Aube-terre

*Aubeterre- sur -Dronne* en Périgord vert, village de la féerie des pierres, gardiennes émérites de spiritualité …

En l’espace de deux rimes, ce nom nous fut cité par maintes bouches exaltées au point que sa musique commençât à charmer nos oreilles …

Il nous fallait suivre cet appel, ce rendez-vous était écrit, quelque part, dans un des grimoires du TANT !

L’Eglise souterraine à la nuit tombée. Je te dédie cette image et ce lieu, Daath, dont le souffle ailé nous accompagna !

Place Merkès-Merval …

En hope-erra ou hope-air-être, tout y chante l’histoire : le lavoir, les maisons avec leurs balcons de bois, inspirés de fugues ensoleillées …

Et c’est sur ce spectacle angélique, comme éternellement inédit, que donneront nos fenêtres...

Réveillés par les clameurs de la pluie et la langoureuse ritournelle des pigeons, nous envierons le sort qui leur permettait à chacune de valser et jouer sur les toits …

Sac à romances sur le dos, pieds déjà ramifiés dans la magie enveloppante du lieu, quelques feux follets restés dans nos poches, nous traversons les ruelles pentues, taillées dans la roche, la constance de nos pas remise entre les mains de leurs anges …

La Place Ludovic Trarieux a gardé toutes les résonnances de son ancienne halle … Les enfants s’y asseyent encore sur les rebords ; jubilante mosaïque de fantaisies, de rêves et de langages !

Chez Cécile, vers ses pages à ciel ouvert, ses fils-amants de lumière épris des étoiles du monde et l’encens pur de ses oeuvres, l’imaginaire se nourrit « aux grés » d’exquises traversées …

La roche murmure en nous des mots indiscernables mais à ce point sorciers qu’ils nous emportent, entre hypnose et euphorie, vers l’Eglise souterraine …

Je ne vous en parlerai que très peu, afin de conserver intacte toute la fascination de la découverte …

Le prélude du TANT me consent toutefois à vous montrer combien les astres se dévouent à la baigner d’or, combien sa pierre imprègne la conscience au premier regard !

Instant grandiose

Vers l’église St Jacques, des coulées de santal suintent dans l’air …

Nous nous en approchons, soyeusement , l’âme en fête, les yeux pailletés d’ocre et de joie …

Enfants contre son ventre, nous nous laissons irradiés par des chemins nus, éblouissants d’humilité …

Devant elle, une autre potière, sa maison, un banc pour se souvenir des flâneries aux chandelles, quelques silences espiègles et un mur où nous écoutons, en équilibre sur un nuage, mille et une légendes de forêts …

Nous rencontrons l’arbre-veilleur, penché sur le village tel un peintre aux mains colorées du sang de sa muse …

Il la contemple pieusement, fiévreusement, en lui soufflant cette prière

Il la contemple pieusement, fiévreusement, en lui soufflant cette prière

« Puisses-tu, à travers tous les TANT, cultiver les grâces et la noblesse de l’Univers … »

Entre deux crépuscules, nous irons nous perdre sur des haltes buissonnières, nos têtes folles prêtes à basculer sur les rives de la Dronne …

Délicieusement blotti entre les bras du soleil, le petit village de Bonnes dormait à notre arrivée …

L’église St Pierre, un de ses joyaux, semble puiser toute l’essence de la bonté dans ses grands yeux de bénitiers …

Les ombres révèlent toujours des entrailles de lumière …

Le château dans son chiffon de l’AIME …

Au « 24 » d’une certaine rue, il est un être célestement généreux !

Vers le chemin de l’Ecurie, je rêve de litière douce où pouvoir poser mes pieds, vibrer au son de la terre … Le bitume n’a rien d’un baiser effleuré, qui puisse inspirer une danse furtivement charnelle !

A l’ancien moulin, nous trouvons les langes encore humides de tout un passé. Il y règne une candeur pathétique, éveillant en nous l’envie d’assembler de nos mains les pierres disparues …

Un parfum suave d’estragon, d’humus antique, flotte dans l’air …

Nous touchons le sommet d’une colline. J’aime cette terre, si belle dans son simple pagne !

Le crépuscule commence à ouvrir les yeux , il s’étire, bâille, bambin insouciant toujours gourmand de sommeil …

Nous arpentons des coteaux escarpés, bordés de limpides vallées, infiniment joyeuses et libres …

Nous allons vers le « Bois du roi » et nous perdrons sans cesse, encore et encore …

Le pays ne nous a laissé que très peu de repères, voire aucun …Nous comprenons très vite qu’il faut le mériter !

Il nous reste encore des kilomètres ….Y arriverons-nous avant la tombée de la nuit ?

Nous raffolons néanmoins de cette sensation de doute, qui nous fait surpasser nos peurs et épouser un rythme de gazelle !

Et soudainement, parvenus à la cime de nos pas, la récompense ! Haut perché sur sa colline, nous apparaît le bois du roi dans des lueurs éperdument cévenoles qui nous enivrent de souvenirs vécus sur le chemin de Stevenson …

Deux contrées, deux identités apparemment différentes, aux âmes singulièrement siamoises, réunies dans un même bois !

Il nous fut tellement merveilleux de sillonner cet instant …

Je vous laisse imaginer, car vous ne verrez pas ce bois autrement qu’au travers de mes mots et la fluidité enjouée d’un lieu décrit avec passion intérieure …

Chabrol, qui connait mon amour pour son pays, m’a peut-être offert un dernier clin d’oeil, une miette de sa terre pour vous … La scène qui va suivre en effet, d’un vieux couple glanant autour d’un arbre, gardé par leur chien, ne dépareillerait nullement dans un paysage de camisards …

La nature rayonne dans son gilet chatoyant du soir …

Emmitouflés dans l’odeur tiède des troupeaux, nous regagnons Aubeterre et sa splendide mer de lanternes …

Encore ART-rimée aux songes de la nuit, mes yeux ce matin restent accrochés à une gerbe …

De Titiana, Ondine, Maeve, et tant d’autres fées envoûtantes, laquelle déroba dans son charriot de feu ou d’or ce bouquet aux couleurs de cendre ?

Elle entraînera avec elle au passage une marionnette aventurière, l’une de ses voisines d’en face !

Aubeterre hume bon les dimanches bouillonnants d’allégresse, d’un fumet inoubliable, véritable jus sacré perlant d’un arbre millénaire …

Nous quittons ses ruelles pour une fontaine, vers le petit village des Essards.

Bien plus perdus que la veille, sans les lumières d’une habitante nous ne la trouvions pas cette « fontaine de guérison » (et il en fut ainsi pour toute la balade !)

Un soldat y aurait été guéri …

Son modeste écrin d’eau a des reflets d’ART-GENS …

Tout y resplendit et reflète une force ardente, l’arbre, le ciel, les ondes bienfaisantes

Notre instinct primal nous fait adopter un paysage façonné par le sarcasme des lutins, un rien misanthropes légitimes et radieux solitaires …

Nous venons d’apercevoir au loin un château gigantesque …

Je ne l’immortaliserai pas en image car c’est toi, arbre magnifique qui a su bercer mes sens, le Seigneur de ma contemplation !

Et je te baptiserai « L’arbre-Seigneur » aux mille rubis étincelants …

Si le temps m’avait accordé un peu plus de TANT, je me serais bien assise contre ta toison, pour y entendre toutes les fêtes d’antan …

C’est imprégnés du sang des arbres, encre à nulle autre pareille, que les astres sont devenus poètes !

Un visage nous trouble, et je pense en marchant

« Sculpter n’était-ce pas laisser glisser une âme entre ses mains, en alliance occulte, dans un mélange de prévenance habitée et de sublime désinvolture, faisant naître et grandir un foetus mi-cieux mi-terre … »

Un arbre meurtri me parle

« En me sacrifiant, l’homme m’a condamné à une vie de chien errant ! Loup nostalgique sur les hauteurs du monde, mon corps hurle encore sa survie mais, observe bien, je porte en oriflamme le vestige sacro-saint de mon COEUR … »

Des cascades végétales ruissellent sur les murs en psaumes insolites …

Entre leurs ondes suprêmes, j’ai inscrit en lettres douces et rondes les codes secrets de notre errance …

A un autre jour peut-être « Aube-terre » !

SAB-Lyse

Pour celles et ceux et qui n’auraient pu prendre ce TANT d’aller cheminer en Périgord pourpre, vers le ravissant petit village de Queyssac, c’est juste … quelques pas plus bas !

Antre-tant …

1ère partie

Nous le cherchions mais il est venu à nous avant même le temps de la quête, fanchon dénoué au vent, mots arc-en-ciel plein le cartable …

Il fut durant deux jours le compagnon de rêve de notre infiniment subtile « pause dans le TANT », ce petit village au nom vif, résonnant tel un rondeau enjoué

« Queyssac »

Au premier matin, nos bâtons de marche iront danser sur le chemin des orchidées

« Entrez, je vous en prie ! » nous dit l’arbre.

« Venez écouter ce chant à la fois doux et ensorcelant qui vibre sous mes pieds … »

Terre un peu folle, aux tresses de nacre, qui métisse les murs, tu nous séduis déjà !

Derrière chaque volet, dort au loin un meunier, un fabricant d’arcs …

J’ai posé mes intuitions pêle-mêle sur une tuile … Le vent, par les archères créées, en a fait un incroyable cerf-volant imaginaire !

De son fil à mon inspiration, me voici emmenée vers d’étranges herbiers … tout de vers vêtus !

N’entends-tu pas, derrière le buisson, le hautbois du pâtre ?

Cachée derrière l’arbre, vapeurs d’extase gravées dans l’écorce, j’entrevois un horizon magnifiquement transcendant …

Tout n’y est que souffle divin, mouvements sacrés, reliance et … baisers éblouis !

Je rencontre un peu plus loin un arbre-maître …

Je mêle mes pieds à ses racines, mon chant à son ventre …

Et nous fûmes transportés, tous deux, vers un monde d’immensités invisibles ….

Je vivrai d’autres approches ensuite, mais non aussi viscérales …

Et ce banc, aussi curieux qu’hospitalier, attendait que nous lui contions tout !

Il aurait ainsi de quoi se réchauffer, l’hiver, à l’âtre flamboyant de ses passants rêveurs …

Je frémis tout à coup à l’idée de voir s’achever cette lumineuse balade …

J’enfile une écharpe de fortune autour de mes frissons pour ne rien égarer non plus de mes souvenirs …

Les pierres embrassent en leur être des oiseaux de couleur …

Ce seront nos derniers pas pour aujourd’hui au coeur de ces paysages où tout ondule de plaisir entre fleurs et feuillages …

L’air, la terre, les astres, en deviennent effrontément gourmands !

**************

2ème partie

Oeil par la fenêtre du lendemain, nous nous éveillons dans la brume et le charme fou d’un second jour dans ce pays !

Nous repartons, plus fringants encore qu’hier, à la découverte de nouvelles auras, sur la balade des hameaux …

Un héron est posé sur une petite cabane du ruisseau « Le Marie », nous évoquant une scène d’Asie …

Ici, les toits se penchent vers les fleurs pour leur murmurer l’histoire des hommes …

L’automne serait-il déjà venu en douce glisser au cou de ses amantes ses ocres en diamants ?

Bel instant émotion devant l’arbre qui prie !

Serait-ce le fruit de ses invocations qui soigna son arbre voisin ?

De cette balade des hameaux, nous retenons que les trésors d’authenticité, devenus à ce point rares, ont le pouvoir fabuleux de submerger de joie !

Oh-séant de verdure assis en amazone sur d’espiègles saisons, vagues des nuances qui divaguent d’ivresse, nos yeux se noient dans ton verre d’écume végétale, y devinant tous tes vagabondages ...

Nous saluons un drôle d’oiseau, fait de bois et de mousse, né d’une onde nostalgique et d’une main éphémère !

Vertige du temps passé à l’écoute du présent, au visage d’un pigeonnier mais à l’âme d’un silo à grains …

Phare champêtre au beau milieu d’un vert apaisant, il nous annonce le retour au bercail !

Y entrer c’est …

méditer, entendre, et ressortir le coeur couvert de cette poudre d’antan, magicienne du geste noble !

Nous repartirons de Queyssac dans l’après-midi, j’écrirai sur ma moleskine ces mots

 » Nous nous sommes profusément abreuvés, la source était bonne et fraîche, nous partons ! »

Oui, il était temps de partir mais nous ne parvenions pas à quitter le hameau …

Comme pour tout ce qui est court à vivre mais doit être pleinement beau, il me semblait que toutes les couleurs de l’Univers s’étaient harmonisées, rien que pour nous, dans un même petit carré de ciel !

Queyssac, cet antre unique où sont réunis, dans une même brassée, tous les arômes ancestraux : la halle, le four à pain, le cabanon à confidences, la vieille église du XIème … Même les tombeaux antiques du petit cimetière y ont un regard attachant ! Sans oublier l’auberge, ancienne épicerie, où l’on peut déguster, entre autres, une soupe à l’ail divine et généreusement offerte à chacun, quel que soit le menu choisi, devenant ainsi un merveilleux rituel du coeur !

Immense yourte à ciel ouvert, Queyssac est un hymne à l’essentiel, faisant resplendir l’or de la parole et du partage …

Merci à l’âme de ce village et de ses habitants !!!

****************

3ème partie

Nous partons pour la « rue des fontaines » à Bergerac, rue qui nous a appelés la veille en l’apercevant, de façon singulière, un rien surnaturelle …

Nous y avons senti nos anciens oripeaux, un peu de lait de notre chair, un parfum de « déjà vécu » émanant d’un lieu que nous empruntions pour la première fois !

Il ne faut jamais chercher à expliquer la raison d’être d’un semblable rendez-vous, il en perdrait de son prime écho toute sa voix !

Notre découverte, que nous tiendrons secrète ici, fut quelque peu bouleversante …

Notre émoi fébrilement rangé dans un coin de notre mémoire, nous tournoierons dans l’ancienne ville, véritable enchevêtrement de ruelles magiques …

L’Univers se plaît à nous surprendre …

Nous étions garés à côté d’un message d’amour mais ne l’avons vu qu’en repartant !

Fallait-il qu’il en soit ainsi ?

Je le pense en effet, car il résumait sublimement en une note superbe notre périple, lui donnant tout son sens !!!

SAB-Lyse

St Sauvant …une balade or-du-tant !

St Sauvant, un village en habit de ses gens, peau d’Âne dans sa robe couleur soleil, pot d’âme aux fleurs des chants inspirés du ciel …

Là-bas, l’église du XII ème ouvre ses bras en danse d’ailes à l’inconnu qui passe … Il devient oiseau du paradis sans même avoir eu besoin de s’y agenouiller !

Ruisselante de ses longues gerbes de lierre sauvage, elle évoque un vieux livre en fibres d’étoiles, parfumé aux essences mythiques, qui emporte vers des légendes exquisément lointaines …

Guidée par son coeur gène-heureux, elle offre ses lèvres en d’innombrables baisers, les posant de préférence sur les joues maigres, les fronts brûlants …

St Sauvant nous subjugue par son côté tendre et nous y emmaillote chaudement …

Avec ses mille recoins pour créer et dire, ses rondeurs d’ange et ses noms enchanteurs … Passage du Galocher, chemin du Maine à cheval, et cette rue du Paradis qui nous fait inévitablement passer par la rue de la Raison !

Nous déambulons dans la vallée du Coran, de joies en frissons, enfants que nous sommes, nés d’un instinct frais et d’une douce déraison .

La forêt exhale le fort encens des églises …

Chaque nouvelle approche est une invitation à la valse lente, à la volupté du monde …

Dans ce recueil inédit

de feuilles et de mousse

et de vers allant-vert,

apercevoir en douce

la frimousse étourdie

d’un poète écureuil …

Soleil fou ou brume de fée, on ne sait, aimant à s’imaginer les deux enlacés

Cette fresque mouvante, aux embruns des cieux, donne à un vieux moulin, dont elle est la prenante ligne d’horizon, un regard de penseur éternel …

N’écoutez pas le Coran de trop près ou trop infiniment …

Il ne cesserait d’escalader en vous tel un hoya amoureux !

Ruine reconstruite des maints de l’insouciance, délicieuses heures filent-hantent, petit théâtre pour enfants et oiseaux, vive les mers-creux-dits !

Le Coran derrière la voûte est un ténor …

Il t’a touché …Paon … T’AIME-OR !

Parfums âme-air sur le linge qui flotte, un savon doux glisse entre les souvenirs, des mots purs s’endorment, drapés dans l’herbe témoin …

C comme Chant Cymbale CORAN … L’arbre-conteur l’énonce de ses racines, d’un bel écho touchant !

Valse lente encore ...

Nos pieds sont des planètes tournant, ivres de musique, autour du silence …

Entre bambou rieur et murmures vivaldiens, nos pas se couleront pour ne pas réveiller …

les lavandes-d’hier ...

Nous reprenons une semaine plus tard le même chemin, accompagnés de notre « mésange de passage », notre fille Lola.

A quelques pas de l’église, un homme arrive avec la clef du bonheur, ouvrant à la prière et au réconfort l’une des « Maisons des Hommes »., qui devrait être considérée non seulement comme havre de paix mais encore refuge de nécessité …

Cette démarche constitue pour lui un geste quotidien … Mais ce n’est pas le seul qu’il accomplit chaque jour !

Avec sa compagne, Ai Tamura-R, Maître de la méditation et guérisseuse, ils sont les magiques concepteurs du « Petit cosmos », doux repaire de saveurs et de spiritualité. Salon de thé, galerie d’art et atelier de bien-être ; on y déguste, entre autre, le thé fumé du Japon … Ai se recueille depuis l’enfance et va à la forêt tous les jours, à la rencontre des herbes médicinales et des fleurs comestibles …

Au fil des pas, des sons et des senteurs, mon cueilleur d’images et fidèle coéquipier des chemins se laisse un peu plus envoûter par l’aura particulière des lieux …

Nous aurions pu, l’un et l’autre, nous ennuyer sur ce second passage, mais il n’en fut rien !

Nous nous sommes sentis traversés, au contraire, par de nouvelles ondes et chérissons un peu plus la vocation de « l’instant présent » qui est de ne jamais penser ni à hier ni à demain et de se laisser dériver au rythme des merveilles du jour …

Elles n’y étaient pas l’autre jour … Des étoiles sont nées, boutons d’or par milliers, qui boivent l’or-ange de l’air et les absinthes de pluie !

Je reviens près du vieux moulin et je m’aperçois qu’il veille sur St Sauvant comme un astre sur sa nichée d’aurores ou de crépuscules …

En repartant, j’entends le pic vert d’une forêt que nous avons quittée il y a bien longtemps ! Comme si tout se transportait de l’un à l’autre, le chant des oiseaux, les baisers de l’église sur les arbres et les nuages…

Il semble régner dans cette vallée une sorte de télépathie où chaque élément vit dans l’amour et la contemplation de l’autre !

« Fermez toutes les portes derrière vous » nous entonne la forêt !

« Lutins, loutres, visons, antilopes saïga et Cro-Magnon en personne vous attendent vers la chaumière des vents bavards ! »

Nous croyons entendre chanter le silex, ses poinçons, ses burins. Vénus nous observe de là-haut dans son manteau d’ivoire …

Les feuilles des châtaigniers aux longs doigts de pianistes bercent la terre dans une symphonie qui re-VERDI de fleurs invisibles et de notes secrètes fébrilement enfouies …

L’arbre à romances nous raconta …

Au hasard d’une pensée nomade, je songe à Stevenson et son ânesse Modestine .

Combien ils auraient béni cette vallée du Coran !

Les lieux auront charmé notre mésange …

qui peut reprendre son envol !

Entre chaque pierre, chaque élan vers elle et ses souffles d’amour, c’est …

un peu plus de divin qui perle à chaque instant !

SAB-Lyse

Femme-mille-lierres

Prendre une poignée de mots, les laisser murmurer leurs secrets à nos oreilles et les voir vêtus de leurs propres oripeaux de magiciens aux sang-dalles d’art-gens …

Ainsi, quand la balade la plus « familière » devient « femme-mille-lierres », c’est que tout en nous respire l’enfant primitif !

C’est poussés par cet élan nourricier que nous sommes partis cheminer dans les entrailles d’une campagne naïve pour une courte errance …

Entends-tu battre les coeurs de nos arbres morts ?

Ils battent parfois comme un tambour d’Afrique …

Humain ou végétal, quel que soit le règne dont elles font partie, les âmes qui flottent inspirent la même force, exhalent le même parfum d’authenticité !

Plaisir intimement suprême et célestement délicieux, nous marchons pieds nus, chaque pas immergé, enveloppé dans les émotions de la terre …

Nous nous frayons des sentes improvisées, faisant redécouvrir à nos pieds la prudence naturelle …

Notre passage entre les maïs crée une symphonie de cymbales, effleurement léger, pulpe de papillons …

A chaque instant, la nature nous offre une corde pour laisser jouer l’archet de notre imaginaire, un vers pour boire à la poésie de l’instant …

Près de nous, un oiseau prenait son envol …

Combien il fut bon d’attraper au vol la chanson du vent qui parle d’instants simples et doux …

… avant de nous enrouler dans la douce étoupe du chemin de retour, un rien grotte de verdure aux lueurs préhistoriques …

Ce fut une balade des plus

« or-dîne-air » !

SAB-Lyse

Goûte d’eux pluie …

 

Une fois encore, elle s’est invitée, à la lueur de notre souffle, comme elle le fit sauvage-aimant en septembre, lors de notre errance landaise … 

La pluie !

Goûte-l’être de pluie, cool coule, art-rose, hymne-onde …

Qu’elle soit larme ou graine d’astre, qu’elle éclate en sangle-haut ou germe dans notre chair, rien ne vient rompre notre volonté de tisser notre chemin entre ses mailles, dès lors que l’appel de la fugue vient en nous résonner fou !

D’une telle art-d’heure, en connaîtrons-nous un jour le mystère ?

Au premier retentissement de bâton sur la chaussée, elle nous glace les doigts, tente d’éteindre notre flamme, mais rien ne parvient à affliger nos pas … Notre flânerie est comme inscrite déjà quelque part, sur une page-herbier de l’univers, en écorce de joie !

 

 

 

 

Souvent, la tristesse des hommes immerge les cils des arbres … 

Et je pense à ce courant d’aujourd’hui, partagé entre crainte et euphorie, essayant de lire sur la soie de l’horizon des réponses de nacre …

 

 

 

 

Au coeur d’une contrée où la terre s’épand comme un lierre invincible, tout est à perte de vue à s’en éprendre et s’y perdre, à s’or-raciner …

Nous marchons dans une sorte de désert énigmatique, au front trempé, au regard mélancolique, où la solitude, vagabonde inspirée, élève vers le ciel ses sublimes mains sculptées de boue …  

Combien, sous nos yeux, est émouvante et pathétique cette oeuvre dorée à l’art-fin !

Ces instants de rudesse, nécessaires giclées d’absinthe du pèlerin, ne trouvent leur substance que dans la force même de l’être et l’exubérance de sa foi. Instants qui lui font se blottir dans un délice foetal, retrouvant ses talents, ses instincts et ses origines propres …

 

 

 

 

Un étrange farfadet, croisé en chemin, me l’avait dit  « Tu n’entendras l’histoire des lieux qu’après avoir passé un pacte de complicité avec l’air … »

 

 

 

 

Il détenait ces secrets de vieux murs suintants de splendeurs passées …

 

 

 

 

La pluie, telle une araignée sur la toile du vent, continue d’en-mieller, dans la plus belle des spontanéités, rires vierges et murmures chatoyants …

 

 

 

 

La pluie dégringole sur les cous en écharpes de fête …

Mais, bien que vous ayez été sûrement très sages, toutes les images ne pourront faire le chemin jusqu’à ma musette ! Il pleut bien trop et je les confie donc à votre imaginaire…

La pluie pare les marais de lacs où se laissent glisser, parfois, des cygnes ailés-gants. Un peu plus loin, des ribambelles d’étourneaux jouent à la mare-aile entre les bois secs des tournesols … Près d’un domaine, de hauts chevaux blancs se dressent à fleur de nuages, leur couverture rouge amarante sur le dos. J’entends, entre deux parallèles, la voix éloquente des seigneurs, la valse tumultueuse des sabots et la brillance des épées fait naître d’éblouissants rayons de soleil …

 

 

 

 

En apercevant le chien endormi contre le tronc, je me mets à marcher sans bruit, sur la pointe des sens, mots en coeur, baisers en vers  …

 

 

 

Nous avions besoin de cette escapade pour nous sentir à nouveau libres, libres de voler et respirer au-delà des possibles …

Et c’est tout ce que je peux vous souhaiter de plus cher, cette liberté enivrante … Soyez-en grisés !

Soyez bulle de chant-pagne  …

Soyez bulle dans votre bulle en ces temps qui semblent s’opposer à tout pétillement !!!

 

Merveilleuse année 2021 à toutes et à tous ! 

 

SAB-Lyse

 

 

 

 

 

J’y ronde …

 

Ils s’apprêtaient à dormir aussi longtemps que Blanche-Neige … Nos sacs à dos, la mine encore étourdie, se sont laissés réveiller par notre ardeur !

« Il était temps …! », nous chuchotèrent-ils, grand TANT d’aller respirer la sueur des chemins …

En guise de frénésie dans mes voiles, j’emporte un peu de cette divine brume enveloppant notre jardin !

 

 

 

 

Nous partons suivre les courbes infinies d’un lieu dont l’estuaire s’est sauvagement épris « Mortagne sur Gironde », son bourg bâti sur la falaise, sa rive aussi enivrante que sereine …

 

 

 

 

Le paysage dessine de douces valses de déserts riants, des chevelures d’ombre perlées de terre, des tournoiements de vert, des dunes au visage d’antan, des tapis de lumière où laisser s’enrouler le temps …

 

 

 

 

Sous les guenilles de l’hiver naissent des parfums de lait, des instincts guidés par le coeur …

 

 

 

 

Rencontre avec les rapaces …

Je les imagine venir se poser sur nos épaules et nous enlever d’un baiser fascinamment lunaire …

 

 

 

 

Pays de vent et de vigne où, sans le chercher, marcheur et pêcheur dans leurs pas l’un à l’autre se fondent …

 

 

 

 

Combien doit être belle pour les anges cette symphonie lyrique de l’air qui unit le clocher aux vagues et au chant des hommes …

Nous arpentons Mortagne par les secrets de son âme !

 

 

 

 

L’estuaire nous attend ici pour un festin aux chandelles, celles de ses yeux !

5 janvier 2020, j’écris « Le vent bat froidement nos tempes, nos doigts ont attrapé l’onglet mais nous recevons tant de jouissance à festoyer là, dehors sur ce banc, nos yeux plongés dans ceux de l’estuaire … »

 

 

 

 

A la vie, à la vôtre !

A 2020 !

Deux mille vins à vent-d’ange-haie,

deux mille vains à re-fleurs-rires,

à re-d’or-haie …

L’estuaire brille, pétille, il est dans sa bulle, je la bois …  CHANT-PAGNE !

 

 

 

 

De retour, nous faisons bouger nos petits pieds dans le ventre de l’âtre …

Quelle mère-veille !

 

 

 

 

Cannelle, notre inséparable compagne des chemins depuis quatorze ans, partage cet instant autour du feu comme les miettes d’un gâteau sacré !

Ce fut notre toute première balade sans elle, ses langueurs d’arthrose ne lui permettant plus de longues distances …

 

 

 

 

Les chaussettes de l’archiduchesse  sont sèches et ma plume, à la châle-heure de l’âtre, s’est réchauffée le coeur , renaissant de ses cendres …

 

 

 

Flamboyante année à toutes et à tous !

                                                                   

                                                 Sabine/SAB-Lyse

 

PS :  Dans ma muse-être, il me reste plein de voyages immobiles à vous faire partager !

« Temps, laisse-moi ce TANT pour eux …  Je les aime tant et pour un si long temps ! »  Sabine/SAB-Lyse

 

 

 

Je me souviens …

 

C’était un de ces matins de juin

où l’inaccessible en nous

se sent en accord complice,

de connivence chaude, presque ombilicale,

avec tout ce qui ne cesse jamais de s’ouvrir,

où nos pas se sentent liés à l’air,

et notre fluide aux veines de la terre,

bédouine au coeur épars

sur nos déserts multiples …

 

Un matin qui attendait patiemment,

dans le ventre des faveurs intemporelles,

que ma plume poussât son cri !

Et je le fais s’envoler aujourd’hui,

tel un baiser soufflé

de mes lèvres

à l’orée de vos rêves

que j’espère

de nulle part appauvris !

 

 

 

 

Il y avait à aimer là, blotti dans le creux de ses maints, tout un monde en éveil …

 

Quelques communiantes en voile blanc,

chantant des prières

sur fond de hautbois …

 

 

 

 

un charivari d’émotions

en horde de belles,

le corps henné 

à la poudre de soleil … 

 

 

 

 

un champ de larmes

qu’une pauvre pie en sarrau ,

devenue voleuse digne,

emportera

à la sueur de son être

vers d’authentiques trémolos …

 

 

 

 

des rires dans la foule,

une ivresse tendre

et le foisonnement de son pain …

 

 

 

 

Au détour d’une main accueillante

où l’ineffable viendra

y poser délicatement le menton,

les chemins semblent mimer 

des palabres de rivière,

des gestes d’anges,

les secrets tus

d’éventails en fleurs

ou noblement dépouillés 

qui soulèveront nos ailes

 

 

 

 

La magie des chemins 

me fait affectivement penser

à la femme aux mille bras

en Afrique,

portant

nos insoupçonnables fardeaux,

allaitant

nos maigres ardeurs d’enfant,

puisant

l’oh nécessaire

dans les abysses de notre regard,

tressant

avec la vieille paille de nos nids

d’impossibles errances …

 

 

 

 

Et quand la pierre se penche vers l’arbre

pour lui offrir une caresse,

et qu’il y trouve douceur en sa joue

en dépit des apparences,

elle fait goûter au ciel 

tous les charmes inversés  

d’une poésie ô combien différente …

 

 

 

 

Non loin de mon arbre

aux yeux de chouette,

je crus voir la forme d’un renard

dans un reflet vert …

Serait-ce le point de rendez-vous

des âmes en quête de souvenirs ?

 

 

 

Nous le saurons, peut-être, un prochain matin de juin ….

 

 

 

Ballade à pas contés …

 

P1140470 (Copier)

 

Comme la terre, sous mes pieds,

était entrain de le faire,

sous cette gracieuse ombre-aile

je m’étais mise à penser …

 

 

 

 

P1140473 (Copier)

 

Mât-hisse

en chandail d’écume …

J’aime

quand y pendent ces soies,

froufrous incandescents

sous la chair aimante de l’air,

étranges têtes de sirènes

aux tignasses rouges

d’où j’épuiserai tout sommeil

en contant l’inouï !

 

Et la terre, qui pensait toujours, me dit

« Je savais bien que le plus familier de l’existence

resterait un  voyage extraordinaire

pour l’happe-petit du poète ! »

 

 

 

 

P1140475 (Copier)

 

Je continuai à me nourrir

de ce peu

que le soleil attendri

me révélait

entre deux gouttes de magie  …

 

 

 

 

P1140476 (Copier)

 

Fenêtre sur le TOI,

ami que je connais,

des matins brillent

sur tes mois de mets,

tes envies d’êtres

et tes bouquets de fêtes !

 

 

 

 

P1140481 (Copier)

 

Le vent

affole mes rêves

de rondes d’oiseaux …

J’exalte

leur déferlement d’ailes

et l’infini de mon arborescence …

 

 

 

 

P1140485 (Copier)

 

J’ai repris ces chemins blancs,

les reconnaissez-vous peut-être,

leur bouche en feuille

et leur teint de fleur ?

Il y avait quelqu’un, ce jour-là,

dans l’alcôve des écorces,

et une ballade-in

aux deux pieds de satin blanc…

Nos instants jouaient encore

et encore

à « Pierre-feuille-sises-oh » !

Vous souvenez-vous

de ces errances d’hier ?

 

 

 

 

P1140486 (Copier)

 

Depuis le temps que je la côtoie,

de loin,

comment n’ai-je pas vu

qu’elle était un écrin

dont l’arbre, seul,

détenait la clef !

 

 

 

P1140488 (Copier)

 

Comment n’ai-je pas pleuré

sur ce bout de béton, meurtri,

en mal de romance

et de forêt …

 

 

 

P1140489 (Copier)

 

Derrière chaque oeil 

vit

un instinct de fleur,

hôte imprévisible

qui désenchaîne les heures ….

 

 

 

 

P1140490 (Copier)

 

Et mes mots,

couture-riez langoureux

rêveront encore

au couchant

de ces pétales en jupe indienne …

 

 

 

 

P1140495 (Copier)

 

Peaux de tambours,

ma plume, cette danseuse folle,

écrit

de suaves sentes d’Afrique,

et le feuillage m’envoie

un baiser de mangrove …

 

 

 

 

P1140497 (Copier)

 

Je décroche quelques étoiles,

dans les yeux de lyre-réelle,

et l’extravagant de sa beauté …

 

 

 

 

P1140504 (Copier)

 

La fougère était dans sa bulle,

ne m’a pas vu passer …

De ses silences d’or,

elle enlumine mes pas !

 

 

 

 

P1140505 (Copier)

 

Il y a des trésors

à laisser dans leur décor,

la scène est trop belle

dans son langage de l’instant …

Il faudrait ainsi

et toujours

ne rien emporter d’autre

que l’essence d’un rire

et les flâneries égayées

d’un soupir prenant …

 

 

 

 

P1140507 (Copier)

 

En repartant,

un parachute s’était ouvert

et mon coeur

dans le rose de l’éphémère

s’envola

vers le récit éblouissant

de la terre …

 

 

 

 

Coin de village à l'ancienne (Copier)P1140512 (Copier)

 

A aller puiser

des images insolites

à la source de mon village,

entre la patience du vieillard

et ma fébrilité d’enfant,

j’ai rencontré

des jardins naïfs

deviné

 des mains de légende …

 

(Sabine)

 

 

Adieu tristesse ….

 

Il devait y avoir sur cette page un grand pagne-riez, pour vous, rempli d’exubérance …..Continuez à être sages, donc fous puisque « la folie est le soleil des sages », et vous l’aurez bientôt, promis !

Mais hier, en ce jour de prière chez les pêcheurs et les bergers, et de grisaille sur mes élans, lourde tristesse tombée sur mes berges et faisant pleurer l’oh, le hasard a poussé mes pas sur ce chemin emprunté par les pèlerins de Compostelle, autour de l’abbaye de Trizay ….(à un petit huit kilomètres de notre chaumière).

Je l’écrirai plus loin … »Un chemin qui lave, pétrit, puis lave encore ….. », peuplé de vents fous venus des quatre points cardinaux !

Ecoutez-les, ils vous parlent des hauts, de ceux qui se hissent en vous ….Joyeux lundi de Pâques !

 

————————–

 

 

P1130402 (Copier)

 

 Do Ré Mi

misère-errée,

s’ouvre la partition

du soleil

en rêve d’amour

de Liszt …

 

 

 

 

P1130404 (Copier)

 

Sortir du village

par la « rue de l’Espérance »

un rien m’émeut …

Un pic vert

martèle sur un tronc,

il se blesse aux clous

de mon chemin de croix …

 

 

 

 

P1130405 (Copier)

 

L’oiseau me dit

d’aller trouver matière

à tisser un nouveau nid

dans l’intime de mes creux …

 

 

 

 

P1130406 (Copier)

 

Les arbres

sur ces mots entendus

et pieusement écoutés,

un à un ,

sur mon passage

m’ouvrent leur coeur !

 

 

 

 

P1130411 (Copier)

 

Et dans le reflet de leur sourire

je m’invente des coraux …

 

 

 

 

P1130412 (Copier)

 

Je défais la tenaille

accrochée

à la barbe-ailée

d’un vieux sage

qui venait me retrouver …

 

 

 

 

P1130415 (Copier)

 

Plus d’aube-épine …

Que des fleurs douces

filant

sur la gorge de mes rires

déployés,

gemme

j’AIME

d’or !

 

 

 

P1130418 (Copier)

 

Je fais le mur

sur son corps

pour atteindre le ciel …

Il m’en-chêne …

J’ai perdu quelques étoiles

dans mon bas de l’AIME …

 

 

 

 

P1130422 (Copier)

 

L’abbaye est au bout,

la voyez-vous

sur le flanc des nuages …

Il y a toujours

un rêve d’ange

à cueillir

sur la cime de nos pas …

 

 

 

 

P1130421 (Copier)

 

Voie bénie des incertitudes,

à la croisée de vents fous, 

où nous nous apprivoisons à nouveau

avec la féerie de l’essentiel !

 

 

 

 

P1130423 (Copier)

 

Afrique-aine,

sur ma tête

la cage-être

qui me rapproche

du sanglot des cieux ….

 

 

 

 

P1130428 (Copier) 

 

Dans l’ombre de la pluie,

les secrets d’oh

avides de verdure

se libèrent …

 

Il pleut …

Que cet instant fait du bien !

 

Un peu plus loin

une biche me surprend…

Mais alors

je n’étais donc pas si seule !

 

Plus loin encore,

un parfum de jasmin

et de réglisse mêlés

enivrera ma peine …

 

 

 

 

P1130429 (Copier)

 

La main d’un étranger

me gomme et repeint

les couleurs de son visage 

sur mes maux …

Taire-glaise,

autre pays d’affres-rit,

ne veulent plus de mon chagrin …

Je me mets à aimer

dans mes mots

sa poésie indigène …

 

 

 

 

P1130431 (Copier)

 

Pose une larme,

me dit une autre étrangère,

je la donnerai au matin

demain

Il en fera

un vert-tige de rosée …

 

 

 

 

P1130433 (Copier)

 

Tôle-errance !

Ne pas s’attarder

sur les souffrances

qu’on nous inflige,

mais prier

pour ceux qui nous les ont infligées ….

 

 

 

 

P1130434 (Copier)

 

Nos ponchos

voiles qui volent …

J’en-barque

dans la sueur des mottes

vers les hauts mâts qui chantent …

Cette errance lave,

pétrit

et lave encore …

Marins et marcheurs se ressemblent !

 

 

 

 

P1130438 (Copier)

 

Réserves de cire

de sève et de trêve,

nos émotions s’impriment

en batiks de rêve

sur l’écorchure des sols …

 

 

 

 

P1130442 (Copier)

 

Rouge

la conscience bouge,

de désir et de sublimité,

la vie dans mon sang

embaume

mon allégresse ressuscitée !

 

 

 

 

P1130446 (Copier)

 

 Mais toujours au loin

des hommes crient,

terrés,

lèvres pendantes,

leurs chants défigurés…

Et pour eux

je marche aussi,

enterrant

peu à peu

sur leur chemin de râle lent

ma propre douleur !

 

 

 

 

P1130445 (Copier)

 

Et je vous reviens

en heureux

petit chape-héron

errant

rouge !

 

 

(Sabine)

 

 

Imagine-erre …

Et si on rejouait à « Pierre feuille sises-oh »

 

Vous vous souvenez ?

Il y avait …

Cet arbre valseur,

ces allées-anges,

et mon crayon

posée sur l’alvéole

de la feuille-deltaplane …

Un peu plus loin, je rencontrais Musset …

 

J’ai repris ces sentiers des alentours,

 à la bouche en feuille et au teint de fleur …

J’ai repris

et les ai reprisés, 

au fil de l’oh ! 

Inséparables chaussettes

usées

mais si douces,

 chevillées à mes mots,

aux rimes fantaisistes 

 et résonnant de mille pieds  

en sandales de mousse …

 

 

 

Aujourd’hui encore, vous pourrez glisser votre oeil polisson par la lucarne de mon récit  ….

 

Lucarne herbe

 

Follement délicieuse, n’est-ce pas, cette sensation de pouvoir tout contempler sans être vu !

 

Et pendant que votre oeil furète et court ….

 

 

Mes pas battent lent

à l’horloge des émois…

Je ne réveillerai pas

le lutin poète 

qui pense

dans l’alcôve des écorces ….

 

P1130291 (Copier) 

 

 

 

 

 Lente, libre et loin …

J’ai peur de marcher sur le nacre

de la brindille qui dort

entre les bras du matin …

 

P1130298 (Copier)

 

 

 

 

Feuille bohémienne,

j’ai lu dans tes mains,

vu

des caravanes d’étoiles

passer

sur des paysages ébènes,

et autour de l’âtre soleil

frétillent

en transe

des oiseaux de bonheur …

 

P1130313 (Copier)

 

 

 

 

Le vent entonne une ronde …

Des enfants d’arbres,

vêtus de rouge horizon,

tournent et tombent,

ivres de déraison,

aux pieds d’un pinceau pèlerin …

  

P1130307 (Copier)

 

 

 

 

Sur les chemins de pluie,

j’ai reconnu mes larmes,

dans ce drap scintillant

où la terre se roule

en rêvant

de dérives avec le printemps …

 

P1130312 (Copier)

 

 

 

 

Est-il besoin d’or

sur les joues de la fleur

pour lier l’art à son corps,

discret coeur-à-cor

qui fredonne un monde

hors

de tout artifice,

vers de beaux creux de dunes

et des cavernes de thym …

 

P1130300 (Copier)

 

 

 

 

Elle attendait

emmaillotée 

dans son chant de lavande,

de vrais silences

qui interpellent,

la présence existante

mais désertée

d’anciens chemins de grêle …

 

P1130310 (Copier)

 

 

 

 

Ses deux pieds

de ballade-in

brillaient…

Elle les regardait,

puis soudain se hissa

sur ses pointes

de satin blanc

et dansa

le spectre de la rose …

Comme elle

ose

l’happe-aile

des sens,

ta vocation prime-erre …

 

 

P1130316 (Copier)Feuilles imagine-erre recadrée (Copier)

 

 

 

 

Boire cru

le jus de l’oeuf

éclos sous les mots …

Instant tiède,

sangsue-aile,

qui s’évapore

léger

de mon bois à penser …

 

photo ravivée (Copier)

 

 

 

 

L’esprit 

à  fleur et à sang

du marcheur éveillé

flue et se fond,

à la sève des choses,

comme tout ce qui ondule

dans l’oeil des forêts,

en colliers de branches

et rubans de ruisseaux …

 

P1130318 (Copier)P1130321 (Copier)

 

 

 (Sabine)

 

 

_____________

 

Dans ce même esprit d’errance,

n’hésitez pas à …………

aller chevaucher doucement

sur des terres lointaines,

devenir mioche,

des miettes d’extase plein les poches,

laisser tambour-inné le soleil

de vos mains

et voir la cigogne, les soirs,

rêver de bulles d’astres …

Coller votre oreille

à celle du voyageur immobile

où se mêlent blues heureux

et harpe du ciel …

Aller vêtir de chanvre

les espoirs d’un pauvre moulin

et, peut-être,

trouver enfin la clef

de ce beau refuge de pierre

appelé « Miséricorde » !

 

Tout ceci c’est

quelques pas plus bas …

(Pour celles et ceux qui n’y seraient pas encore allés !)