Déjà dix ans ….

 

Il y a longtemps, j’écrivais …

 

 » Dans mon coeur, j’ai caché une craie

  Pour un jour t’écrire dans le ciel

  Des larmes en vols d’hirondelles

  Tous mes mots d’oiseau blessé … »

 

 

 

Aujourd’hui, j’écris ….

 

 

 

J’ai remis au tableau

quelques petits bouts de craie,

mes mots grâce aux maux

volent à présent si haut !

Dans l’or de ta sagesse,

j’ai pu bâtir un nid

pour les jours sang,

les jours gris …

Entre ombre et lumière,

exil et multitude,

j’apprends la plénitude,

guidée par ta voix silencieuse

et tes grands yeux d’artiste …

                                                      MERCI.

 

(maman)

 

 

Nous avions rendez-vous ….

 

La lune était encore là,

attendant, fébrile, le soleil ….

Ce matin-ci

ne pouvait être que pour toi !

Et nous nous complaisions secrètement

lui et moi

lui vers toi

de ce moment volé à un impossible amour …

 

( A peine murmurée,

au loin,

cette histoire te séduit déjà … )

 

Sous le blond fou 

de leur étreinte imaginaire

et la beauté presque indécente

coulant de chaque éclat,

se reconnaissait le sang clair de leurs ébats

à travers les troncs,

le fil-amant des herbes

et leurs soyeuses pagodes …

Ils avaient tous ce petit rien

d’enfants naturels

nés une nuit d’aurore,

ils devenaient ce matin

de chair astrale …

 

 

 

 

 

« Raconte-moi encore , maman,

raconte-moi encore les histoires,

de cet ordinaire différent

qui nous ressemble tant ! « 

 

(Ecoute mon ange,

      je tourne la page ….)

 

Sceau du printemps sur l’air,

une encre mauve dégringole, 

étrange glisse-in,

imprime de splendeur le vent,

emportant avec elle

des larmes d’estampe chinoise

incisée à l’épine d’acanthe …

 

 

 

 

 

Sous l’arbre du « fil du tant »

nous avions rendez-vous,

et je suis en retard …

Un vide passager a englué mes pas !

Je ne marche plus,

ne prie plus autant

mais je crois toujours en ce que j’écris,

je le puise jusqu’aux entrailles …

 

 

 

 

 

Tu me prêtes ton chapeau …

je le porterai sur mes chemins !

« Sous ses perles, tu y trouveras des mots,

me chantes-tu alors,

pour continuer l’histoire …. »

 

 

 

 

 

(et j’écrivis NOTRE histoire ……)

 

Char-être, tirée par ta main,

vole sur la poussière

dans un bruit de cymbale …

Des étoiles s’endorment sur son bois,

des oiseaux jouent sur les barreaux,

poètes et peintres ont pris place …

 

Je navigue sur ce grand lac de terre

avec tes bras comme sampan,

il ressemble un peu, ne trouves-tu pas,

au paysage du Yunnan …

Il est bon d’imaginer ce soir la pluie

y sculptant ses rides en immenses dunes

lorsque tout s’abandonne

et que le sable laisse tomber son turban

de sa longue chevelure safran …

 

Nous passerons la nuit à la cime des arbres,

à l’heure où les rêves souterrains

émergent de la plaine …

Nous embrasserons la lune

et lui donnerons nos cueillettes

en guise de pain de fête  …

Dans les petits abris frais de nos mystères

nous irons faire sécher les fruits de nos mots

et regarderons muer tous les vers à soi …

 

Au retour

je démêlerai les filets de nos fous-rires

et en nourrirai notre misère …

 

 

 

 

 

Le tant m’offre une plume,

elle est sublime, je ne la prends pas,

car c’est bien toi

et uniquement toi

l’auteur de notre histoire !

 

 

 

 

 

Dans le rouge levant de ce calice

où affleurent

toutes les aubes de ton regard,

où mon âme vient boire,

les mers parlent de ciels inattendus,

sertis de coquelicots …

Mais les saisons dans mon corps

dansent tout de blanc vêtues,

sur des notes de bawoo

parfumées à l’ange-hélice …

 

 

 

 

 

Le sable nous a laissé son turban,

unissant la mère à l’enfant,

et, autour de buissons ardents,

tes pensées aux miennes …

 

 

 

 

 

(et le piano ne cessera de déferler sur nos pages …)

 

Les oiseaux joueurs sont partis …

Je les suis tout là-bas

vers le magnifique cortège einaudien,

violon scelle,

bande origine-âme,

des caravanes de nuages en fleurs,

où tes errances n’ont plus peur,

où nos silences n’ont plus froid …

 

(maman)

 

 A mon ange et fils, né deux fois, un 23 avril sur terre et un 23 octobre dans le ciel.

A chacune de ces dates,  nous nous offrons « notre » page sur le grand livre du tant …

Cette année, je suis en retard  (Pardon Yoann !)

 

 

 

Cette histoire d’ange finalement si belle à raconter …

 

Perchée sur sa colline, cette maison est déjà entourée de la fragrance des cieux …

Sous le préau, le salon en rotin inspire de douces attablées autour des étoiles. Dans une grande volière, comme tout droit sortie des rêves de Prévert, une nuée d’oiseaux colorés attend l’hôte, coeur déployé, autre lieu d’écoute …

Chaque chambre a son parfum de fleur …

Yoann avait été déposé dans celle du jasmin, semence-reine de notre demeure, en embaumant ses murs … Mais, rien de cette note singulière n’avait été révélé alors, au moment du choix des alcôves !

Vous ne trouverez pas ici un atome de tristesse, de la mélancolie tout au plus.  Sur les tranches de marbre, pain de vie fait et décoré « maison », tout est à partager en saveur authentique …De vrais contes à visages ouverts !

J’y flâne aujourd’hui comme dans une galerie d’art, découvrant des mots poètes, des paysages en mouvement, des cabanes intimes, d’anciens cueilleurs d’instants …

Marie-Claude, celle qui avait accueilli notre souffrance huit années plus tôt, est là, fidèle au poste. Elle me parle de son chemin de Compostelle, des marchés gourmands qui réunissent tant d’hommes.

Nos échanges ont toujours  eu le chant d’une source, en habit de forêt !

Plus je retrouve ce lieu, plus j’en repars légère, apaisée à mon tour …

Yoann m’offre, à chaque fois un peu plus, la sérénité sublime de son dernier voyage …

 

 

Le premier jour où je mis le pied sur ce seuil, alors que je croyais m’y évanouir, mourir même, un bien-être imprévisible, exquisément ravageur, s’était emparé de moi , ranimant mon sang de sa force, refleurissant mon écorce.

Nous étions trois, et tous trois envahis de la même sensation ce jour-là  …

Personne ne peut sans doute comprendre, je ne cherche d’ailleurs pas à entrevoir, je me contente de la laisser m’enlever , aujourd’hui encore ….!

La route, elle, reste imprimée de mes « pourquoi » …

Sentiment d’injustice,  ce drame ne pouvait-il pas être évité ?

En réponse, silencieusement, tout se recouvre de grâce et mue dans un autre fond …

Je n’ai pas froid, un étrange manteau, d’or-Gandhi, vient vêtir mes épaules dès que je me retrouve devant cette « liane à paroles »  ….

 

 

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Il en exhale  toujours des senteurs de taille crayon, celles que je recherche lorsque je marche dans un bois, et les arbres foisonnent d’oiseaux, derrière, bande de tendres gavroches dans la cour de récré du ciel …

Je suis bien,

divinement bien !

 

 

J’avais décidé qu’aujourd’hui, en ce dimanche 23 octobre, nous poursuivrions cette journée autrement …

Nous irions plus loin dans la célébration !

Nous avions réservé un restaurant au hasard qui nous ferme la porte au nez pour un quart d’heure de retard, sans doute n’avait-il pas de clients ce jour-là ? Il n’y respirait de toute façon rien d’insolite.

Le hasard a un coeur et des oreilles blotties contre notre histoire, je ne crois pas en ses passages anodins  !

Il nous mène vers un lieu où nous retrouvons tout ce que nous aimons …

 

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Des peintures vénitiennes, des bougies enchanteresses, une cuisine ciselée au fil-amant de nos papilles, la meilleure jamais savourée, et mes yeux plongés dans ce hublot de verdure, me rapprochant des branchages délicats que je venais de quitter …

J’ai l’impression que cette page, gourmande, conçue à feu et à sens, ravivés, m’est « offerte spirituellement » !

 

Une fois débarqués de notre  » île-flottante », nous nous dirigeons au nord de Foulayronnes, vers l’église de Monbran, point de départ de notre escapade.

 

Un peu avant le village, hésitant sur la direction à emprunter, nous nous arrêtons dans une ferme. Une très vieille dame qui est entrain d’uriner dans un seau à vendange, au pied de sa maison, a juste le temps de rabattre le pan de son tablier …

Elle nous contemple d’un  oeil polisson, avant d’arriver vers nous. Mes yeux s’attardent un moment sur ses bas déchirés…

Que de malheurs ont dû supporter ses épaules, ils l’écrasent de tout leur poids, son museau de renarde effleure presque le sol …

Un vieux gant de toilette est posé sur un piquet, à l’entrée.  Je le vois en repartant …

Nous aimons déjà tout ce qui nous entoure, la simplicité de ce terroir, la franchise de son accent !

 

 

Enfin parvenus à l’église, nous troquons nos frusques de voyage pour celles de pèlerins (pas très différentes !), regrettant de ne pas avoir emporté nos shorts, tant l’air est tiède.

Je lis sur la feuille le mot « escalade »  et, rien qu’à le prononcer, il fait jaillir de mes creux des fontaines de plaisir !

Ce sera une ballade, à la mesure de nos désirs, pentue, de celles dont nos instincts de vieux chamois raffolent !

 

 

 

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L’église a la sobriété grandiose d’un temple …

 

 

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et ses messages de lumière imprègnent déjà mes pas !

 

 

 

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Il fait si doux …

Cette flânerie a un souffle particulier, il y règne l’amplitude grisante des montagnes …

 

 

 

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Quelque chose, dans ce fauteuil, m’attire, m’appelle même …

Je le ressens ruisselant de solitude !

Mais, quelle est cette ombre, sur le coin de la fenêtre, que j’aperçois aujourd’hui  et qui …

m’interpelle ?

 

 

 

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Je cherche, parmi le feuillage, dans une fente du bois, la clef de ce mystère …

J’ai dû l’emporter, intact, laissant sur le fauteuil une page de mes émois …

 

 

 

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Des poules couraient dans un bois …

J’aime lorsque les choses ne sont pas forcément à la place où nous les attendions !

 

 

 

 

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Nous allons escalader ce sillon, traversant collines et vallées…

J’ai envie d’étreindre les joues potelées de ce paysage, d’y mordre dedans !

Les maisons encensent la poésie de l’âtre, et le feuillage, dans son bouillon d’ocres et de soufre, récite à chaudes rimes les fugues lointaines des fruits …

Un roux-coule

de ces heures éphémères,

les pigeons voyageurs

les garderont dans leurs veines …

Les vieilles cours, sous le crachin des fûts, repensent au cheval fourbu, sur des terres trempées.

 Elles scellent, de leurs souvenirs, les fissures des pavés …

Les demi-lunes des fers,

et de nos pas les ballons,

graveront les poteries

pétries un jour de pluie

des maints d’une poétesse …

 

 

 

 

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Monter, puis redescendre, sans cesse …

Nos têtes s’étourdissent de cet horizon, où les champs ondoient comme des vagues …

 

 

 

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J’avance et j’écoute,

les mots d’amour murmurés de la bouche du soleil à l’oreille des chemins …

 

 

 

 

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Compost-aile ….

Je te donne mes vers, en épluchures de crayon, mon marc d’oh, mes graines de tout, mes coquilles-âge ..

Puissent-ils multiplier les roses sur les balcons du tant !

 

 

 

 

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L’allée de Hurlevent …

Et, à quelques pas, des cours de musique …

Alors, je me suis imaginée !

De l’angle de la rue-aile,  des notes de piano surgissent et s’envolent, se mêlant au blues de l’air et à l’allegro du vent …

Et, à la saison d’âpre-haie,

les pierres, fervent public,

rayonneront de ces divagations délicieuses !

 

 

 

 

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Encore une fenêtre où « je crois entendre », celle du château de Monbran …

Un de ses évêques pleure 

sa muse volée par Shakespeare ….

 

 

 

 

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Prions la fée des errances,

afin que, jamais,

nos sommets ne soient tout à fait atteints !

 

(Sabine)

 

A cet instant où ton mal-être se transforma en graine de paradis,

jets-rues-à- l’aime ….

 

A mon fils Yoann,

envolé un 23 octobre …

 

Pour toi, j’écrirai ce troisième livre …

De racines d’être en magnifiques spores-ange, j’en ferai

le plus vivant des herbes-riez !

 

————–

 

 

Je n’ai pu résister à l’envie de vous faire écouter la musique de ce superbe film « Cézanne et moi »,  dont l’impact coule encore en moi ….

 

 

 

Allant-vert …

 

Vers toi

mes sens  retrouvés

dans le vert épuré

de tes rires

et l’encens fleuri

de ton souffle …

En vers

ta joie qui rime

et mes pas à l’envers

pour mieux voir les oiseaux !

 

De mes oreilles

en feuilles de l’or-riez

j’écoute le baiser de ton coeur

posé

sur les maints et leurs rides.

Du blues dans mes yeux

tu allumes les feux

de nos silences inspirés…

Lueur de gitanes,

 devenue gîte-âme,

instant  beau-aime,

car tu ne fumes plus rien

désormais

pour oublier !

De mon poumon haletant

je respire tes veines,

entre deux ciels …

Mais de celui sans rouge 

à force de trop de sang

dans mes larmes terrées,

je choisis le rouge sang

où le jour se plaît à mourir

et où mon étoile de berge-erre

reprend vie !

Dans la grotte sauvage

qui se ferme entre mes lèvres

lorsqu’elles ne veulent plus parler,

coule encore et m’enchante

la source si fraîche

et célestement inépuisable

de tes chants papotiers …

 

Et je marche sur la terre,

portée par le ballon des nuages,

entre deux crépitements

de jupons de roses

que le vent s’amuse à froisser …

 

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Un soir,

en te devinant,

la prière n’eut plus

ni lieu ni chaumière …

Elle suivit juste une effluve

qui partit

mais jamais ne revint

du chemin de nos absences

aux alstromères or-ange

de nos jardins secrets …

 

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A l’encre de tes aurores,

j’écrirai toujours

nos mots d’en-faons

blessés

et les arbres et leur lumière

où nous aimons nous cacher …

Entre nos lignes

où le TOUT peut se lire,

les âmes de poète

viendront toujours cueillir

notre histoire en pleins

et nos rêves en déliés !

 

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Entre nous,

glissant sur la soie de nos ailes,

TOUT vient s’unir et s’aimer …

 

Regarde là-bas …

 

La lune a fait un cauchemar

et elle s’en va pleurer

dans les bras du soleil …

 

(Sabine)

 

A  toi mon ange,

à tes trente-trois ans aujourd’hui.

 

A la minute où tu naquis

la neige se mit à tomber par la fenêtre…

A croire que tu portais déjà

une part des mystères du ciel !   

 

 

Je t’ai toujours, tu es encore ….

 

 

En ce jour où nos mots sont encore plus doux que les nuages,

où je vois en rêve se dessiner ta maison …

 

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J’ai envie de croire en ces lieux

où la fleur qui n’ose encore éclore,

étrangement repliée dans son coeur,

trouve l’exquise main rare

d’un jardinier romantique …

Car,  souviens-toi,

terre parfois si injuste,

il était …

cette cascade perdue

dans un désordre de fougères,

invisible aux promeneurs ignards

et pourtant si belle à écouter …

Il était …

cet arbre aux mille chagrins,

s’emmêlant dans ses racines !

 

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Aujourd’hui, nous n’aurons plus peur,

ni lui, ni moi,

de nous découvrir enfant

et de le clamer sur tous les toits du monde …

 

Et près du banc et de la rose,

nous nous éprendrons encore du soleil !

 

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Et tu t’abreuveras mon ange,

encore et encore,

de l’amour infini qui pleut dans notre maison …. 

 

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Nos vies sont des billes

qui roulent sur les chemins,

et  qui parfois en s’égarant

prennent la couleur du ciel ,

Alors …

jouons, jouons !

Bleue pour moi,

me rappelant tes yeux,

rouge pour toi,

comme mon coeur passion !

 

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Et là où tu nous guides,

de jardins légers en suaves paradis, 

nous irons,

déroutant les pires labyrinthes …

 

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Et qu’importe ceux qui n’y croient pas,

ne croient en rien

et surtout pas en nous …

Dans les champs où tu pleurais,

j’ai jeté la clef des absences

et des peut-être

pour attraper celle des TOUJOURS

et, avec toi,

y rire et y chanter ….

 

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A mon ange,

et ses trente-deux automnes dans le ciel,

où il s’envola ce jour …

 

 

 

Il était une fois un jardin ………

 

Elles reviennent à chaque printemps,

lire sur nos visages éblouis

l’ivresse des lendemains,

qu’elles ont emportée en chantant

au vent de ton inépuisable amour,

nous rappelant qu’un jour,

dans ce même jardin,

tu les tins, attendri,

dans la chaleur de tes mains …

 

 

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Et, au pied de l’arbre à paroles,

là où les pierres dessinent un coeur,

la violette craintive,

née d’un grain d’espoir

et d’un océan de chagrin,

s’est délicieusement affranchie,

faisant galoper des rires

dans tout le jardin …

 

 

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Une étrange corolle

a même poussé

sur la peau de ce vieillard, 

digne héritier de nos silences.

Ce chant-pignon inattendu

comme un bénitier fermé

contenant l’eau de ton regard …

Et c’est encore là,

t’en souviens-tu,

que nous avons déposé ton âme

aux premières lueurs du couchant ….

 

 

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Dans le long promenoir de ton coeur,

où j’aime vagabonder pieds nus,

je vois des petits ponts, des roches douces

et de beaux nénuphars,

où affleurent nos rêves

et se fondent nos pas …

J’y invente des goûters,

à l’ombre de l’osmanthe

dont la splendeur est éternelle.

De ses fleurs je fais

un peu de thé,

un peu de vin …

Tu écoutes l’aziza

et moi

juste l’écho de ta voix …

 

Au sein de tes essences,

je trouve toujours ma place,

qu’elles soient

tous les flancs calmes des montagnes

ou la nonchalance frénétique

des plus soyeuses chutes d’eau,

et tes sourires sont des tapis de fougères

où viennent s’étendre mon désarroi.

J’aimerais tant que  mes mots

restent ces îlots secrets,

où viennent fleurir 

tous les jardins que tu aimais,

peuplés de carpes aux mille couleurs,

de bambou et de quartz blanc…

Mais ils le seront, je le sais,

et toujours, 

insufflés par ta présence,

qui m’ouvre tous les chemins

et me donne tous les talents !

 

Maman.

 

A mon ange Yoann,

à ses trente-deux ans sur terre,

et ses innombrables printemps

dans le jardin du ciel.   

 

 

Simple bouquet

 

 

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Strasbourg au petit matin.

 

 

Mes mots pour toi … 

 

Sur tes pas

 nous avons marché,

éclairés par ton sourire…

Ce chemin

que nous avons fait

par toi

et pour toi

ne cesse de rayonner aujourd’hui

à chaque instant !

Tout est même peut-être

plus étincelant qu’avant …

Serait-ce ta façon à toi

de nous dire « merci »

ou tout simplement

« allez toujours plus loin

ouvrez toujours plus grand

vos bras et votre coeur,

le chemin de l’Amour est infini ! »

Je le crois …

comme je crois au pouvoir de l’âme,

aux étoiles de ton regard,

pur à souhait,

sur notre vie,

et à la touchante beauté de tes intentions …

C’est donc nous,

humbles vagabonds,

qui te crions

Du plus flamboyant et profond

de notre jardin intérieur

si délicieusement grouillant

de tes silences

en vols d’oiseaux,

merci !

Que cet écho te parvienne

comme le plus cristallin des rires d’enfant !

 

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Sur le chemin de berge entre Brumath et Strasbourg

  

La vie, le monde

à travers toi

ont pris les contours d’un coeur

sur lequel,

d’un pas vaillant ou fébrile,

nous marchons

pour nous emplir chaque jour un peu plus

de grandeur et d’infini !

 

A toi mon ange,

à tes trente  automnes dans le ciel ….

 (maman)

 

——————-

 

Ce chemin de Compostelle alsacien,  parcouru cet été,  fut « divinement » riche et émouvant …

 

Il y a si longtemps que nous rêvions de faire ce chemin pour notre fils Yoann,  qui vivait à Strasbourg depuis quelques années.

Je vous offrirai en partage chaque instant vécu par le biais habituel d’un « diaporama commenté » ;  ce qui représente à chaque fois un très long travail, certes,  mais ….tellement gratifiant et merveilleux !  

 

 

Dans l’eau d’un regard

 

 

 

 

 

Pour m’écouter vous lire ce texte (en éteignant mon lecteur sur la colonne de droite, afin d’éviter toute cacophonie) :

 

 

 

– « Pourquoi viens-tu vers moi, dit l’enfant au promeneur sur l’eau,  je n’ai même pas de pain ! »

– « Mais tu as autre chose qui scintille bien plus que de la mie blanche, répondit le promeneur. Tu as …des trésors dans le regard, et il me murmure, le sais-tu, d’infinies douceurs à l’oreille ! »

L’enfant timidement sourit, ne sachant plus quoi dire.

 

D’ordinaire, le canard non plus n’était pas trop bavard ; il observait plus qu’il ne parlait.

Mais, cette fois, il sentait dans cette frimousse mutine au regard lointain une âme particulière ….

 

– « Je suis, raconta-t-il, « le poète des étangs », celui qui laisse aller les jolis moucherons au lieu de les manger, et n’effleure même pas du bec les petites algues au fond de l’eau qu’il aime à contempler telles des chevelures de princesses !

Je ne quémande rien et me nourris de peu : de la magie de l’air, des rires-mangue que je fais éclore sur les lèvres, des perles de sésame que je fais miroiter dans les yeux …

Je fuis la grande foule mais, lorsque j’aperçois l’humble ou le malheureux, le vieillard bousculé, le mendiant fatigué, le voyageur égaré dans son être, alors je danse de toute ma grâce, dessinant sur l’eau le sillon d’un jardin, la courbe d’une fleur …

Je suis poète et heureux de l’être mais, me diras-tu pourquoi, ami, je suis également la risée de mon espèce ? »

 

L’enfant aux grands yeux bleus gris-tourterelle, que protégeaient de longs cils-lianes, en faisant une île enchantée, ne sut répondre sur l’instant.

Il n’avait cependant pas perdu une seule parole, un seul frisson, une seule miette de silence …

 

– « Quand tu reviendras, dit le canard-poète à l’enfant, je t’emmènerai dans ma maison au toit d’herbes et de roseaux. Le soir, à notre chevet, quand s’allumera le coeur des étoiles, nous nous laisserons bercés par la voix rocailleuse du vent, où se terrent mille légendes, la pluie pétrira nos craintes et les tempêtes deviendront symphonies du temps ….!

Puis, dans un bruissement de caresses, donnant à l’eau une peau de satin, il s’éloigna …….

 

L’enfant, pendant un long moment, continua à se remplir de cette rencontre, fascinante, puis, à son tour, s’en alla ….

 

Demain,

lorsqu’il lèvera son ardoise vers le Maître,

il n’écrira qu’un seul mot …

Celui appris sur un coin d’herbe,

et offert du coeur d’un poète,

alors qu’il était arrivé les mains vides,  sans la moindre vivre pour lui,

avec juste ses rêves d’enfant en bandoulière …

Il écrira sa réponse au monde,

celle qu’il n’a pu donner sur l’instant  à son nouvel ami poète !

D’un zèle appliqué,

il écrira ce seul mot aux nuances baignées de couleurs

et de rimes encensées,

ce mot 

aux sons si mélodieux

« Différence » 

 

 

(Sabine)

 

A toi, mon ange…

A tes 30 ans aujourd’hui sur terre

et aux mille et un flambeaux de ton sourire dans le ciel,

qui ne cessent d’éclairer ma route !   (Maman)

 

 

Raconte-toi

 

 

Quelques mots à mon ange :

 

« J’écoutais Yves Simon au printemps de ma vie …

Je le retrouve aujourd’hui, je ne sais pourquoi, ses mots devaient errer dans ma mémoire !  Ces mots merveilleux,
que j’aurais peut-être dû te raconter, mais les aurais-tu vraiment écoutés ou crus ? 

La chanson dit « Toute la folie du monde est dans notre cerveau » mais la beauté aussi…

Et je t’entends me la raconter de là-haut, elle était repliée dans un coin de ta souffrance, tu me la tends
aujourd’hui, à la pleine lumière de tes yeux …

Et c’est dans l’or fou de ta sagesse que je puise toute l’eau précieuse de mes rires »
(maman)

 

 

 

 

J’ai écrit le poème qui suit en hommage à mon fils Yoann, à ce 23 octobre où il partit naître vers les
étoiles, et à tous les oiseaux blessés, qui ont peur d’être enfermés dans les cages de nos hôpitaux psychiatriques ; ces oiseaux qui ne savent plus s’envoler, meurtris au point de ne plus pouvoir
poser le moindre mot sur leur souffrance …….

Si l’un d’entre eux venait à prendre le chemin de cette page, qu’il essaie de cueillir mes mots en guise
de remède naturel !

 

 

 

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 Raconte-toi

pour ne pas t’oublier

sur les pavés de l’ombre

en ruelles sournoises

et perdre à jamais les fils

de tes beaux cerfs-volants …

Derrière tes fenêtres closes

le soleil en pleure

de ne pouvoir te dire

qu’à chaque larme déversée

naît un torrent de fleurs !

Regarde bien au-delà

de ce que l’on veut te faire croire,

le remède peut-être

dans le sourire d’un enfant

ou le regard d’un chien.

Qui connaît ta souffrance

si ce n’est toi,

alors, raconte-là …

Crie-la et fort

sur tous les toits de ton être

jusqu’à lui faire peur et honte

car elle n’a pas à te faire mal …

Porte-la à l’arbre,

à l’océan,

aux cimes enneigées,

partout où le silence

transformera en chant ton écho.

Raconte-la et aie confiance,

comme pour l’oiseau de Prévert

il y aura toujours un poète,

passant par-là,

pour effacer un à un

les barreaux de ta cage,

te donnant à nouveau envie

de respirer mille et un jardins !

Et encore on t’aimera, 

et encore tu t’aimeras,

mais, je t’en prie,

raconte-la

à quelqu’un de ce monde,

ami ou gentil inconnu …

Raconte-la et raconte-toi

pour te guérir d’elle,

car personne jamais

ne saura mesurer

l’ampleur de ton désespoir !

 

 

Sabine.  


 

 

 

Coeur à coeur

 

 

 » Même si les trèfles à quatre feuilles 

Ont du mal à fleurir

Moi j’ai baïonné mes larmes

Avec mon plus beau sourire

Car j’y crois moi

A ces menottes qu’on deserre

A ce beau soleil en plein hiver … »

 

Soprano.

 

 

 

A tous les jeunes, et moins jeunes, qui …

attendent encore dans la brume !

 

Et à toi, mon ange au coeur d’enfant,

qui aurait, aujourd’hui, 29 printemps sur terre,

mais scintille encore, chaque jour,

d’un millier de bouquets d’étoiles,

près de nous et dans le ciel …

 

Je te dédie ici ces mots,

qu’aujourd’hui tu me souffles

parce qu’un jour …

dans le brouillard, tu les égaras !

 

 

Ecoutez ce chanteur

et son sublime message d’espoir,

Il m’a touchée …en plein coeur !

 


 

 

 

 

Près de notre « arbre à paroles », où j’aime aller retrouver mon ange, il y a souvent un coeur où je
peux étendre mes rires ……..

(Beaucoup d’entre vous, qui connaissent cette rubrique et y ont lu ses
articles, le savent déjà …)

 

Il y a quelques jours, j’avais oublié de rentrer mon hamac dans le tipi, il ballotait donc entre vent
et pluie …

Alors, je l’ai juste relevé, sans rien toucher, et j’ai découvert …

 ce magnifique coeur !

 

 

 


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Je vous l’offre également en partage ….

 

Venez-y tout contre

poser vos envies de silence,

elles deviendront…

des fleurs de caresses

des pétales du temps !

 

 

 

——–

 

 

Des amis pèlerins viennent nous voir pendant la première semaine des vacances de Pâques, je
ne pourrai donc être parmi vous !

Mais, vous le savez déjà, je le suis en permanence …

avec le coeur !!!