent. Merci pour ces magnifiques partages. À bientôt et bon week-end à vous
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Merci pour la balade magnifique, cette rivière si claire, ces arbres si beaux, et tes mots qui chantent comme elle, Sabine
Je t’embrasse très fort
Marine du Jardin de Titi
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Comme on se sent bien dans ces lieux que nous parcourons à ton rythme.
Ton nouvel univers est aussi fort agréable. Je reviendrai tant pour le texte que la musique.
Je t’embrasse divine poétesse et soeurette.
EvaJoe
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Inutile d’aller très loin pour découvrir des merveilles…
Tu nous fais vivre des instants magiques qui donnent envie de connaître ce petit village.
As-tu vu des poissons dans le Coran ? 🙂
Bisous
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Une jolie balade pleine de sérénité, par les lieux traversés, qui fait du bien en ces temps troubles.
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Quels bons moments je viens de passer, en parcourant ta page, Sabine !
Tout n’est que calme, transparence et douceur.
Bisous 😘
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Des merveilles que nous décris avec ton talent poétique! C’est tout simplement très beau…
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C’est merveilleux de se promener dans tes allées si poétiques…… comme j’aime.
Un réel bonheur !
Merci beaucoup Sabine.
Douce journée à toi.
Den
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Je ressens tellement d’émotions en te lisant , en plongeant mon regard dans le tien . « Un village en habit de ses gens » … Que c’est beau. Les hommes traversent les temps , ils laissent leurs traces , une marque sur une pierre, une lumière traversant un vitrail , une présence invisible et de toujours, tout est autour de nous , notre mémoire est nourrie de nos sens , transmission sur la corde sensible de notre être …
Une balade initiatique aux portes des mystères sacrés.
Merci de tes mots déposés infiniment précieux.
Je me suis permis de les semer.
Un dernier souffle d’hiver
Véronique
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Bonjour Sabine
J’ai aussi en venant de Poitiers gîté à un Saint Sauvant
Alors aujourd’hui c’est dans ton Saint Sauvant que j’ai cheminé entre nature et jolis mots
Belle journée
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Tu as l’art, chère Sabine, de permettre aux êtres et aux choses de nous révéler, par le truchement de ta délicate et merveilleuse poésie, leur propre nom, la musique de leur âme. Merci pour ce très beau et touchant partage.
Bisous de nous deux
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