Sur les ailes d’un coeur …

 

 

 

P1020142 (Copier)

(photo prise à côté de ma table d’écriture)    

 

 

 


 

Il était un petit papillon,

à la silhouette sobre et au regard toujours lointain…

A l’école des jardins,

alors que tous les papillons rivalisaient de parures toujours plus flambloyantes, lui
s’empressait de trouver un petit coin de muret, à l’écart des autres, à l’écart de tous ces battements d’ailes, futiles, qui lui fatigaient la vue et l’esprit.

Il aimait par-dessus tout fermer les yeux et se recueillir,

comme pour se rapprocher du ciel !

Dans son for intérieur, il se demandait parfois pourquoi son âme ne ressemblait pas à
celles de son espèce, et que le nectar des fleurs lui faisait peur par leur caractère si éphémère…

Peut-être était-il né pour observer la vie plutôt que d’en jouir, se répondait-il alors
doucement.

Un jour cependant qu’il sommeillait sur ses rêveries, une senteur tendrement sucrée
l’attira irrésistiblement vers une chaumière …

C’était une odeur de miel et il vit, au comble de sa joie, un joli mur paille où se
dessinaient en superbes ombres chinoises les rondeurs d’une treille. Il s’y installa …

Une petite fille y vivait avec son grand-père.

Il était apiculteur et avait savamment transmis son savoir à cette jeune
enfant…

Et si elle ne semblait encore rien connaître des papillons, l’univers des abeilles n’avait
déjà pour elle aucun secret ! 

Elle avait de longs cheveux d’or « Falbala », car elle répondait à cet incroyable prénom, des
cheveux fous où le soleil avait glissé de parts et d’autres ses longs doigts de peintre amoureux.

Chez elle, on fêtait avec passion chacune des saisons …

Aujourd’hui, on y célébrait l’automne et son grand-père avait cuit pour l’occasion un joli
pain d’épice, aux reflets d’or lui aussi …

Ce pain d’épice avait toutefois une particularité, il représentait… »la forme d’un coeur »
! Mais il en était souvent ainsi car, dès que ce grand-père était heureux, il aimait donner à son bonheur la forme d’un coeur !

Il déposa avec une touchante minutie quelques tranches rousses dans deux grandes assiettes
en grès émaillé, puis il alla tirer sur la corde du puits pour en soulever la « bouteille surprise », mise au frais dans un seau, un délicieux sirop de son cru fait avec des mûres et des
prunelles.

La journée se passa comme moulée dans un sucre d’orge !

Le soir venu, la lune jouait de son charme en papillonnant des cils pour obtenir du
grand-père une histoire à écouter ; le papillon qui lui ne savait « papillonner », se contenta de contempler la belle « Falbala », et sa bouche scintillante comme une cerise, s’entrouvrant avec grâce
au fur et à mesure que le grand-père parlait …

Il était entrain de lui raconter une étrange histoire , un « jeu dans les nuages »
!

Le lendemain matin Falbala alla, comme à son ordinaire quelque peu espiègle, se jeter sur
le lit de son grand-père …

Elle le trouva mystérieusement endormi, portant une expression qu’elle ne lui avait jamais
vue ! Elle le secoua gentiment en lui murmurant de sa voix de fée « Grand-père, grand-père « , mais il ne répondait pas et sa peau était aussi froide que l’eau du puits en hiver
!

Avait-il trop joué au « jeu des nuages » ?

A ce moment-là, le petit papillon aurait donné n’importe quoi pour devenir un « papillon
voyageur », pouvoir transporter un message à tire-d’aile et trouver un rapide secours. Il sentit deux larmes lui couler au long de ses joues, mais…Peut-on voir pleurer un papillon
?

De longues années s’en suivirent…

La maison était vide mais le petit papillon, toujours confiant, attendait
!

Il en vit des flocons de neige recouvrir la margelle du puits d’où fut tirée la « bouteille
des jours heureux », et il en entendit susurrer des mots doux de ce lieu devenu le rendez-vous amoureux des oiseaux…

Et, un beau matin, ambré comme l’automne, il entendit des pas faire chanter les feuilles
rouges de la grande allée. Il reconnut aussitôt les longs cheveux envoûtés par le soleil qui l’avaient, jadis, tant fait rêver …Ils étaient uniques, uniques au monde !

Falbala, longue dame aux cheveux d’ange et à la même bouche cerise, revenait à pas enjoués,
comme si rien ne s’était passé …

« Oh, falbala, et ton regard d’enfant n’a pas pris une seule ride ! Quant au triste velours
qui me pare, est-il devenu tout grisonnant …depuis le temps ? », songeait en silence le petit papillon.

Il aurait tant aimé lui donner ne serait-ce qu’un tout petit baiser mais, elle, dans un
geste naturellement inconscient, risquait peut-être de le chasser de sa joue, provoquant le geste fatal …quel dommage après tant d’années de patience et d’espérance !

Dès lors, il ne vécut plus que pour, de cette éblouissante sauvageonne, se faire remarquer

Il essaya de maintes façons, se posant sur le nacre blanc du vieux miroir à l’entrée, ou
partant danser avec le soleil sur son mur, mais …jamais elle ne le voyait !

Il avait toutefois repéré sa cachette. On y gravissait par une échelle de meunier. Un jour
il eut l’audace, cette audace presqu’amoureuse, de la suivre. Il glissa ses petits yeux polissons à travers le carreau poussiéreux et la vit installée à un bureau, cousu dans l’écorce d’un
châtaignier, face à un magnifique cheval en cire …d’abeille, bien entendu, ultime cadeau de son grand-père !

Un tantinet curieux (quand même !), il regarda ce qu’elle pouvait bien griffonner avec
autant d’ardeur et d’acharnement sur ces feuilles écrues à larges carreaux…

Elle écrivait, avec démesure elle écrivait, elle écrivait des histoires pour enfants…des
histoires d’abeilles, bien évidemment !

Alors, par un bel après-midi …d’automne, assurément, il se décida !

Il entreprit d’entrer dans ce paradis secret. Ressentant en son âme tout le pouvoir
merveilleux qui enveloppait ce cheval à la robe de miel, il se posa sur sa crinière et il attendit …

Dans cet endroit, où régnait une paix sans pareil, très vite il s’assoupit !  Le
frémissement d’un pas sur l’échelle, plus léger qu’une hirondelle, le sortit vite de sa torpeur feutrée. Elle était enfin là, il la sentait, la devinait …

Elle enleva d’un geste délicieusement fantasque son immense chapeau de paille qu’elle posa
avec négligence sur le fauteuil en osier, et s’installa à sa table d’écriture. Un vieux nounours chocolat la regardait, couvert d’une multitude de pansements en bouts d’étoffe
bariolée.

Et lui, si l’on peut imaginer un papillon dans « ses petits souliers », de toute sa plus
bouleversante émotion, il tremblait ! Il tremblait à en regretter presque d’avoir voulu un jour sortir de son cocon …

Il suivait avec fièvre ses yeux de poupée, qui se promenaient ça et là dans la pièce
mansardée où filtrait une lumière mordorée quand, tout à coup, son coeur eut bien la terrible impression de chavirer …Ces mêmes yeux s’étaient arrêtés sur sa muse préférée « le cheval aux crins
enchanteurs » !

Et, comme si une étoile filante venait de tomber sur son cahier, il vit son visage se
transcender et même …elle souriait ! Eperdument, la « Falbala de son coeur »  lui souriait et le regardait …

Si, à cet instant, gravé dans la chair de son existence à tout jamais, il avait pu parler,
il lui aurait sûrement chuchoté le plus étourdissant des poèmes …

Elle se pencha vers lui comme si elle allait frôler une rose dont elle aurait craint de
faire tomber une seule pétale, et lui sourit, lui sourit encore et encore !

Il avait attendu ce nombre incalculable d’années pour aujourd’hui réchauffer ses ailes au
soleil de cet antre magique et y entendre s’envoler avec extase ces mots « Un coeur ! Grand-père, c’est donc toi ! »

Une larme perlait sur sa fine joue églantine …

Il eut tout d’abord infiniment de peine à imaginer ces mots …Ses ailes, à force de porter
toute la peine de cette histoire passée, au fil des ans, avait pris la forme d’un coeur, sans qu’il puisse un seul instant s’en apercevoir !

Et il se souvint soudainement du « jeu des nuages » et il comprit…

Le calendrier prononçait le 23 octobre d’une voix embrumée, jour où notre gentil grand-père
avait regagnait les cieux, comment pouvoir oublier ?

Et le petit papillon, ému jusqu’aux entrailles, se dit :« Moi, le papillon effacé et timide, que personne ne remarquait et qui ne cherchait qu’à vivre en retrait, j’étais
donc né pour devenir …un COEUR !

Et c’est sans doute pour cela qu’il avait dépassé surnaturellement sa pauvre espérance de
vie de papillon, car, on le sait bien …Un coeur n’a pas d’âge !

A partir de ce jour, il sut qu’il ne fallait jamais se sous-estimer, que chaque être sur
cette terre avait son rôle à jouer, et que rien finalement n’arrivait par hasard.

Il resta jusqu’à la fin de ses jours (si fin il y eut !) avec sa ravissante « croqueuse
d’abeilles », qui lui fit l’immense honneur d’écrire une histoire sur son espèce, qu’elle intitula 

   « Sur les ailes d’un coeur » : 

Sabine.

 

 

A Yoann, 

mon ange adoré.  



En écoutant la voix du conte…

 

Il y a quelques jours je vous disais, en marchant vers ma « chapelle du vigneron »,
 que les livres, les contes, les chemins nous choisissaient ! 

 

Et je devais vous parler d’une expérience assez incroyable que j’ai eu le privilège de
vivre lors de ma première session de « stage de conteuse »  (que je suis actuellement à la Rochelle )

 

     

Tout comme je l’ai fait …

 

Posez, pour un instant, vos valises lourdes de trop d’acquis,  devenez cet oiseau
léger capable de percevoir l’infini …..et…….

                       
                         
écoutez

 

 

 

Nous sommes au tout premier jour de stage, l’après-midi …

 

Nell, notre formatrice (et conteuse de talent, j’aurai sûrement l’occasion de vous en parler un autre
jour) avait déposé sur une table un grand nombre de livres de contes. Elle les avait disposés simplement, de façon à laisser libre cours à notre instinct …

 

Puis, nous avons dû tourner ensemble autour de cette même table durant deux bonnes minutes et, un peu
comme au jeu de la chaise, au signal donné poser la main sur le livre de notre choix !

 

Mon livre, je l’avais déjà choisi bien avant ce charmant exercice …Il avait attiré irréversiblement
mon regard dès que je m’étais approchée de la table …

Nous fûmes deux à poser la main sur ce qui devait devenir « mon » histoire …Nell le retira donc de la
liste, se souvenant par la même occasion qu’il avait créé des problèmes l’an dernier à cause de son langage presqu’essentiellement lyrique et poétique, et donc infiniment difficile à conter

Nous dûmes, la mort dans l’âme en ce qui me concerne, en choisir un autre, chose que je fis sans
pouvoir y mettre franchement « du coeur » ! Ma main se posa sur une histoire de loups, assez touchante ma foi et que je me mis donc à travailler avec les autres…

 

La fin de la journée sonnant, Nell nous proposa d’emmener d’autres livres de contes à la maison si le
coeur nous le disait …

Aussitôt, mon oeil trouva le carton où mon petit livre qui ne payait vraiment pas de mine, une simple
couverture bleue nuit ne portant que le titre, allait peut-être retrouver ses copains de grenier ou tout autre lieu solitaire !

Il me jetait, en quelque sorte …un dernier appel désespéré !

Je m’empressai de demander à Nell la permission de l’emporter au moins pour la soirée, et elle n’y vit
bien sûr aucun inconvénient.

Avait-elle déjà deviné, au plus profond de son subconscient, que lui et moi …ferions un très grand
voyage ?

 

Et, je ne m’en rendrais compte qu’une fois la première session terminée, j’avais un peu franchi les
« interdits », j’étais passée outre les conseils avisés de Nell sans le savoir …Il y avait une telle flamme en moi qu’elle était entrain de m’entraîner envers et contre tout !

 

Pour l’heure, j’attrapai (non sans une certaine fièvre)  le livre en question et effectuai le
second exercice auquel nous avions dû nous livrer en prenant possession de notre livre, à savoir :  l’ouvrir au hasard sur une page …

       Et ma page s’ouvrit sur …vous n’allez pas en croire vos
oreilles

             
                   
« Le chemin des
étoiles »

                     Mais non, je n’étais pas entrain de rêver …

Parmi cette multitude de livres, tous aussi différents les uns que les autres, le conte
qui m’appelait n’était autre que l’histoire de « Saint Jacques,

 l’apôtre « Saint Jacques de Compostelle » 

et un des moments les plus déclencheurs de mon existence !

 

 

 

Telle une enfant entrain de découvrir une île aux trésors, j’annonçai cet évènement pour
le moins incroyable à mon équipe qui s’en alla, autant réjouie que moi de cette curieuse et splendide trouvaille !

 

 

Le lendemain, je fis part à Nell de mon désir ardent de travailler sur ce conte plutôt
que sur celui des loups et elle accepta de nouveau …

 

 

Entre temps, et dans la nuit qui sépara donc les deux journées, une autre pensée jaillit
en moi en évoquant ce conte dans mon esprit …

L’année dernière, je fus sollicitée par l’organisme scolaire de Lola pour passer dans
les classes primaires et y parler du Chemin de Compostelle …

 

Ayant, à l’époque, les mêmes horaires de travail que l’école, je n’ai pu satisfaire
cette demande. De plus, j’étais bien embarrassée à l’idée de traiter de ce sujet en public qui, pour moi, était plus une affaire de « personne » que d’exposé …Chacun le vivant à sa façon et le
message étant unique pour chacun !

Par ce conte, j’avais peut-être trouvé le moyen merveilleux de pouvoir aborder ce
périple dans les classes …

 

 

Le lendemain, je me mis donc à l’ouvrage mais non sans complexité !

Ce livre de contes contient en effet très peu de descriptions : deux lignes à peine sont
consacrées au voyage de l’apôtre de l’Espagne à la Judée et à sa décapitation par Hérode Agrippa…!

Il me faudra ainsi infiniment broder et surtout piocher maintes informations
!

Et, pour ce faire ….

      je n’ai trouvé qu’un livre 

« le chemin oublié de Compostelle »

de Philippe Lemonnier.

 

Ce livre, je vous en ai souvent parlé …

Il m’a été offert par mon fils « Yoann » à l’occasion d’un anniversaire, quatre années avant que nous
commencions à poser nos pas sur ce Chemin de Compostelle …

Qu’il puisse à présent m’aider à illustrer mon premier conte m’envahit d’un bonheur sans pareil et
contribue, dans un même temps, à nourrir une de mes questions essentielles !

 

 

Car, j’oubliais de vous parler d’un exercice également « essentiel » et auquel Nell nous convia avant d’aller
choisir notre livre sur la table …

Ce tout premier exercice consiste à nous poser en nous-même une
question « essentielle » elle aussi, une question du moment et importante à nos yeux, une question tenaillant notre coeur …

                 A cette
question, notre conte sera sensé répondre, mais nous ne le saurons qu’une fois le livre dans nos mains !

 

                 Je peux
d’ores et déjà dire que

 »
le chemin des étoiles »

a amplement répondu à ma
question,

aussi stupéfiant que cela puisse
paraître !

 

Nell nous disait, pour mettre un
mot sur le conte, qu’il était …

« un vrai bout de
nous » 

 

« Oui, Nell, j’ai pu expérimenter cette sublime révélation …

le conte est un 

« fragment de notre âme »

 

      et 

 

                  Merci.  

        


Sur les ailes d’un papillon …

Au détour d’une belle allée de mots (la communauté de « Papillotte »), j’ai rencontré un papillon

Il y avait une ronde , faite de ces mots :

Papillon – rebondissement – sournois – capitale – chemin – demain – retour – valise

Même si je suis arrivée un peu tard, j’ai eu envie de me joindre à cette ronde !

 

            Texte dédié aux papillons, à Papillotte, à la poésie, à
l’amour et au chemin de Compostelle ..

 

Entre deux vols de cigogne, sur la route de Belorado, deux pèlerins
marchaient en silence au petit matin dans un ciel d’un féérique rouge sang …

Sur le chemin, on les avait baptisés «
Papillon et Papillotte » ; l’un parce qu’il donnait l’impression de voler en marchant tant son cœur était devenu aérien, et l’autre parce qu’elle enrobait chaque instant de jolis
mots, faisant de la vie la plus tendre des friandises !

Ils venaient de loin et se dirigeaient vers Burgos, la
capitale…voir sa sublime cathérale, véritable dentelle sur pierre !

Ils aimaient ce nouveau voyage, fait de rencontres fraternelles, de chants,
d’ivresse et de mots toujours heureux où tout ce qui, autrefois, résonnait  d’un écho hypocrite, sournois ou sombre, semblait avoir déserté sur le
champ….

Ils marchaient volaient sans même penser à
demain 

Après des jours et des jours d’infini et de soleil ardent, une idée avait
germé en eux doucement « …Et, si nous oubliions nos billets de retour ! On pourrait se trouver une vieille guitare, accrochée par là sur le mur d‘un troquet…Papillon, toi,
tu chanterais mes mots et nous n’aurions comme ultimes bagages que les valises de nos cœurs, lourdes d’une peuplade de je t’aime !

A nous deux, nous deviendrions alors vent, montgolfière, ou ballon
géant…faisant de nos destins les plus beaux et les plus fous des rebondissements

                            
                          Sabine.

Les fantaisies de Mamie Plume

 

 

Il y a quelques temps, mon amie Plume nous faisait découvrir
l’histoire pleine de fantaisie de son amie « Cécile », où il est question d’une drôle de « Mère Noël », encore appelée « Mamie Plume », qui kidnappe le Père Noël, le ligotant et l’abandonnant quasiment
nu près d’un poêle …Elle enfilera ensuite sans scrupule son habit et ses bottes bien trop grandes pour aller distribuer les jouets à sa place. Au petit matin, après avoir tout déposé et déversé
une montagne de flocons, elle est ivre de fatigue, stationnée de guingois sur un nuage, elle a égaré une botte au passage qu’un petit garçon découvre dans la cheminée, et laisse des enfants
comblés et pleinement heureux de pouvoir aller s’ébattre dans un paysage de neige ….

 

(Le lien pour la découvrir à votre tour : over-blog.com/article-la-mere-noel-selon-cecile-demauxenmots.chenard-91311166.html
)

 

 

Plume nous convia à imaginer une suite et je me suis donc diablement amusée à poursuivre
sur le pouce cette histoire délicieusement farfelue…

Cécile vous propose également sa suite aujourd’hui !


 

 

 

 (Pensez à éteindre la musique du blog : le lecteur se trouve dans la colonne de droite à « Caresses musicales », en dessous de tous mes liens amis.)

 

 

 

 

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Avant de s’endormir, « Mamie Plume » avait eu le temps d’apercevoir tous ces petits bonnets frileux qui
gambadaient à perdre haleine, le coeur gavé de bonheur …

 D’en haut, sur ce paysage somptueusement saupoudré de neige, on aurait dit une jolie meringue parsemée de bonbons fous
!

Et puis, plus rien …

Elle s’était endormie…

Comment peut-on ainsi brutalement sombrer dans le sommeil, si ce n’est que sous l’effet d’une sournoise
potion ! Aurait-elle trop abusé de cette divine liqueur rouge, concoctée par les lutins, avec leurs meilleures airelles ?

Elle se trouvait ainsi perdue, au beau milieu de l’air …Oh ! les enfants, se disait-elle, si vous
saviez combien il est bon de s’endormir au pays des nuages !

Elle dormit, on ne sait au juste combien de temps, et elle aurait peut-être même dormi pour l’éternité
s’il n’y avait pas eu le bruit assourdissant de cet avion qui la réveilla en sursaut …

Elle reconnut aussitôt l’avion du Petit Prince !

Il transportait des anges vers le désert, une bien merveilleuse idée de vouloir passer un réveillon de
Noël vers ces terres enchanteresses.

Et puis, elle se trouvait entourée de tapis volants, une multitude de tapis volants, ils étaient de
laine, de jonc ou de velours mais tous d’une splendeur plus étourdissante les uns que les autres. Et, sur leur dos, des anges blonds dont les boucles tombaient en cascades, des lustreurs de
soleil, de vieux physiciens …Tout un monde disparate, et des plus ensorceleurs !

Les trois lutins dormaient encore …Des lèvres entrouvertes d’Hubert, s’évaporaient de gigantesques
nuages de sucre, aux tenaces relents de fruits ! Sans nul doute, en avait-il trop mangé, ça et là, au détour des charmantes coupelles préparées à son attention…Les enfants, si vous venez à lire
ces lignes, chose que j’espère, ayez toujours une petite pensée prévoyante et concernée pour « la crise de foie » !

Guilénus, quant à lui, portait le plus grottesque des nez de clown, tant il était rouge ! Cela va sans
dire, il avait dû lui aussi bien apprécier les succulentes saveurs de la liqueur d’airelle …

Mamie Plume, qui avait perdu sa botte trop grande sur les bas côtés d’un âtre, gardait le pied transi
emmitouflé dans sa hotte, désormais vide.

Quelle dégaine, quelle équipe …Ne manquait plus qu’Amstrong, le lutin paresseux qui, présentement,
ronflait à faire décrocher la lune !

Très certainement attiré par les fortes odeurs de friandises émanant de l’haleine d’Hubert, un petit ange
s’arrêta …Il portait une ravissante vareuse, des petites bottes bleues, bien ajustées, et un arrosoir à la main.

Que fais-tu là, lui dit Mamie Plume, avec cet arrosoir à la main ?

Je m’en vais arroser les étoiles de mon huile magique afin qu’elles brillent un peu plus chaque jour
!

Vous vous êtes drôlement égarés, ajouta-t-il, reconnaissant le traîneau du Père Noël…Vous n’êtes pas du
tout dans l’allée des jouets, mais dans celle de la fantaisie !

Mamie Plume claquait des dents et son pied enflait de plus en plus, engourdi par le froid. Il prenait
l’allure d’un étrange champignon …

Le petit jardinier du ciel, à la fois attendri et quelque peu atterré par ce spectacle, lui recouvrit le
pied de son huile magique, dont les vertus ne se limitaient pas à faire scintiller les étoiles, mais étaient multiples et soulageaient nombreux maux !

Mamie Plume sentit très vite une douce chaleur lui envahir le membre.

Le petit jardinier du ciel se refusa à les laisser dans un tel désarroi et leur proposa de venir boire
une petite gorgée de sa savoureuse spécialité au « jus de pluie », qui les ravigoterait sur le champ !

Il alla chercher sa brouette, garée un peu plus loin, et les emmena chez lui.

En chemin, ils bavardèrent longuement …

Mais, comment t’appelles-tu donc, lui demanda Mamie Plume, nous ne nous sommes même pas présentés
!

Je me nomme Tulipon !

Tulipon, vraiment très drôle comme prénom, dit en souriant le lutin au nez de clown.

Oui, mais il n’est pas un hasard répondit Tulipon, car je ne suis pas un jardinier du ciel comme les
autres, je nourris en secret un amour dévorant pour les fleurs …

Mais, mon pays n’en posséde pas et il n’y pousse que des étoiles !

Tulipon avait entendu parler du pays des enfants, de ses jardins aux mille couleurs,  ses murets
moussus, ses forêts mystérieuses où tout vibre et craque et ses grands parcs où la géométrie prend des allures de comtesse …

Entre temps, ils étaient parvenus chez lui où il n’était pas difficile de deviner cette passion démesurée
pour les fleurs puisqu’on y entrait par des portes en forme de pétales …Que c’était amusant !

Ils goûtèrent ensemble à ce fameux « jus de pluie », qui leur fit plein de petits « chatouillis » au fond de
la gorge …Quelques étoiles auraient-elles glissé par mégarde de la vareuse de Tulipon dans leur délicieux breuvage ?

Après avoir promis à Tulipon qu’elle l’emmènerait, par un beau jour de printemps, découvrir le pays des
enfants, Mamie Plume décida de prendre congé avec son équipe. Elle  emporta en souvenir une botte bleue pour son pied, qu’elle se jura de ne pas perdre cette fois-ci !

Elle n’avait pas oublié non plus le Père Noël, qu’elle avait ligoté sur une chaise et laissé simplement
vêtu d’un pauvre caleçon et elle commençait à regretter amèrement son geste…

Certes, elle avait bu au plaisir de diriger son traîneau et mener sa tâche captivante mais ne lui
avait-elle pas aussi voler un brin de son âme ?

La vie ne doit pas s’empêtrer d’habitudes, le dit-on bien , mais mais …

Le Père Noël, quant à lui, ne semblait pas se poser toutes ces questions !

Pris dans le brûlant feu de l’action, il avait réussi à apprivoiser la souris des lieux, la très
vénérable « Caillebotine ».

En un temps éclair, et pas plus qu’il n’en fallait à ce vieux gourmand de Père Noël pour avaler une vache
qui rit, Caillebotine réussit à le libérer de ses dents aiguisées et malicieuses !

Toi qui sembles si habile à défaire et refaire les noeuds, dit le Père Noël, je t’emploierai aux papiers
cadeaux l’hiver prochain.

Et, comme il avait les poches toujours bondées de ces petits fromages tendres et rigolos, il en offrit un
à Caillebotine.

Pour elle, ce fut un vrai Noël hors du commun, un repas trois étoiles que ce fromage plus doux qu’un
câlin et onctueux à souhait !

Dès lors, ils ne se quittèrent plus …

Elle aimait bien aller se fourrer dans cette grande barbe ; elle enfermait tant de rêves, tant de rires
et d’objets merveilleux, qu’elle valait tous les greniers de la terre !

Mais la place qu’elle aimait occuper par dessus-tout était le versant robuste de ses épaules d’où elle
avait réellement l’impression d’être intouchable et de dominer le monde …ça devait être cette sensation que l’on appelait « l’amitié » !

Quand ils sortaient, les passants détournaient vite le regard…

Déjà, la taille du Père Noël était quelque peu impressionnante mais on se méfiait de cet hirsute, aux
allures d’homme des tavernes, déambulant fièrement avec une souris sur le dos !

Bien sûr, il avait pris soin d’ôter son bel habit rouge, afin de ne point éveiller de
soupçon.

 

S’il effrayait le monde implacable des adultes, il fit au contraire la joie des enfants qui ne virent en
lui qu’un bon grand-père bien sympathique et défenseur des petites bêtes mal aimées.

Souvent même, ils formaient autour de lui une ronde …

Ah ! comme ils nous sont précieux le regard et le coeur des enfants !

Alors, le Père Noël leur distribuait quelques vache qui rit, que la souris du haut de son perchoir doré
surveillait jalousement …!

Il s’habitua à cette vie où  il pouvait se montrer aux enfants tel qu’il était, sans déguisement ni
artifice !

Et, il se plut à ce point qu’il décida de ne plus rentrer.

Non, il ne retournerait plus dans son « allée des jouets » …

Ohé, les enfants, venez écouter et ouvrir grandes vos pupilles :

 » Si un jour vous voyez un homme bien rondouillard, la barbe blanche et longue, les poches gonflées de
fromages et se promenant avec une souris sur les épaules, alors vous serez très probablement …

à côté du Père Noël !« 

Quant à Mamie Plume, après être venue cueillir la dernière rose de son jardin pour Tulipon et présenter
ses plus plates excuses au Père Noël, elle s’installa pour toujours dans  » l’allée de la fantaisie »  et ne manqua pas, de temps à autres, d’aller aider son petit jardinier du ciel à
…arroser les étoiles ! 

 

 

 

Le cheval et la coquille

Avant toute chose, je tiens à vous remercier toutes et tous pour vos chaleureux messages me donnant
des ailes et l’envie de faire sautiller gaiement mes mots sur ces nouvelles pages de vie…MERCI !

Que ce cahier devienne …votre cahier du bonheur !!!


Parmi vos messages, un ami pèlerin, un tantinet cocasse…Ah, je vois qu’à ces mots là vous devinez
déjà de qui il s’agit ! Oui, oui…c’est bien lui : la femme fatale, le dévoreur de munster, le vagabond sorcier toujours paré d’un chapeau chinois et d’un micro-kiwi …..(Se rendre quelques pas
plus bas dans ma « Chronique des pèlerins » rencontrer « ce plus inoubliable des invités-surprise)

Ce fripon m’a donc lancé un défi , celui de composer un poème à partir de ces mots : cheval- chemin –
château – chaton – chaud – chinois – chez moi – chauve – chuchotement.

Je lui ai répondu ceci  » Un poème ? Peut-être ?

Pour l’instant, j’ai envie d’en faire une petite histoire, que voici :


Le cheval et la coquille

Dans l’immensité poignante de L’Aubrac, par un matin glacial, un cheval avance sur le Chemin de St Jacques. Une brume épaisse laisse deviner la silhouette d’une vache avec ses petits encore
endormis, que le bruit lourd et cadencé des sabots ne fera même pas tressaillir, les maintenant au contraire dans un sommeil exquis …

Plus loin, les longs abreuvoirs en pierre replongeront notre ami vers des délices d’antan à des
siècles reculés…Il s’y désaltérera à souhait, rêvant à un temps où l’homme et le cheval étaient inséparables !

Aujourd’hui cependant, peu de choses le sépare des pèlerins qu’il croise …

                     dans la force des prières
qu’il adresse à St Georges, dès qu’il repense à ses congénères bafoués ou maltraités …

                    dans la souffrance qui le
tenaille parfois lorsque, le soir venu, ses tendons sont chauds et ses aisselles entamées …

                    dans l’incertitude de
l’accueil lorsqu’il ignore encore s’il étendra son corps fatigué sur un coin d’herbe ou de paille …

Mais, tout ceci est largement compensé par les caresses de l’air et du vent, les chuchotements des ruisseaux et la splendeur des paysages …

           sans oublier l’essentiel …l’impact des rencontres ! Et
c’est ainsi qu’il se souvient de cet après-midi d’orage où il pressait le pas. Il vit alors venir vers lui une jument affolée… Son port de princesse, le soyeux de sa robe et la fougue de sa
crinière le firent immédiatement tombé amoureux !

Il se souvient encore de ce chaton qui miaulait de désespoir à
l’orée d’une forêt…Il revoit son maître mettant promptement le pied à terre, prendre délicatement ce bébé entre ses doigts et le déposer dans un bât contre son flanc, jusqu’à la ferme
prochaine.

Là, s’empressa d’ouvrir un homme légèrement chauve au visage
buriné, tenant un chinois à la main, sûrement entrain de filtrer un quelconque breuvage.

Il plaça le chaton apeuré près du bon feu qui crépitait, transformant les déboires de ce joli félin en
réelle « vie de château  » !

Quant à lui (notre ami le cheval), intrigué par un ensemble d’éléments posés sur une table de la
grange ; pointes et fers de lance, manchons en laiton, rosaces…il se fit cette réflexion secrète « …Mais, on dirait chez moi ! Finalement, toutes les
maisons des hommes se ressemblent » !  (Son maître était en effet forgeron).

Puis, avant de repartir, le gentil bonhomme chauve lui donna un large quignon de pain et une poignée
bien fraîche de foin … !

             En son âme de cheval, 

  des sourires et merveilles du Chemin…

           il n’oubliera jamais rien !

                                                      
      _________________________

 

Voilà….j’ai infiniment aimé relever ce défi, merci encore Philippe !

Pour ceux et celles qui auraient préféré un « poème », je les invite à aller en découvrir quelques uns,
en guise de consolation. A une exception près (l’article « Retrouvailles »), mes « Quelques nuées de mots » (dans mes cris)
ont été spécialement consacrées à la poésie…ces rimes s’ajoutent à celles déjà présentes ça et là au coeur de cet espace .

                 Passez une superbe fin de week end
!

                          
        Chat-l’heureusement vôtre.

Une perle de Noël

Il y a quelques temps, j’ai demandé une aide technique concernant les « catégories » de mes billets à « Philippe » (ami
pèlerin que vous connaissez à présent).
Pour les besoins de la cause, il a créé en urgence quatorze catégories sur son blog, à titre d’essai,
en les baptisant de noms probablement imaginés sur le vif  !
 
Aussi, à partir de ces noms , j’ai eu subitement envie de vous composer, également sur le vif,
une gentille « petite histoire » ; m’offrant en même temps le plaisir de jouer à un petit exercice de style !
 
 
ces noms sont
main – étoile – soleil – feuille – pierre – vitre – jambe – pied – chemin – 
                cochon –
saucisse
 
 » Une perle de Noël « 
 
Une main en forme d’étoile s’éleva vers le
ciel et devint soleil. Puis, devant un curieux cortège de nuages, elle fondit en larmes et devint perle sur une
feuille.
Pierre, qui s’amusait à faire de jolis ronds de buée sur la vitre de sa cabane, et croyant apercevoir un diamant au loin, prit ses jambes à son cou et partit à pied vers le « Chemin des rêves » où la perle faisait scintiller toute la forêt !
Passant par la ferme de la famille « Ribambelle », il ne manqua pas de saluer le petit « cochon » qui avait l’habitude de sommeiller près de l’abreuvoir, et pensa avec une légère anxiété, à l’approche de ces fêtes de Noël « …Que jamais ne leur vienne à
l’esprit l’effroyable idée de transformer mon ami « Tirebouchon » en somptueux pâtés ou succulentes saucisses dans les ventres
friands de leurs chers invités » !!!
Mais, il repartit très vite à demi rassuré, persuadé qu’Alpage » le gentil cheval, ou « Cancoillotte » la vache
espiègle, ou encore « Prévert » le petit veau, « Paresse » l’ânesse, et même les canards, cette bande de « joyeux fêtards », « Pelote » la vieille chatte, et « Caillou » le ratier fugueur…formeraient
alors sur le champ un comité de revendication et de soutien !
Il fit toutefois part de sa crainte à la ravissante perle qui, cette fois, pleura tant et tant qu’elle enroba tous
les arbres d’innombrables et majestueuses …
guirlandes perlées !
 
Alors, cette gentille petite histoire…vous a-t-elle plu ?
 
Vous pouvez à votre tour et, si le coeur vous en dit, inventer « votre propre petite histoire » à partir de ces
mêmes noms, ou encore, pourquoi pas, compléter mon histoire !
         Je vous laisse donc à vos songes
                                  
ou  à vos crayons ….!
 
Et, merci finalement Philippe ! Comme quoi, tôt ou tard, une aide apportée devient « richesse » à son tour !
(ce nom n’y était pas, mais il résume tous les autres …)
 
Bientôt, je vous parlerai … »d’emplettes du bonheur » !
 

Histoire d’un oisillon

Vous souvenez-vous des « langueurs d’hiver » que j’avais écrites en février,(dans la catégorie « Petits Bonheurs »)
 et du poème de mon ami « Prévert » que je vous y citais :
                                        
« Le chat et l’oiseau »
 
 
Je vous invite aujourd’hui à reculer de quelques pages …au cas où votre mémoire n’aurait pas inscrit toutes les
lignes et tous les mots de cette saisissante histoire, 
       car elle est devenue aujourd’hui l’histoire d’un bel oisillon qui a franchi le
seuil de notre demeure,
                          aussi
incroyable que cela puisse paraître …
                           
 elle est devenue …….. »notre histoire » !
 

 

   Depuis, et ce n’était que depuis hier ….
    l’instant où tu es rentré dans notre maison
      avec le sublime chant d’un enfant,
      empruntant l’entrée peu familière 
            celle laissée à l’histoire,
                    et à
l’envoûtement !
       Mais j’aime la laisser entrouverte
      Même lorsque son jasmin sommeille !
 
 
 

             Puis…tu repartis un court moment, et tu revins
      t’annonçant du même cri d’enfant
         et tu voulus alors sillonner notre univers
          te fondant avec bonheur et curiosité
               dans nos couleurs et nos voix
!
 
Puis…il y eut cette rencontre fatale avec notre chat , « Charlot » ce chat qui aime à s’endormir entre les tresses
en laine de nos poupées …fut aussi rapide et précis que l’éclair …!
Je sais, on croit gravir les marches d’une histoire triste ! Lola ne voulait d’ailleurs pas que je vous
raconte cette histoire « tes mots , maman, ne sont jamais tristes » !!!
Mais non, Lola, mes mots ici sont simplement ceux d’une destinée…celle d’un oisillon qui ne volait pas
comme les autres !
 
Il repose depuis entre un pêcher et un cerisier, dans une terre où le soleil l’éclairera et le réchauffera en se
couchant chaque soir, et d’où il restera « l’enfant émerveillé » en écoutant rire les hérons, les corbeaux, les tourterelles, les coucous …et j’en passe !
 
  Depuis aussi ……..nous l’avons appelé
                
« Prévert »
       Espérant qu’à l’image du poème …
       Et en souvenir de cette histoire …
                   On
vénère toujours
                             
… »l’âme des oiseaux » !  
 
 
 
 
                
 
 

Un don pris à la source

 
 
Hier, il apprivoisait les chouettes hulottes…
  

 

  
                      Aujourd’hui, c’est l’eau qu’il apprivoise …
  
C’est avec « Pierre », un ami charpentier qui vit reclus dans ses montagnes de Haute Ardèche que Patrick, mon compagnon, fut très brièvement initié à la pratique des « sourciers ». Pierre est aussi sourcier. Il utilise une baguette de noisetier, le meilleur bois pour ce type d’exercice.
  

 

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Cet après midi là, la baguette tourna très légèrement dans la paume de ses mains, mais, comme je reste persuadée que chacune de nos émotions, chacune de nos trouvailles a son moment propre et privilégié…le don que nous allions découvrir 6 années plus tard ne devait pas voir complètement le jour à cet instant là !

Et, surtout….il faut savoir prendre le temps de « s’arrêter » pour découvrir, chose que nous n’avions sûrement pas imaginée à l’époque.

  

 Hier, à l’occasion d’une magnifique journée en « rando de groupe » (dont je vous parlerai dans le prochain billet), le sujet fut abordé lors du repas par les amis qui nous avaient conviés à cette superbe matinée de marche suivie d’un très chaleureux pique nique.

 

Ses amis là aussi nous les connaissons depuis assez longtemps, puisque ce sont les parents de la meilleure amie d’enfance de Lola depuis la Maternelle …Qui ne se souvient pas des prénoms de ces 2 adorables diablesses rimant à l’unisson « Lola et Marina » ! La maman de Marina nous racontait comment elle avait assez récemment découvert son don de « sourcière » , au sein d’un groupe où se trouvait justement un sourcier (je ne sais si la forme au « féminin » existe pour ce terme mais je la fais exister !). Puis, une fois la découverte née, nos amis s’informèrent de façon approfondie sur les diverses composantes de cette pratique. Ce qui permit à notre amie de bien affiner son don et de pouvoir déterminer, par exemple, la profondeur du puits détecté…etc. Ils nous parlèrent aussi d’une simple chaîne utilisée à la façon d’un pendule …

 

De retour à la maison, Patrick ressentit le besoin quasi instantané de repartir sur les pas commencés il y a 6 ans en Haute Ardèche, il fit une baguette de cerisier …et voici ce qu’il découvrit, j’ai un plaisir fou à vous le faire découvrir  

à mon tour aujourd’hui …

 

 

 

Patrick sourcier recadré

Patrick sourcier recadré 2

 

 

 

Patrick sourcier recadré 3

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Je vous livre ce petit reportage en vrac, encore sur l’effet de la surprise !
Vous me pardonnerez le manque de précision dans le déroulé de l’exercice, mais j’ai eu toutes les peines du monde à capter, avec un simple numérique, l’action dans ses plus infimes étapes !  Même chose pour la médaille qui tournait assez rapidement !
Je vous demanderai également de ne pas trop porter le regard sur quelques « petites rondeurs généreuses » , vestiges d’un excellent (et récent) repas « irlandais » !!!
  
Il n’y avait pas de « sourcier » dans « Manon des Sources » mais tout ceci me ramène à cette bouleversante histoire de Marcel Pagnol, bouleversante et somptueuse, et qui  a éveillé en moi la fascination pour les sources !
  
J’ai toutefois trouvé une moralité à cette histoire : chacun et chacune d’entre sommes dotés de richesses et dons propres ; à nous aussi de savoir les découvrir, puis de les aimer, les cultiver et leur porter l’attention qu’ils méritent !
Ces découvertes font partie des mystères de la vie qui nous consternent et à la fois nous rendent humbles et elles ne peuvent s’enrichir qu’à force d’instinct certes, mais encore d’infiniment de patience, de foi, d’échange et de communication avec les autres …………merci la vie ! 
 A bientôt pour un autre ……. »cadeau de la vie » ! 
 
 
         
 

Histoire d’un sourire

Comme toujours, j’ai et « j’avais » une multitude d’instants, de mots, de joies à vous dire, à vous faire partager et
aimer….mais, il y a eu le temps !
                     « Oh temps,
n’aurais-tu pas pu suspendre un peu ton vol » !
Ce temps qui a beau tendre ses bras du lever au coucher du soleil, et ne parvient pas toujours à blottir toute
l’ardeur de nos désirs…
Les projets se bousculent parfois, lèvent le doigt en 1er pour se faire vite entendre…et ce furent le cas, ces
temps-ci, du Baptême et de la 1ère Communion de Lola, des travaux engagés dans un second sanitaire destiné aux pèlerins de passage : je consacrerai une rubrique spéciale à notre projet de créer à
la maison un Donativo….etc, etc, etc…tant d’etc !
              « …Oh!Temps, merci toutefois de
me laisser toujours un peu le temps
                                         
d’écouter le silence,
                   
de celui que j’aime à vous traduire ensuite
                       
par des images, des sons et des mots… »
 
 
Mais, jamais je n’aurais pu vous laisser loin de cette petite histoire que je m’en vais vous conter…toute petite,
légère et douce comme son personnage !
                  Voici
l’inoubliable, l’extraordinaire histoire d’un sourire !
 
Elle se déroule dans un « petit » (aussi !) salon de coiffure de campagne donnant directement sur la Charente et ses
bateaux …
                   
une dame disons « d’un certain âge » mais emplie à ce point de charme et de gentillesse qu’ils la rendaient d’une incomparable féminité , vient s’asseoir devant un des miroirs après qu’on l’en eût
invitée. Je me trouvais assise juste à côté, attendant mon tour et, dès lors…je ne pus me détacher et oublier son sourire !
                 …divinement, tout
simplement, radieusement, elle ne fit que
                                       
 SoleilRose rouge rire aux anges Gâteau d'anniversaireArc-en-ciel
 et rire rire encore devant ce miroir et comme … elle était belle !
Elle ne voulut ni thé, ni café, ni même revues , le tout cependant si gentiment proposé ! Elle ne voulut rien,
n’avait pas besoin d’autre chose que de ses rêves, s’en contentait à merveille et, à en juger la lumière sur son visage, comme ils devaient être veloutés, tendres, prodigieusement
délicieux !
A la jeune coiffeuse qui vint sur ses cheveux et lui parla un peu, elle expliqua que son époux s’était envolé
il y a 2 mois et qu’elle revenait là sur les lieux de leurs souvenirs et qu’elle logeait au camping municipal ; elle le fit encore avec ce même sourire angélique
il y avait là dans tout son être et sa forme d’expression quelque chose de lointain, d’extraordinairement serein à l’image d’une enfant qui écouterait une
histoire en se laissant tantôt bercée tantôt subjuguée par les ondes de la voix…
                    
je n’oublierai jamais ce visage devant le miroir, comme transplanté vers un autre monde, vers d’autres cieux langoureux …
                     d’ailleurs
comment pouvoir oublier la beauté , la douceur de ce mirage
                     peut
être, sûrement celui d’un autre univers,
mais il lui donnait des ailes sur les lèvres et dans le regard ce bel ailleurs,
                que j’imagine aisément
tout clairsemé d’étoiles
                         
chacune reflétant la magie d’un souvenir
               Et, à condition de croire que
chaque objet possède une âme …
            je suis sûre que ce miroir restera longtemps
voire éternellement
                              
imprégné de ce sourire ! 
                                                     
                             

Histoire d’un ruisseau

 

                    A l’Amour.. à l’Histoire et à un monde meilleur !    

 
A 5 kms environ de notre « petit nid », il est un charmant ruisseau qui , à lui seul, alimentait 6 moulins !
Il n’alimente plus aujourd’hui que les bassins du château de la Roche-Courbon. Parsemé de boue, de ronces et de branches rebelles, nous l’aimons sous son aspect canaille et son allure bohème … voici l’histoire du .. »Bruant » !
 
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Variante du GR 360, on l’emprunte par une étroite sente au sol tourbeux faite de lianes et de broussailles. Petit coin sauvage aux parfums de marais où lianes et nénuphars se marient …
 
 
 
 
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…j’ai entendu des enfants rire et jouer avec l’eau, alors comme je m’ennuyais un peu dans mon îlot somptueux, je suis venu à leur rencontre, et les ai suivis longtemps, longtemps … Je suis un magnifique cygne royal et occupe mes longues journées à déambuler dans les bassins du Château.

Mais, au fait, quelle histoire se cache derrière cet illustre château …celle d’un appel ! Celui de Pierre Loti dans le Figaro du 21 Octobre 1908, qui disait ceci .. »Qui veut sauver de la mort une forêt, avec son château féodal campé au milieu, une forêt dont personne ne sait plus l’âge …le château de la Belle au Bois Dormant … » Il fut entendu par un jeune industriel, Paul Chénereau, qui lui redonna vie !

 
 
 
 
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…chiens, enfants en ressortent … »tout noirs de vase » !
Le fond du Bruant peut être dangereux, parfois mouvant ! Des grands pères nous racontèrent qu’une charrette attelée par des boeufs s’enfonça en bas des grottes bordant le château. Le jardin du château lui même est construit sur une partie mouvante.
 
 
 
 
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Merci pour les ravissantes petites fleurs de ton fraisier !
Passant, pèlerin, si un jour tu passais par le Bruant, après avoir quitté ses berges par la droite pour gagner dans un bois, pris des petites routes, des chemins en lisière, et des sentes aux allures de jungle, tu parviendras à une stabulation …juste après, le GR te fera tourner sur une petite route à droite qui plonge en plein coeur du petit « hameau de la Charrie » !
Là, un épagneul très certainement fugueur et toujours attaché te saluera au passage. Jolis préaux, rideaux ou balconnières ..il y règne un petit air d’antan et, après avoir passé la petite pancarte « chemin du Bruant » et parcouru à peine 1 km en ligne droite, essaies de ne pas effacer de ta mémoire cette histoire et contemple d’un oeil empli de tendresse la dernière maison sur la gauche, entourée d’un muret laissant entrevoir un jardin en hauteur mêlant quelques arbres, fleurs et joli potager !

C’est avec le même regard qu’hier nous nous sommes approchés …D’ordinaire à l’affût du passant, un merveilleux grand père vient nous aborder ! Mais, hier, en ce dimanche d’automne où les jours commencent à s’engourdir, c’est uniquement notre présence qui le fit sortir lentement de sa tanière ce charmant grand père de 83 ans dont nous nous souvenions qu’il avait été 1er en composition française et obtenu le Certificat d’Etudes avec mention ! Parvenus à hauteur de la maison, j’avoue qu’une soudaine tristesse m’envahit de ne plus apercevoir âme qui vive ! Alors quelle ne fut pas notre joie de le revoir se diriger vers nous, péniblement aidé de sa canne, et de le réentendre à nouveau d’un ton toujours aussi juste nous chanter un air de sa composition, aux paroles d’une beauté et d’une naïveté infiniment poétiques …chanson parlant de la Charrie et du Bruant, qui fut sans nul doute fredonnée par maintes et maintes bonnes âmes du pays ! Il en composa bien d’autres comme celle sur « la vallée » un village avoisinant …mais son coeur revenait toujours vers les murmures du Bruant que, bien plus jeune, il survola à 70 mètres du sol, tel un oiseau emporté par sa plume, dont il se séparait rarement …c’est à ce moment là qu’il commença à composer sa chanson sur le Bruant, dans les nuages, et qu’il put alors le comparer à « ..un beau fil d’argent entourant la forêt.. »!

…merci, magnifique grand père, d’être encore là pour nous ravir de tes chansons, de ta bonne humeur et de ta poésie !
 
 
 
 
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C’était l’histoire d’un chemin regorgeant de libellules et d’écrevisses au printemps …mais on y trouve aussi mûres, arbres pleins de jouvence, menthe sauvage, idylliques papillons bleus …et
 
 
 
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       une tonne d’amour …!      

 

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Au moment où je vous écris, bien des années ont passé depuis ce billet au visage d’album affectif !

Depuis …

certains ne sont plus comme le papi, dont la fin fut des plus imprévisibles et dramatique, ou …mon fils.

Depuis aussi …

Le Bruant n’a cessé de m’inspirer, faisant naître sur mes pages des contes poétiques et envolés, inspirés de ce ruisseau à la magie quasi surnaturelle !

Chaque pas, chaque regard, chaque souffle que je sculpte sur sa peau d’indigène grandit notre histoire d’amour , et je me demande finalement si cette magie, évoquée à l’instant, ne se dévoilerait pas que pour nous deux, tant lorsque nous nous retrouvons nos mots deviennent fous, nos silences artistes et nos rêves féeriques …

Rien que nous deux, le ruisseau et moi, dans ce décor inculte et au coeur de notre déraison….

Et peut-être une autre présence, que je sens si délicieusement proche à chaque fois  …….