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PAYSAGE
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alors que dans leurs entrailles
des noyers méditent et frissonnent
sur ma feuille glacée
en récitant ce requiem
que je viens d’achever :
» … il pleuvait hier
une microlarme d’ennui tout simplement
il tombe aujourd’hui
de vraies boules nacrées
sur nos cours de miracles
et leurs baies oubliées,
il pleut du vague à l’âme
en jets d’eau grandioses
de gerbes frénétiques
dans nos prunelles de lys
et nos rôles fugitifs,
la beauté à ce jour
vers l’hypnose et la mort
s’écoule en stalactites,
il neige demain sous les marquises
répondez moi vite
j’ai peur … »
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d’archets en cheveux angora
j’entends ruisseler des archanges,
et l’écouteur symbolique
toujours plaqué sur mes rives
a fait de ma nostalgie
une oreille blottie contre un coquillage
Vers des langueurs de squares
et des places félines
où tout ronronne encore,
où s’étirent nonchalants
les réverbères au teint laiteux,
du bitume
où tout ce qui palpite se tait,
j’attends et j’entends
un prélude aux aguets
de violons qui s’éveillent,
des notes encore suintantes
gravir un empire
de flots déchaînés,
des scherzandos éperdus
se cogner contre les vitres
des lanternes des boulevards
qui se meuvent en torrents jade.
Et de quintes en caprices
dans un organe de brume
se poursuit le temps
à l’amble des jeunes princes
jusqu’aux humeurs d’une foudre
aux décharges furioso
et de fouets cinglant
sur des crins qui écument.
Vers des préaux livides
et des bancs craquelés
où le génie se tenait perché
replié sous ses plumes
les rondes valsent et revalsent
des rafales endiablées.
Sur la voûte spontanée
de mes tendances littéraires
qui gisait à mes pieds,
dans un déclin que n’embrasait même plus
les gerçures des vigne – vierge
qui escaladaient mon cloître,
il reste dans mes idées
qui grelottent et se gèlent
leurs manteaux d’un rouge franc,
et pour la création
quelques vers métriques
cumulés de leur sang
quelques paroles tièdes
où pouvoir comprimer la douleur.
Il me reste leurs esquisses
sur le tombeau de marbre
de mon soleil livré au vertige
qui moisit dans la terre,
et ma tête qui claironnait
un tapage de chaînes
vers des allées qu’aurait hanté
la bise sur des squelettes
a retrouvé dans ses tiroirs
des vestiges par milliers,
c’est sur ces merveilles que ce soir
mon inspiration s’endort
sur des dépouilles d’or
et un duvet en ruines de pétales.
Au matin transparent qui se lève
ma mise en scène s’éprend
de sonates de fées
et s’attachent à leurs cils
papillonnants d’hépiales,
au grand matin pastel
frais comme de l’herbe
sur leurs lèvres mon langage
fait de mes majuscules
des colliers de groseilles
une grenade au sein de mon recueil
et tout ce qui le cernait
en longs voiles de givre
se change peu à peu pour elles
en mantilles de soie.
Dans les étangs lisses de mes voyelles
baigne un rien de naïf et de pubère
où les évènements ne se jouent
que sur la corde démentielle …
J’entends
et j’aimerais tant
que tes hublots à leur tour se desserrent
et que de tes tumultes intérieurs
l’infini ressuscite sans cesse
dans un chant de sirène,
que les élans du fictif
ne chavirent plus jamais,
et qu’au loin très loin
ils partent et repartent toujours
en voyage sentimental
au hasard d’autres mythes
d’autres sphères végétales
et d’autres halambras,
je voudrais que sur les hêtres
sans faines figés
en sévères statues d’albâtre
des au-delà de plexi glace,
des nimbes aurore
scintillent comme des diamants,
et qu’aux travers de tes grisailles
mes violons s’ébattent pour toi
dans leurs ciels fantasques
où j’entends filer
et refiler encore
des nîchées superbes
de fous de Bassan …………
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BARREAU
Vieille pie désséchée
qui renifle son méthane
Machine au point mort
qui raffine sa crasse
Cyclone infernal
qui capte les poussières
sur horizons de gravier
Technicien des hautes tensions
Radar en infraction
qui viole les pulsions
qui détecte les haines
Physionomie au carré
de la racine du mal
en découpes de couteaux
en lames de croix
portrait type de l’impasse
où ne filtre que l’épée
Oeil de bête enfermée
qui irradie sur sa proie
les rayons ascendants
d’une tumeur infectée
Limace magnétique
aimantée sur le bonheur
qui implante sur des jours neufs
l’auréole au tungstène
d’un soleil stéréotypé
Architecte démoniaque
qui encadre la beauté
et qui la met en cage
Maquettiste spécialisé
en façade impersonnelle
des proportions de la souffrance
du délire et du silence
d’un absolu en cire
de décors d’épouvante
Sociologue symétrique
qui range les nuages en casier
dans un ciel charbon
un poumon haletant
Psychiatre halluciné
qui purge ses insomnies
dans la pseudo réalité
qui plonge dans les cerveaux
et crève le plafond
du châtiment et de l’effroi
Fossoyeur de la nuit
qui enterre les déprimes
et réincarne l’idéal
dans le tissu de la pression
Chirurgien robot
qui greffe ses crimes
qui injecte son poison
en sérum falsifié
et bascule les corps
dans des chambres froides
Thérapeute chacal
qui se rassasie dans l’ombre
d’avortons au panier
du déchêt à perpétuité
… justicier bien assis
sur ses préceptes obliques
qui vomis le devoir
jacasse dans les azurs
que tu bâtis en dur
en passages cloutés
+++++++++++++++++++
+++ LE CHAGRIN LE PLUS LONG DEDIE AU MARGINAL +++
Le monde est un hôpital surpeuplé
A chaque angle de rue
où il déverse le trop plein
s’aggrippe la lèpre,
l’espoir se dissout dans le vague
d’un regard en mal de ruisseaux,
il revendique son état de peau
dans des cris de guépard
étouffés dans le bruit
ou dans le carnage,
et ses mains cramponnées,
aux inflexibles barreaux de lit
se tendent avec fièvre
vers des azalées
et des argus bleus
Viens dans la jungle métisse
sous les oreillers de canne et de fougères
et les paupières closes
des passereaux assoupis
où les hyènes hurlent puis se terrent
Viens transfuser tes liens
de la grandeur du Nil
qui s’est élevée dans tes veines
aux prodigieuses artères
dans les vapeurs d’éther,
à l’écart des indigènes
en meutes de rats qui se soulèvent
et grouillent sous le chapiteau
Viens dans la transhumance
vers les saisons de la maturité
et entrer dans l’ordre des chimères
qui vivent au fin fond de l’eau …
La rue est un canal
où ondulent en somnambules
les savants du cauchemar
qui dérivent tout ce qui en eux
divague et les étrangle
et sabordent leurs transes
sous des slogans de sorciers,
la rue est une fumerie d’opium
la rue est comme ta cigarette
une impression de fugue
à chaque évasion qui se consume
une autre est rallumée
Apprends la par coeur
Dans la pagaille de plénitude qu’elle étale
tu trouveras des aphorodisiaques
des compresses pour tes plaies
des ventilateurs pour tes m3 surchauffés
une vie qui se dépêche de vivre
et des voyages hydromel
toujours plus faciles et féconds
en haltes de métro
Viens regagner vers son ciel
les nuées de frelons
et t’agglutiner sur le même pollen
vers les mêmes clairières chauves
en vastes culs de sac
où le mot frère
s’inscrit en CAPITAL
à en être l’esclave et le forçat
Contre l’ennui et sur ta répugnance
elle te donnera toutes les armes
ses enfants ont leur propre char de combat,
dans leurs boutiques qui exposent
de l’aggression en miniature
ils se souviennent extasiés
d’héroïques commandos
Viens flâner la nuit
dans les halls de la dérision feutrée
où derrière ses grilles racornies
la fortune qui rutile s’abrite
des instincts réanimés
Vas au devant du plaisir des délices
et connaître de l’existence
la silhouette et les contours,
qui débordent de tes trottoirs
et sont de tes affiches
les paons éblouissants,
qui portent en guise de menottes
une simple paire de fesses
et toute la torpeur graphique
qu’ont ces royales nature-mortes,
et écoutes des anciennes rimes
qui en sortaient tout droit
ces messages qu’on racole
dans les rengaines vendues à prix d’or
pour les aspirations carnassières
d’un marché fulgurant
Viens où tout est à naître
aliéner ta mémoire
viens dans ce palais cristallin
embuer tes remords,
depuis que la honte s’est jetée
du plus haut d’un building
plus rien ne commémore ne rend hommage
qu’une planète tombée en léthargie
ronflant comme un lézard
à des monts et des collines mauves
affaissées sur l’asphalte
Si Ecolo reste le mot de passe
il protège des enclos sacrés
et les p’tits bouts de verdure
de leurs songes illusoires,
il préserve de la souillure
des rivières d’émeraudes
immunisées déjà de ta rage
de ta bave de chien
Viens
toi l’edelweiss qui fleurit
au milieu des décombres
et qui erre en nomade
en déserteur
la raison dans les nuages
sur les pourtours huileux
d’un avenir à son apogée .
Viens toi qui en es
le ridicule et la terreur
là où
dans ton être sans air
ton coeur deviendra boxeur
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EXPRESSION
A travers l’humain
qui surgit des villes
j’ai senti toute la violence
toute la misère
dans ta tristesse cachée.
Arrache toi de la somnolence
surplombe les ravins encaissés,
parle le ballet de la faune
de cet enfant singe qui danse
au delà des labyrinthes piétonniers.
Entre des calques de gratte-ciel
et des mirages L.S.D sur la houle
un corps en plein vol
de goéland ivre
rase les carrefours de l’agonie
un enfant blanc zigzague plane
sur ton asile entre ses rochers
un corps fond et danse
dans un déferlement de nymphées sublimes
entre des vases sculptées de marguerites
Des affres qui se lèvent
de tes ruelles sombres
de tes quartiers de malheur
un oiseau païen
danse les flûtes monocordes
des croyances qui fredonnent
sur les vallées du Bengale,
sur la chorégraphie avancée
des figures de ta solitude
où montent des syncopes
en choeurs lacrymogènes
et des sanglots de vautour,
un corps survole ses bidonvilles
à gorge déployée.
Entre les carreaux gris
de printemps calcinés
sur ta mélancolie ébène
au visage cuivré
un corps infante
des clartés de jonquilles
et des puits frétillants,
par dessus tes bas-fonds
s’étendent des arcs-en-ciel
d’un corps écartelé
et sur fond de quiétude de Segall
se détachent des alléluias
de mélodies de montagnes
aux hanches saphir bleuet.
Un enfant épouvantail
recueilli dans ton ventre
se dénoue en boucles d’hélianthe
de la sève de ta volupté
en invoquant l’éclosion féérique
d’un espace émaillé
qui clignote de mésanges
et d’une terre saveur de mangue
où s’agitent des carnavals
et des poupées de chiffon.
Un enfant dieu
sème tes parvis de myrte
et de rires toujours verts
et propulse sur tes capitales
des chiffres papillotes.
un enfant gitane
décolle en feux follets
un enfant barbacane
fait couler des cascades étoilées
dans ta délivrance blindée …
Sur tes coteaux sur tes forêts
un enfant singe tournoie
au creux de ta cité
sur les métaphores qui défilent dans ton sommeil
qui n’ont plus le langage de sa grâce animale
et parcourent des pavillons en couloirs interminables
jonchés de béquilles
et de camisoles
Ouvre toi et vis
ses matins polychromes
dans ton fog
Invente toi
des je t’aime en copal
sur le coma des mots
éparpillés dans les rigoles
dans ce qui est
ta race ton écorce ton eau vive ton fusain
l’unique vision pure
qui fuit de ton plumier
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