Je réouvre aujourd’hui ma rubrique « Mes montgolfières » (sur la colonne de droite à « Mes cris »), avec
un livre exceptionnel dont je brûlais d’envie de vous parler depuis longtemps …
Son auteur, Cédric Pollet, photographe naturaliste et ingénieur paysagiste de formation,
fit un jour le pari un peu fou de consacrer sa vie professionnelle à la beauté des écorces d’arbres qui le fascine !
Il va ainsi parcourir plus de 25 pays sur cinq continents : l’Europe, l’Afrique, l’Asie,
l’Océanie, les Amériques…
Si les photos sont chacune une « sublime » oeuvre d’art, du « jamais vu » dans le monde de
la prise de vue, les textes les illustrant sont de la même veine.
Je vous livre ici quelques échantillons de ces …écorces de rêve !
Ecorces d’érables
Dans le monde de Cédric Pollet, hypnotisant de mystère et de somptuosité, les écorces sont tour à tour gouttes de pluie, superbes rivières plissées, parchemins magiques, masques papous, lits
de chanvre fou,
nos yeux croquent à pleine émotion des verts tendres, de la cannelle, des bruns poivrés, du rouge orangé
….
et ça sent le myrrhe, le miel, les breuvages des sorciers !
Ecorce du cyprès glabre (en Arizona)
Ici, Cédric Pollet avec un patriarche au tronc colossal de plus de 11 m de
circonférence, le » Pin Bristlecone » , qui est l’un des plus vieux du monde !
Il doit sa longévité aux conditions difficiles des Whites Mountains de Californie
…
A plus de 3000 m d’altitude, l’hiver est long et très rigoureux et
l’été digne des plus rudes déserts !
Au marché des perles africaines …
Cette écorce est celle de « l’arbre en herbe » , curieuse herbe géante en forme d’arbre, véritable fossile vivant dont la croissance ne dépasse guère un mètre par cent ans.
Elle se rencontre dans le Sud-Est de l’Australie et en Tasmanie.
C’est une « pirophile » que le feu stimule et régénère .
Elle est aussi omniprésente dans la vie des aborigènes ( je ne donnerai pas ici toutes les informations passionnantes du livre, mon article ayant plus une vocation d’émerveillement)
Et si je vous offrais un …magnifique sucre d’orge !
L’eucalyptus des neiges de Tasmanie
Bouh …
N’ayez pas peur de ce fantôme
…!
Juste avant de renouveler son écorce (qui deviendra d’un blanc immaculé), d’immenses
lambeaux, encore accrochés au tronc, flottent au vent puis tombent et tapissent le sol qui craquelle sous les pas ….
On ne l’oublie jamais !!!
L’eucalyptus blanc de Dorrigo
Sortez vos crayons, on va ….gribouiller !!!
Voici une espèce d’eucalyptus qui a longtemps intrigué les aborigènes !
Leurs troncs dévoilaient en effet une écriture mystérieuse, une sorte de gribouillage en
zig-zag, que personne ne savait déchiffrer.
Dans les années 30, Tom Greaves réussit à résoudre cette énigme : il s’agirait d’un
minuscule papillon venant déposer ses oeufs entre l’ancienne et la nouvelle écorce.
La larve xylophage parcourt alors le tronc et creuse des galeries visibles uniquement
lorsque l’arbre perdra son écorce !
Regardez plutôt …!!!
Ecorce de l’eucalyptus à gribouillages (à l’ouest de Sydney)
Et voici le seul eucalyptus originaire de l’hémisphère
nord.
C’est principalement pendant la saison des pluies que la vieille écorce se détache
en de nombreux endroits pour révéler le spectacle que vous allez découvrir …
L’eucalyptus arc-en-ciel, de l’île de Mindanao.
et je remarque avoir toujours un léger faible pour …les eucalyptus
!!!
Comme tout droit sortie de l’atelier d’un peintre …
Ecorce du sagoutier : palmier d’Asie du Sud-Est
ou d’une forêt enchantée …
Le lilas des Indes « Natchez »
Au coeur d’un petit paradis botanique, Socotra, on dénombre huit des 24 espèces d’arbres à encens
existantes au monde !
Le Yémen a toujours été un pays incontournable de cette précieuse résine, son prix dépassait même
celui de l’or dans l’Antiquité.
Les Socotris le mâchent pour se désinfecter la bouche ou le font brûler pour parfumer et purifier
l’air, éloignant les esprits maléfiques ….
Ecorce de l’arbre à encens (Yémen)
Il est le véritable emblème de Madagascar !
A la base des longs pétioles de ses feuilles, la pluie s’accumule.
Même croupissant et grouillant de larves d’insectes, il dépannerait le voyageur perdu dans la forêt
malgache, d’où son nom …
Bon appétit !!!
Ecorce de l’arbre du voyageur (Madagascar )
Je vous laisse à présent aux bras de votre imaginaire,
grouillant sûrement de mille sueurs de résine ….!
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Je ne serai pas trop présente ce week end, mon petit-fils étant hospitalisé depuis mardi,
je vais aller le voir à Bordeaux.
Son opération à coeur ouvert aura lieu vendredi prochain.
Il est actuellement sous masque à oxygène, sa saturation étant trop basse, mais il va bien
!