Il était une fois la lumière de demain …

 

Dis-moi, bel arbre, toi qui sembles porter dans le regard tous les états d’âme de la terre, avions-nous réellement besoin, pour éclairer nos consciences, de la venue de cet impitoyable redresseur de torts (« Cor-aura »), entourant nos vies de barbelés tranchants ?

 

Non, répondit l’arbre, ému ! Une simple sagesse au quotidien aurait pu mener sans drame ni violence sur les chemins du dévouement, de l’amour, de la contemplation, du respect de notre Terre et de l’élévation de ses Hommes …

 

Comment fabrique-t-on la sagesse, où trouve-t-on sa matière ?

En aurais-tu le secret, arbre-prophète ?

 

On ne la fabrique pas, conta l’arbre, elle s’éveille avec ton âme. Mais c’est un labeur de chaque jour !

Chaque jour, en toi elle se pense, se cherche, se gomme même parfois, se retrouve plus somptueuse encore, se savoure sans fin, se sublime et peut se partager, à travers toi, universellement …

Elle est un mélange de gratitude et de joie, d’écoute et d’aventure, d’harmonie et de simplicité …

Il ne te faudra pas aller très loin pour la chercher car elle est en toi, scintille en toi, ouvre les yeux ! Elle chante en douceur, prête-lui une oreille attentive …

Elle fait partie de tes essences, chéris-en ses fruits, laisse-leur le temps du vent et de la pluie, et ne les cueille pas trop tôt …

Prends un peu de ta résine pure, un peu d’huile de l’un et de couleurs passantes, un peu de tes certitudes envolées et de silences sous les étoiles, un peu de ta tête vidée et du coeur hospitalier de l’air …

Ainsi, tu t’inscriras dans l’univers, aux côtés d’autres artistes engagés, comme créateur de la grande toile peinte aux maints éblouissants de l’existence …

 

Alors, j’ai tout en moi pour devenir sage et cheminer vers la lumière  …   Bénis soient tes mots, Ami !

Je m’en vais, de ce pas, tout cultiver …

Je reviendrai te voir, promis, pour t’offrir en bouquet les senteurs de ce champ d’énergie et d’éternité …

 

 

 

L’arbre, confiant, sourit , se réchauffant un peu plus au soleil intérieur de la Terre …

 

SAB-Lyse

 

Je te dédie ces mots, mon ange, dont c’est l’anniversaire sur terre dans deux jours, afin que tu puisses continuer de là-haut à croire en nous et nous irradier du soleil ardent de ta Lumière :  maman

 

 

 

Hommage à un être-trésor gardé secret …

 

Sois toujours le bienvenu dans notre demeure qui fut tienne et, avant toi, celle de tes aïeux …

Toi notre ANSE-ETRE chéri,

fruit si tendre sous sa bogue,

sarment essentiel aux flambées de nos jours transis,

coeur silencieusement rayonnant sous son épais manteau de brume … …

 

Avant même de pouvoir les humer sur nos chemins, la paix, l’amour et la lumière avaient déjà imprégné nos murs à travers les senteurs simples du quotidien que tu aimais tant partager avec nous, par monts clairs comme par vaux ensevelis …

 

Pour tout ce que tu fus, es et seras encore …

merci !

 

A notre Jeannot, parti pour le pays des anges dans la nuit du 10 avril.

 

SAB-Lyse

 

 

 

Pêcheur d’images …

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Malgré une extinction de voix, je tenais à vous offrir ce petit enregistrement vocal. Afin d’éviter toute cacophonie, je vous invite à aller éteindre le lecteur du blog sur la colonne de droite à l’onglet « Caresses musicales ». Enfin, pour continuer à vous abreuver de mes jeux de mots, je vous propose d’écouter en lisant ….

 

 

Amarreur d’étoiles

au fer des mélancolies,

sous le hang-art de tes paupières

en bois de ETRE

naissent

des caresses d’anges

sur l’ivoire du ciel,

des océans de pétales,

des jungles d’ailes,

des jabots de brume

que soulèvent

des rumbas de pluie,

l’air et ses tambours …

Tes visions sont des arpèges

qui marient des histoires d’amour …

Sous les ramures de tes cils

refleurissent

les mots en lie de vain

tombés au fond du pressoir …

Ils chantent, je les murmure souvent,

la tendre chouannerie des poètes.

A l’orée des instincts

un silence animé savoure

ce mélange de grenades et de fraises

sur les lèvres du vent,

bouche bée rouge qui enchante

le grand verger des rêves

où la lumière vient boire,

célébrant les fruits du hasard …

Et les aveugles voient

ce qu’ils n’écoutaient plus

« le souffle de la vie »

et les marcheurs s’émerveillent

de ce qu’ils sont devenus

« enfants de l’infini »

 

Sabine

 

 

Autre invitation, autre image : une fois votre flânerie terminée, je vous convie à aller rallumer le lecteur du blog … Un voyage exceptionnel vous y attend, en « son » et surtout « image » par le biais de la vidéo « superbe » !

Et je tenais également à vous faire partager, pour l’heure,  un dernier bonheur : la cagnotte récoltée pour mes soixante printemps me permet de réaliser un voeu, celui d’aller voir en concert ce phénoménal  « Ludovico Einaudi », présent à chacun de mes souffles d’inspiration.  Ce sera en décembre et à Milan !  

Je me réserve l’intense plaisir de vous en reparler …

 

 

 

 

Home-âge …(Lettre à un ancêtre et son petit )

 

Du préau, je vis resplendir une montagne étoilée de naines rouges …

Mes pas, secoués à la fois par mon impatience et leur fragilité de l’instant, cahotèrent vers elle, à la rencontre d’un spectacle des plus attendrissants !

 

Oh, mon beau, mon sublime vieillard, où as-tu trouvé la force, le génie, de faire pousser sur tes ailes autant de fruits, me suis-je dit en te contemplant, émue !

 

Une romance passa …

« J’aimerais toujours le tant des cerises … »

Ah ce fringant bonheur

de laisser venir le corbeau,

pour le simple plaisir

d’entendre ensuite

la révolte douce

de son chant d’amour,

en quittant ta demeure !

Goethe disait « Ce sont les enfants et les oiseaux qu’il faut interroger sur le goût des cerises et des fraises … »

 

Si rarissimes furent les instants où je suis venue t’enserrer de mes bras,  par crainte d’étouffer l’orbe de violettes sacrées qui respire à tes pieds …

Mais hier, je le fis, pour te remercier, ma joue contre ton coeur, mon ventre contre le tien !

 

Il me semblait lire sur ton visage ces mots :

« J’ai atteint l’apogée des possibles,  afin de vous offrir le meilleur de moi-même,  faisant perler sur mon front toutes les sueurs des saisons … »

 

Et tes racines se sont mises à filer dans mes veines !

 

 

 

 

 

Quelques jours plus tard,

du préau je vis

une paroi de la montagne joncher le sol …

 

Une hache invisible était venue te fendre en deux !

Et te voici, le temps d’un cri, épluché à demi de ta substance …

Que t’aura-t-elle laissé ? Le yin ou bien le yang, l’ombreux grimoire ou le conte merveilleux ?

 

J’entends, moi, ton rire sous chaque fruit,

et sur tes lèvres

la fulgurance de ton sourire

ressemble, en personne, au soleil momifié !

 

 

 

 

 

Le végétal et l’animal sont  liés par un pacte du coeur …

Et notre « Cannelle » pleure,

comme elle a toujours pleuré la dépouille des arbres !

 

 

 

 

 

Saurons-nous te soigner ?

Où trouver cette béquille invincible qui portera ton âge, les colères du vent et nos défaillances aussi ?

La poignée de cendres de notre ange, déposée au couchant, désormais n’aura plus d’abri !

 

Hôtes éperdus,

nous venions sous ton feuillage

manger la chair de ta sagesse

et boire tes ivresses,

le vin doux

de tous les extrêmes du jour …

Dans le chamois de ton écorce,

tu as enveloppé nos maux,

et nous puisions toutes les réponses

dans l’arôme de ton souffle …

 

Mais l’espoir d’un renouveau enterre toute amertume …

Tout vit encore,  j’en suis sûre, sur ta rambarde frêle,

les mains du printemps me l’ont dit !

Par toi et avec toi,

nous continuerons à fêter l’hanami,

et ta fleur parfumera encore 

le thé de mes vallées imaginaires

à chacun de tes mariages avec le ciel ….

Car un autre petit être,

à tes côtés,

est venu naître,

généreuse magie du destin !

 

 

 

 

 

Lointain petit-fils 

d’une lignée infinie, 

si le temps sait écouter ta complainte d’enfant,

et il l’écoutera,

tu pourras venir entourer de ton talent

 l’épaule de ton ancêtre,

digne mais meurtrie …

En elle alors

tu hériteras,

confiant et grandi,

de l’âme prestigieuse des samouraïs !

 

(Sabine)

A notre arbre à paroles !

 

 

 

Retrouvailles ….

 

Tu m’as attrapé le bras pour une valse lente,

mon beau daya que j’hume, bleu ,

valse brune des braises,

spirales à mille tant, 

nos rêves d’enfant sont des fagots

que seule notre folie allume,

dont seul l’air s’éprend !

  

 

 

 

 

Sur nos langues de poètes

toutes les saveurs s’embryonnent,

piquantes, sucrées, à mer …

 

 

 

 

 

Par dessus mon épaule,

ton crâne 

enroulé de lianes et de peurs,

se lisse dans un souffle de fleur

 

 

 

 

 

Oh sans éther,

tes larmes de résine claire,

bruine chaude d’hiver,

à force de croire,

de les boire,

j’ai atteint un idyllique cap vert …

 

 

 

 

 

Les herbes fredonnent,

pendant que leur mère, lumière,

coiffe leurs longs cheveux de soie …

 

 

 

 

 

Bois de tabou

bois d’hagard

la blessure de ton regard

exhale des maux doux …

 

 

 

 

 

Une balançoire pour nos délires d’ailes !

Savait-il que je viendrais ?

Salivais-tu, 

mon ruisseau fils

mon ruisseau frère

enfant de ma plume en chair,

à l’idée de ma venue … ?

 

 

 

 

 

Des secrets de l’ombre

d’étranges rimes ont volé en éclats …

Des oisillons viendront s’y coucher

cette nuit

sur leur peau angora … 

 

 

 

 

 

Dans l’eau,

naissent de nos audaces mêlées

des arbres en fleurs …

 

 

 

 

 

Les lèvres gravées de mûres d’émoi,

j’ai trempé mes mains dans l’encre du soleil,

un rapace au loin récitait le printemps …

 

 

 

 

 

Mystérieuse boule de Cristal,

que me prédiras-tu ?

Ce soir,

Je serai la pâquerette remerciant le ciel

de demeurer toujours en vie,

je louerai les chemins

pour leurs pieds attendris !

 

 

 

 

 

Sur ton cœur nu

mon cil, en fibre de papillon,

ma bouche,  timide graine d’ivresse …

 

 

 

 

 

Sur un vieux gréement,

j’ai pris la route des roms,

cueillant toute fantaisie de passage,

sans distinction de couleur …

Sur un navire

marchand d’étoiles,

je sillonne en rêvant

l’incroyable globe de tes yeux … 

 

 

 

 

 

Et je te surprends

discrète danseuse tribale …

De ton talent, sa dérision,

de ton spectacle muet,

tu as ému mon ruisseau !

 

 

 

 

 

Nos errances auront bâti ce pont,

de la terre crue de mes pas

et de la chaux vive de tes offrandes …

  

 

 

 

 

Comme une marche solennelle

vers ton miroir,

tous les matins du monde,

tous les arts de penser et de rire,

les vapeurs d’acacias et de myrrhe

les perchis dorés, les sables roses de ton « il »

et les gestes de la lune qui,

sur ton flanc, patine, 

par trop de beauté

se noient !

 

 

 

 

 

A chaque saison, là-bas,

le temps tresse une chrysalide nouvelle …

De ses parois de dentelle

iront s’envoler

des petits-ducs chantants …(Pour Louÿs)

  

 

 

 

 

Sous le tam tam effréné du pic vert,

des robes tournoient,

j’aime le jaune de leur bazin …

Le sol,

à les regarder,

en a les joues rouges vin ! 

 

 

 

 

 

La poésie torturée du ciel

coule de l’écorce à  corps ouvert …

Baiser des nuages vers les cendres

ou de l’arbre vers les anges,

un jour

les pierres leur offriront une chaumière !

 

 

 

A mon ruisseau, 

et au printemps !

 

(Sabine)