C’est le coeur encore tout ébouriffé d’un grand vent de bonheur que je viens déposer sur cette page, à
la peau couleur chocolat, une …
valise magique !
Elle vous emmènera vers le soleil, des berges fraîches, des fontaines, des marais, un oiseau
rigolo …Autant d’instants purement merveilleux qui peuplèrent notre week end !
On l’entrouvre ?
Et nous voilà partis sur la commune de St Agnant, à une petite dizaine de kilomètres à peine de notre
demeure, à la découverte de fontaines …
Parvenus sur la place de Verdun, après avoir contourné les ateliers municipaux, nous
nous dirigeons totalement à l’instinct sur un petit chemin en herbe où, sous un fouillis végétal des plus charmants et se délectant encore d’une exquise sieste, nous
réveillons
la « Fontaine de Roule-Tronc »
(datant probablement du XV ou XVI ème)
Mais , déjà …je sens une âcre senteur de purin me monter aux narines, des voix
s’élèvent en échos sourds aux accents de ripailles, le souffle haletant des chevaux fouettant l’air froid par un après-midi d’épaisse brume ……
Sur la levée du Canal de la Bridoire, j’aperçois un homme robuste aux cheveux
magnifiques, il porte un justaucorps en peau de loutre , une épée au baudrier couvert d’or…
Son cheval est là, savourant les caresses du vent et le bien-être d’une halte bien
méritée ! Sa présence en ces lieux fera naître une fontaine …

La fontaine « Charles » : Photo prise par Lola
Ah ! mais…serais-je tombée sous le charme de cet ardent chevalier féru de calcul et
d’astronomie, moi si fervente de lettres…
Pardonnez-moi, je reprends mes esprits !
Cette ravissante fontaine nichée au pied de …
ce pont,
vous l’aurez compris, doit son existence à la découverte du cheval de
Charlemagne.
Elle date du XVI ème probablement.
Peut-être « à bientôt » gentil guerrier …
Nous continuons sur la levée, entre le canal et l’ancienne voie ferrée
…

Impression de voyage
S’asseoir près d’elle,
les yeux dans l’eau …
et se noyer dans les ombres !

Nous quittons la levée pour rejoindre le joli petit village de « Merzaud » et sa « Fontaine-lavoir »
!
Le balisage n’étant pas des plus précis, nous nous perdons en plein coeur du village , mais …nous
perdons-nous vraiment par hasard ?
Chut…quelque part dans ce village d’antan, un bébé dort ! Ne frappons pas
…D’ailleurs, une dame se hâte de venir vers nous avant que nous ne commettions l’erreur ! Ne pouvant répondre à notre quête, elle se propose de téléphoner à sa maman qui était factrice du
village …Nous n’en demandions pas tant (Quelle gentillesse !)
Pendant ce temps, je prends ce cliché (magnifique) des maisons voisines quasi attenantes
à la sienne …Elles datent de 1710 !
Je vous le disais …on ne se perd jamais par hasard
!
Elle nous revient radieuse et nous explique le chemin…
Devant notre mine perplexe (le soleil a dû, quelque part, endormir notre sens logique
!), elle nous propose de nous amener …Elle part, en pantoufles, faire un bon kilomètre dans les broussailles à la recherche d’une fontaine-lavoir qui …n’existe finalement plus
!
Sur le retour, elle enrichit notre curiosité de faits passionnants concernant le
village et nous quitte, presque au regret, en nous invitant quelque peu à nous perdre à nouveau la prochaine fois …
« Nous n’y manquerons pas, généreuse habitante, et apporterons cette fois-ci une
bonne collation …Des p’tits chocolats, ça vous ira ? »
Vive le hasard !!!
Nous repartons heureux, et un rien alors me paraît beau comme…
ce ciel aussi délicat
qu’une peinture !
Ou cette vigne folle recherchant furtivement la main d’un beau coquelicot
!
Et , après avoir dépassé la plaine de Vaucouleurs et le bois du Châtelet et continué
plein Sud, je te retrouve à nouveau beau chevalier au regard malicieux, cheveux flottant et barbe longue , là où certains historiens y ont vu ta fontaine : elle devrait d’ailleurs sa forme
à l’un des sabots de ton cheval …!
Même si tout demeure encore bien discutable de nos jours, ce lieu n’en demeure pas moins
insolite et l’eau, aux abords, d’une divine fraîcheur …
La fontaine dite « Charlemagne »
Nous continuons à marcher marcher …Le livre parle d’un univers que je connais, nous nous en
approchons ! Mon esprit devient de plus en plus impatient, pressé …Quand enfin allons-nous y parvenir ?
Et, soudain , comme si nous franchissions un
tunnel vers le paradis ….il s’ouvre devant nous, cet univers que je chéris par-dessus tout
« l’univers des marais » !
Le vent, lorsqu’il batifole, les rend …
sublimes !
Contemplez cet univers, humez les senteurs uniques de cette solitude !
C’est là que j’aimerais dormir une nuit, pour ouvrir les
paupières en même temps que la buse, le héron , ou voir se bécoter aux premiers rayons du soleil deux ragondins amoureux …
Ici, la moindre couleur anime l’ivresse …
En passant par là
Tralali tralalère
J’observai avec émoi
Tralali tralala
La naissance d’une amourette !
Voyons voyons …ce joli petit travail d’approche
!


Et les fleurs, gorgées de soleil…écument de plaisir !
Nous cheminons vers St Agnant, sans savoir que …nous ne sommes pas au bout de nos
surprises !
Mais, avant cela, un dernier p’tit coup d’oeil nostalgique sur …
» mes marais du bonheur ! «

Quelques bons mètres avant l’église, c’est en effet un spectacle des plus ravissants
qui nous laisse sur le bord du fossé tels trois mômes émerveillés …
La dernière image ? Non, pas tout à fait !
Mais, sans nul doute, celle où j’ai irrésistiblement envie de m’asseoir pour repenser,
raconter, revivre chaque instant de ma journée …

Juste derrière l’église de St
Agnant
Et mes pensées fuguent vers notre jardin où, ce matin, un « drôle d’oiseau » est venu picorer
…
Vous vous souvenez de « l’oiseau rigolo » dont je faisais référence au tout début de ma présentation
?
Nous prenions tranquillement notre petit déjeuner sur la terrasse …Non ! je devrais plutôt dire
« dans l’espace que les oiseaux nous ont gardé ! » (sourire), quand Lola s’exclama » l’oiseau de Kirikou ! »
Depuis le temps que je voulais le tenir entre les filets de mon numérique celui-là ! Je n’ai donc pas
mis très longtemps à bondir sur mon appareil …
(Les photos sont un peu floues, je n’ai
pas de vrai et bon téléobjectif !)
Je l’ai enfin…cet « oiseau mystère » qui était venu (tenez-vous bien !) me réveiller un matin, posé
sur mon appui de fenêtre dans la pénombre de mon volet mi clos …Je reconnus aussitôt ce bruit incroyable, ce martèlement magnifique …
Un pic vert !
(à droite de la photo)
Je vous parlais aussi de soleil, tout à l’heure, amené dans mon bagage …
Du soleil, vous en avez eu à profusion tout au long de cette ballade mais,
ma dernière image est brûlante d’évasion …
Lola vous l’offre !
Ma valise est à présent vide …
Images et rêves se sont posés,
les mots près d’eux se sont étendus …
Mais, en approchant un peu plus près nos coeurs du tissu de ces rires, n’y sentez-vous pas un « je ne
sais quoi » de …
magique !