Nous avions rendez-vous ….

 

La lune était encore là,

attendant, fébrile, le soleil ….

Ce matin-ci

ne pouvait être que pour toi !

Et nous nous complaisions secrètement

lui et moi

lui vers toi

de ce moment volé à un impossible amour …

 

( A peine murmurée,

au loin,

cette histoire te séduit déjà … )

 

Sous le blond fou 

de leur étreinte imaginaire

et la beauté presque indécente

coulant de chaque éclat,

se reconnaissait le sang clair de leurs ébats

à travers les troncs,

le fil-amant des herbes

et leurs soyeuses pagodes …

Ils avaient tous ce petit rien

d’enfants naturels

nés une nuit d’aurore,

ils devenaient ce matin

de chair astrale …

 

 

 

 

 

« Raconte-moi encore , maman,

raconte-moi encore les histoires,

de cet ordinaire différent

qui nous ressemble tant ! « 

 

(Ecoute mon ange,

      je tourne la page ….)

 

Sceau du printemps sur l’air,

une encre mauve dégringole, 

étrange glisse-in,

imprime de splendeur le vent,

emportant avec elle

des larmes d’estampe chinoise

incisée à l’épine d’acanthe …

 

 

 

 

 

Sous l’arbre du « fil du tant »

nous avions rendez-vous,

et je suis en retard …

Un vide passager a englué mes pas !

Je ne marche plus,

ne prie plus autant

mais je crois toujours en ce que j’écris,

je le puise jusqu’aux entrailles …

 

 

 

 

 

Tu me prêtes ton chapeau …

je le porterai sur mes chemins !

« Sous ses perles, tu y trouveras des mots,

me chantes-tu alors,

pour continuer l’histoire …. »

 

 

 

 

 

(et j’écrivis NOTRE histoire ……)

 

Char-être, tirée par ta main,

vole sur la poussière

dans un bruit de cymbale …

Des étoiles s’endorment sur son bois,

des oiseaux jouent sur les barreaux,

poètes et peintres ont pris place …

 

Je navigue sur ce grand lac de terre

avec tes bras comme sampan,

il ressemble un peu, ne trouves-tu pas,

au paysage du Yunnan …

Il est bon d’imaginer ce soir la pluie

y sculptant ses rides en immenses dunes

lorsque tout s’abandonne

et que le sable laisse tomber son turban

de sa longue chevelure safran …

 

Nous passerons la nuit à la cime des arbres,

à l’heure où les rêves souterrains

émergent de la plaine …

Nous embrasserons la lune

et lui donnerons nos cueillettes

en guise de pain de fête  …

Dans les petits abris frais de nos mystères

nous irons faire sécher les fruits de nos mots

et regarderons muer tous les vers à soi …

 

Au retour

je démêlerai les filets de nos fous-rires

et en nourrirai notre misère …

 

 

 

 

 

Le tant m’offre une plume,

elle est sublime, je ne la prends pas,

car c’est bien toi

et uniquement toi

l’auteur de notre histoire !

 

 

 

 

 

Dans le rouge levant de ce calice

où affleurent

toutes les aubes de ton regard,

où mon âme vient boire,

les mers parlent de ciels inattendus,

sertis de coquelicots …

Mais les saisons dans mon corps

dansent tout de blanc vêtues,

sur des notes de bawoo

parfumées à l’ange-hélice …

 

 

 

 

 

Le sable nous a laissé son turban,

unissant la mère à l’enfant,

et, autour de buissons ardents,

tes pensées aux miennes …

 

 

 

 

 

(et le piano ne cessera de déferler sur nos pages …)

 

Les oiseaux joueurs sont partis …

Je les suis tout là-bas

vers le magnifique cortège einaudien,

violon scelle,

bande origine-âme,

des caravanes de nuages en fleurs,

où tes errances n’ont plus peur,

où nos silences n’ont plus froid …

 

(maman)

 

 A mon ange et fils, né deux fois, un 23 avril sur terre et un 23 octobre dans le ciel.

A chacune de ces dates,  nous nous offrons « notre » page sur le grand livre du tant …

Cette année, je suis en retard  (Pardon Yoann !)

 

 

 

Il y a toujours un après ….

 

 

 

Une à une,

 j’attrape ce matin les couleurs laissées par les griseries du silence …

Je les pose sur ma feuille à dessein « C » de Chanson,

repeignant les rires et les visages qui me sont si chers !

 

Combien ce jour fut beau, qui célébra mes soixante printemps ….

 

Amis de la toile et du vent,

et ma petite tribu de châle-heure et de sang,

je n’oublierai jamais

votre immense grâce à me rendre heureuse ce jour-là !

 

Merci

MER-CIL

pour tout ce qui jaillit de vous,

de plaisir, de tendresse et d’art …

 

Je vous remercie TOUS

présences toutes proches ou lointaines,

vos auras

si aimantes, si légères,

étaient bien là !

 

Une par une,

un par un,

je viendrai de mon affection

rendre hommage

aux intentions et présents

qui me furent offerts,

dans leur robe de Cendrillon !

 

« Ecoute le silence …

Il est toujours entouré d’une foule en émoi  « 

 

(Sabine)

 

 

Retrouvailles ….

 

Tu m’as attrapé le bras pour une valse lente,

mon beau daya que j’hume, bleu ,

valse brune des braises,

spirales à mille tant, 

nos rêves d’enfant sont des fagots

que seule notre folie allume,

dont seul l’air s’éprend !

  

 

 

 

 

Sur nos langues de poètes

toutes les saveurs s’embryonnent,

piquantes, sucrées, à mer …

 

 

 

 

 

Par dessus mon épaule,

ton crâne 

enroulé de lianes et de peurs,

se lisse dans un souffle de fleur

 

 

 

 

 

Oh sans éther,

tes larmes de résine claire,

bruine chaude d’hiver,

à force de croire,

de les boire,

j’ai atteint un idyllique cap vert …

 

 

 

 

 

Les herbes fredonnent,

pendant que leur mère, lumière,

coiffe leurs longs cheveux de soie …

 

 

 

 

 

Bois de tabou

bois d’hagard

la blessure de ton regard

exhale des maux doux …

 

 

 

 

 

Une balançoire pour nos délires d’ailes !

Savait-il que je viendrais ?

Salivais-tu, 

mon ruisseau fils

mon ruisseau frère

enfant de ma plume en chair,

à l’idée de ma venue … ?

 

 

 

 

 

Des secrets de l’ombre

d’étranges rimes ont volé en éclats …

Des oisillons viendront s’y coucher

cette nuit

sur leur peau angora … 

 

 

 

 

 

Dans l’eau,

naissent de nos audaces mêlées

des arbres en fleurs …

 

 

 

 

 

Les lèvres gravées de mûres d’émoi,

j’ai trempé mes mains dans l’encre du soleil,

un rapace au loin récitait le printemps …

 

 

 

 

 

Mystérieuse boule de Cristal,

que me prédiras-tu ?

Ce soir,

Je serai la pâquerette remerciant le ciel

de demeurer toujours en vie,

je louerai les chemins

pour leurs pieds attendris !

 

 

 

 

 

Sur ton cœur nu

mon cil, en fibre de papillon,

ma bouche,  timide graine d’ivresse …

 

 

 

 

 

Sur un vieux gréement,

j’ai pris la route des roms,

cueillant toute fantaisie de passage,

sans distinction de couleur …

Sur un navire

marchand d’étoiles,

je sillonne en rêvant

l’incroyable globe de tes yeux … 

 

 

 

 

 

Et je te surprends

discrète danseuse tribale …

De ton talent, sa dérision,

de ton spectacle muet,

tu as ému mon ruisseau !

 

 

 

 

 

Nos errances auront bâti ce pont,

de la terre crue de mes pas

et de la chaux vive de tes offrandes …

  

 

 

 

 

Comme une marche solennelle

vers ton miroir,

tous les matins du monde,

tous les arts de penser et de rire,

les vapeurs d’acacias et de myrrhe

les perchis dorés, les sables roses de ton « il »

et les gestes de la lune qui,

sur ton flanc, patine, 

par trop de beauté

se noient !

 

 

 

 

 

A chaque saison, là-bas,

le temps tresse une chrysalide nouvelle …

De ses parois de dentelle

iront s’envoler

des petits-ducs chantants …(Pour Louÿs)

  

 

 

 

 

Sous le tam tam effréné du pic vert,

des robes tournoient,

j’aime le jaune de leur bazin …

Le sol,

à les regarder,

en a les joues rouges vin ! 

 

 

 

 

 

La poésie torturée du ciel

coule de l’écorce à  corps ouvert …

Baiser des nuages vers les cendres

ou de l’arbre vers les anges,

un jour

les pierres leur offriront une chaumière !

 

 

 

A mon ruisseau, 

et au printemps !

 

(Sabine)

 

 

Il est né le terrible enfant …..!

 

 

 

Avant de pouvoir m’abreuver du lait de ses pages, j’en ai emprunté des montagnes escarpées, à m’en ôter le souffle,  mais il est enfin là  et je ne le remercierai jamais assez de toutes ces épreuves car il avait un vrai message à me transmettre avant sa parution, quelques herbes rares à glisser dans la paume de mes chemins : la patience et la confiance, dans le sens le plus infini et le plus noble du terme !

Il est enfin là, oui, j’ose à peine y croire …!

Je vous laisse imaginer l’émotion hors norme que j’éprouve en ce moment précis où je vous l’annonce …

 

Et, depuis, j’en ai posé en rêve des baisers sur ses branches, encore et encore, et il me répond de son rire cristallin « Tout arrive en son TANT, ignorante pèlerine !  » 

 

Avant de clore ce chant d’amour, je tiens à remercier du plus fort de mon âme deux êtres exceptionnels, ils se reconnaîtront, sans qui ce livre ne serait peut-être pas encore là !

 

Pour le découvrir un peu mieux et éventuellement vous le procurer, je vous invite à vous diriger  ICI  où il vous attend sous l’ombre-aile, enveloppé de foule-art !

 

A très bientôt.

 

Pour toutes celles et ceux qui n’habiteraient pas loin de ma chaumière (en Charente Maritime), je vous convie ce dimanche 19 février à une séance de dédicaces autour de gourmandises et de chants d’oiseaux .

(Je vous communiquerai mon adresse par le biais du mail)

 

 

 

 

Entre deux pages …

 

Mon livre, toujours lui, encore luit, me fait retrousser les manches jusqu’au ciel …!

Cette ère d’absence n’en est pas une, bien au contraire, elle me rapproche même un peu plus de vous chaque jour, mettant toute mon ardeur à défendre tout ce que vous aimez cueillir sur mes pages …

 

Et puis …

 

N’était-ce pas à travers le souffle de l’absence que se mesurent toute la richesse et la beauté d’une présence …Merci, MERCI à vous !

Que votre année et toutes les autres soient toujours parsemées de merveilles, petites ou grandes, qu’importe !

Je vous souhaite ce « si peu de choses », des matins valsant doux, des soirs apaisants au parfum de roses …Tout ce qui fera naître en vous, vers vous, en vert et contre tout, un jarre-daim d’exception !

Je vous l’avais promis, voici quelques instants captés au vol de ma « petite » expo, réalisée dans le « petit » salon de thé créatif de Magali, à Champagne …

J’aime ce mot « petit » lorsqu’il devient le gardien de grandes émotions !!!

« Roule ma poule », c’est ainsi qu’il se nomme, un lieu propice aux rencontres inattendues, aux confidences aussi, à l’amitié dans ce qu’elle a de plus essentiel et inventif …Un rien de bien-être nomade règne entre ces murs !

 

Allez, je vous invite …

 

Venez vous poser sur un coin de comptoir.  Magali vous servira un thé aux saveurs lointaines, accompagné de la traditionnelle fraise Tagada, et vous plongerez dans un ailleurs, où hier sait encore séduire demain, sur un divin p’tit air de New Orleans …

 

 

 

 

Et si on passait derrière, découvrir ces vingt et une photos !

Découvrir ou explorer ? Entre deux tabliers d’écoliers, près d’un vieux sucrier, sur le laqué crème d’un buffet ou les lattes zen d’une caisse en bois  …

 

 

 

 

 

 

 

Je réserve un sourire tout particulier, gorgé d’amour, à mes deux filles  …!

L’une, Lola, pour s’être autant investie dans cette expo. Je lui dois en effet le découpage des supports et le collage,  la présentation des textes, et la disposition de l’ensemble …

L’autre, Gwen, pour l’épatante série de portraits, qu’elle réalisa à la hâte pour les besoins de mon livre, dénichant au passage dans le plus complet désert artistique un incroyable arbre-labyrinthe où pouvoir me photographier, aussi inspirant que le fut cette talentueuse « portraitiste en herbe » inspirée !

(vous en avez un échantillon sur ce blog, en « Post Scriptum »)

Et j’adresse enfin un merci, quelque peu ému, à Michel, ancien formateur bénévole de la Bibliothèque Sonore de la Rochelle, pour sa si chaleureuse présence tout au long de l’après-midi !

 

 

Joie-rieuse année

et VIVE VOUS …

Enfants, lecteurs, amis, artistes improvisés, poètes attachants ou passants généreux ,

Vous

si belle terre d’accueil inédite !

 

 

Rencontres en vagues d’oh …

 

 

 

Dans l’archère d’une pénombre,

je suis venue chuchoter des couleurs,

des bribes de rose, 

des gris pluie,

des bleus doux,

la mer dans son blanc d’oeil,

et la fuite des mares-en-cage

vers des chutes d’oh sans retour …

 

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Tout près,

j’ai trouvé à mes pieds,

des rimes et des rêves …

Quelqu’un était déjà passé

avec la même prière,

j’ai pris son calumet !

 

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Il devait être conteur

ou d’une étoile l’écuyer,

car depuis je suis devenue

 folle d’ailes !

 

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Seule ou dans la nuée

j’avais souvent si peur,

sol-éther

mule-titube,

avant de savoir voler

en emportant la terre …

Mon repaire désormais

est là où le i de vivre

vient chercher son point

d’oh !

 

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J’y découvre

chaque jour en vers

l’endroit poète,

son accent vert,

où l’envers

reprend enfin ses droits !

 

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Au retour,

j’ai posé une quête

sur les rebords d’un toi …

 

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Sous l’oeil concerné

d’une apparente pauvresse

dont les mots philanthropes

dans mon coeur

 

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ont fait toit !

 

 

(Sabine)

 

 

 

 

 

Cette histoire d’ange finalement si belle à raconter …

 

Perchée sur sa colline, cette maison est déjà entourée de la fragrance des cieux …

Sous le préau, le salon en rotin inspire de douces attablées autour des étoiles. Dans une grande volière, comme tout droit sortie des rêves de Prévert, une nuée d’oiseaux colorés attend l’hôte, coeur déployé, autre lieu d’écoute …

Chaque chambre a son parfum de fleur …

Yoann avait été déposé dans celle du jasmin, semence-reine de notre demeure, en embaumant ses murs … Mais, rien de cette note singulière n’avait été révélé alors, au moment du choix des alcôves !

Vous ne trouverez pas ici un atome de tristesse, de la mélancolie tout au plus.  Sur les tranches de marbre, pain de vie fait et décoré « maison », tout est à partager en saveur authentique …De vrais contes à visages ouverts !

J’y flâne aujourd’hui comme dans une galerie d’art, découvrant des mots poètes, des paysages en mouvement, des cabanes intimes, d’anciens cueilleurs d’instants …

Marie-Claude, celle qui avait accueilli notre souffrance huit années plus tôt, est là, fidèle au poste. Elle me parle de son chemin de Compostelle, des marchés gourmands qui réunissent tant d’hommes.

Nos échanges ont toujours  eu le chant d’une source, en habit de forêt !

Plus je retrouve ce lieu, plus j’en repars légère, apaisée à mon tour …

Yoann m’offre, à chaque fois un peu plus, la sérénité sublime de son dernier voyage …

 

 

Le premier jour où je mis le pied sur ce seuil, alors que je croyais m’y évanouir, mourir même, un bien-être imprévisible, exquisément ravageur, s’était emparé de moi , ranimant mon sang de sa force, refleurissant mon écorce.

Nous étions trois, et tous trois envahis de la même sensation ce jour-là  …

Personne ne peut sans doute comprendre, je ne cherche d’ailleurs pas à entrevoir, je me contente de la laisser m’enlever , aujourd’hui encore ….!

La route, elle, reste imprimée de mes « pourquoi » …

Sentiment d’injustice,  ce drame ne pouvait-il pas être évité ?

En réponse, silencieusement, tout se recouvre de grâce et mue dans un autre fond …

Je n’ai pas froid, un étrange manteau, d’or-Gandhi, vient vêtir mes épaules dès que je me retrouve devant cette « liane à paroles »  ….

 

 

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Il en exhale  toujours des senteurs de taille crayon, celles que je recherche lorsque je marche dans un bois, et les arbres foisonnent d’oiseaux, derrière, bande de tendres gavroches dans la cour de récré du ciel …

Je suis bien,

divinement bien !

 

 

J’avais décidé qu’aujourd’hui, en ce dimanche 23 octobre, nous poursuivrions cette journée autrement …

Nous irions plus loin dans la célébration !

Nous avions réservé un restaurant au hasard qui nous ferme la porte au nez pour un quart d’heure de retard, sans doute n’avait-il pas de clients ce jour-là ? Il n’y respirait de toute façon rien d’insolite.

Le hasard a un coeur et des oreilles blotties contre notre histoire, je ne crois pas en ses passages anodins  !

Il nous mène vers un lieu où nous retrouvons tout ce que nous aimons …

 

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Des peintures vénitiennes, des bougies enchanteresses, une cuisine ciselée au fil-amant de nos papilles, la meilleure jamais savourée, et mes yeux plongés dans ce hublot de verdure, me rapprochant des branchages délicats que je venais de quitter …

J’ai l’impression que cette page, gourmande, conçue à feu et à sens, ravivés, m’est « offerte spirituellement » !

 

Une fois débarqués de notre  » île-flottante », nous nous dirigeons au nord de Foulayronnes, vers l’église de Monbran, point de départ de notre escapade.

 

Un peu avant le village, hésitant sur la direction à emprunter, nous nous arrêtons dans une ferme. Une très vieille dame qui est entrain d’uriner dans un seau à vendange, au pied de sa maison, a juste le temps de rabattre le pan de son tablier …

Elle nous contemple d’un  oeil polisson, avant d’arriver vers nous. Mes yeux s’attardent un moment sur ses bas déchirés…

Que de malheurs ont dû supporter ses épaules, ils l’écrasent de tout leur poids, son museau de renarde effleure presque le sol …

Un vieux gant de toilette est posé sur un piquet, à l’entrée.  Je le vois en repartant …

Nous aimons déjà tout ce qui nous entoure, la simplicité de ce terroir, la franchise de son accent !

 

 

Enfin parvenus à l’église, nous troquons nos frusques de voyage pour celles de pèlerins (pas très différentes !), regrettant de ne pas avoir emporté nos shorts, tant l’air est tiède.

Je lis sur la feuille le mot « escalade »  et, rien qu’à le prononcer, il fait jaillir de mes creux des fontaines de plaisir !

Ce sera une ballade, à la mesure de nos désirs, pentue, de celles dont nos instincts de vieux chamois raffolent !

 

 

 

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L’église a la sobriété grandiose d’un temple …

 

 

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et ses messages de lumière imprègnent déjà mes pas !

 

 

 

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Il fait si doux …

Cette flânerie a un souffle particulier, il y règne l’amplitude grisante des montagnes …

 

 

 

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Quelque chose, dans ce fauteuil, m’attire, m’appelle même …

Je le ressens ruisselant de solitude !

Mais, quelle est cette ombre, sur le coin de la fenêtre, que j’aperçois aujourd’hui  et qui …

m’interpelle ?

 

 

 

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Je cherche, parmi le feuillage, dans une fente du bois, la clef de ce mystère …

J’ai dû l’emporter, intact, laissant sur le fauteuil une page de mes émois …

 

 

 

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Des poules couraient dans un bois …

J’aime lorsque les choses ne sont pas forcément à la place où nous les attendions !

 

 

 

 

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Nous allons escalader ce sillon, traversant collines et vallées…

J’ai envie d’étreindre les joues potelées de ce paysage, d’y mordre dedans !

Les maisons encensent la poésie de l’âtre, et le feuillage, dans son bouillon d’ocres et de soufre, récite à chaudes rimes les fugues lointaines des fruits …

Un roux-coule

de ces heures éphémères,

les pigeons voyageurs

les garderont dans leurs veines …

Les vieilles cours, sous le crachin des fûts, repensent au cheval fourbu, sur des terres trempées.

 Elles scellent, de leurs souvenirs, les fissures des pavés …

Les demi-lunes des fers,

et de nos pas les ballons,

graveront les poteries

pétries un jour de pluie

des maints d’une poétesse …

 

 

 

 

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Monter, puis redescendre, sans cesse …

Nos têtes s’étourdissent de cet horizon, où les champs ondoient comme des vagues …

 

 

 

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J’avance et j’écoute,

les mots d’amour murmurés de la bouche du soleil à l’oreille des chemins …

 

 

 

 

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Compost-aile ….

Je te donne mes vers, en épluchures de crayon, mon marc d’oh, mes graines de tout, mes coquilles-âge ..

Puissent-ils multiplier les roses sur les balcons du tant !

 

 

 

 

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L’allée de Hurlevent …

Et, à quelques pas, des cours de musique …

Alors, je me suis imaginée !

De l’angle de la rue-aile,  des notes de piano surgissent et s’envolent, se mêlant au blues de l’air et à l’allegro du vent …

Et, à la saison d’âpre-haie,

les pierres, fervent public,

rayonneront de ces divagations délicieuses !

 

 

 

 

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Encore une fenêtre où « je crois entendre », celle du château de Monbran …

Un de ses évêques pleure 

sa muse volée par Shakespeare ….

 

 

 

 

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Prions la fée des errances,

afin que, jamais,

nos sommets ne soient tout à fait atteints !

 

(Sabine)

 

A cet instant où ton mal-être se transforma en graine de paradis,

jets-rues-à- l’aime ….

 

A mon fils Yoann,

envolé un 23 octobre …

 

Pour toi, j’écrirai ce troisième livre …

De racines d’être en magnifiques spores-ange, j’en ferai

le plus vivant des herbes-riez !

 

————–

 

 

Je n’ai pu résister à l’envie de vous faire écouter la musique de ce superbe film « Cézanne et moi »,  dont l’impact coule encore en moi ….

 

 

 

Un jour …elle sera AILE !

 

 

 

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Un jour, je le sais

elle fera ce chemin,

déjà art-rimé en elle

à pas de louve apeurée,

vers l’inavoué pays de son être 

et ses colombes en exil …

Elle le jouera le danse-erra,

mélodie à cloches pieds

bouleversant le ciel,

sur un air de mare-ELLE

cadre-riant le visage du vent …

Elle le fera en son tant

car ses abris sont cousus d’art-gens

où dorment des fées

que l’aube n’a pas encore réveillées …

La vie ne ménage pas

les sensitifs à fleur de roche

que nous sommes,

toujours à mi-chemin

entre oasis et désert

entre la blessure et la chair …

Mais ce jour viendra

où tout se remplira d’oh

à rabe-OR

dans ses yeux de Maharani…

Enfant de l’automne,

il a peint en rouge passion

son sang et ses mots,

laissant de ses passages

des sanglots de cascades

et quelques rimes en rébellion …

Les astres aussi

en pleurent encore !

Aime-mue,  

ils se souviennent

de cet après-midi d’octobre

où une rose peinait à éclore.

Et depuis,

ils l’ont trouvée si belle,

qu’ils se sont promis un jour

de s’emparer d’elle,

la faisant boire comme un petit enfant

au lait de toute splendeur .

Et ce jour-là enfin,

elle deviendra AILE

en aimant tout de haut,

de son bois elle aura moins peur,

se nourrissant des fleurs de sa moelle,

et tous les oiseaux du monde

en coeur

à l’unique-son

le chant-erront !

 

(maman) 

 

A ma fille aînée « Gwen », pour ses 25 ans.

 

 

 

 

Il dessinait …

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Il dessinait …

des nuages en rires de fumée

dans les rues-ailes du ciel,

cherchez l’âtre,

il est dans le coeur des êtres …

Sur les toits

se profilent des antennes

en mâts de voiliers.

L’air écume et je voyage

de chagrins qui s’étranglent

en émotions qui s’élancent

et partent muer

entre mystère et illusion …

Les balcons et leurs fenêtres

sont des robes d’un soir

qui habillent les murs,

elles glissent déjà de leur cintre,

comme si tout devait disparaître

pour renaître ailleurs …

Vers la fontaine,

aucune eau ne jaillit

de la bouche des chevaux,

retenue

dans une ride de son crayon,

elle est devenue précieuse …

Je vois des femmes et des hommes,

simples accents posés

sur une page effet-mer.

Leur élégance animale

incite

mon corps par-chemin à se dérouler …

Tout file et flotte

sur ce décor non tracé

en lignes éventail

qui s’ouvrent et se referment

selon la fraîcheur du TANT …

Un pèlerin marche

sur une gouttière

de son pas d’homme oiseau,

léger et affranchi,

qui croit à nouveau en ses rêves …

Il dessinait

et je suivais …

ses déploiements discrets

et les lueurs sensuelles

d’écarts candides,

en silence

sans cesse honorés …

Il planait sur ses mots

muets

un parfum vivant

de rose de mai ….

(Sabine)

__________________

Je serai peu présente, allant enfanter bientôt d’un second livre, que je compte exposer sur le marché de Noël organisé par notre petit village.

J’y présenterai également quelques photos format 30×40, illustrées de mes pensées …

Lola devrait m’accompagner avec quelques-unes de ses créations …

Bien que le temps me soit à présent relative-aimant compté,  j’essaierai d’aller respirer vos allées, leur parfum m’enivre tant !

  

Ballade à pas contés …

 

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Comme la terre, sous mes pieds,

était entrain de le faire,

sous cette gracieuse ombre-aile

je m’étais mise à penser …

 

 

 

 

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Mât-hisse

en chandail d’écume …

J’aime

quand y pendent ces soies,

froufrous incandescents

sous la chair aimante de l’air,

étranges têtes de sirènes

aux tignasses rouges

d’où j’épuiserai tout sommeil

en contant l’inouï !

 

Et la terre, qui pensait toujours, me dit

« Je savais bien que le plus familier de l’existence

resterait un  voyage extraordinaire

pour l’happe-petit du poète ! »

 

 

 

 

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Je continuai à me nourrir

de ce peu

que le soleil attendri

me révélait

entre deux gouttes de magie  …

 

 

 

 

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Fenêtre sur le TOI,

ami que je connais,

des matins brillent

sur tes mois de mets,

tes envies d’êtres

et tes bouquets de fêtes !

 

 

 

 

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Le vent

affole mes rêves

de rondes d’oiseaux …

J’exalte

leur déferlement d’ailes

et l’infini de mon arborescence …

 

 

 

 

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J’ai repris ces chemins blancs,

les reconnaissez-vous peut-être,

leur bouche en feuille

et leur teint de fleur ?

Il y avait quelqu’un, ce jour-là,

dans l’alcôve des écorces,

et une ballade-in

aux deux pieds de satin blanc…

Nos instants jouaient encore

et encore

à « Pierre-feuille-sises-oh » !

Vous souvenez-vous

de ces errances d’hier ?

 

 

 

 

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Depuis le temps que je la côtoie,

de loin,

comment n’ai-je pas vu

qu’elle était un écrin

dont l’arbre, seul,

détenait la clef !

 

 

 

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Comment n’ai-je pas pleuré

sur ce bout de béton, meurtri,

en mal de romance

et de forêt …

 

 

 

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Derrière chaque oeil 

vit

un instinct de fleur,

hôte imprévisible

qui désenchaîne les heures ….

 

 

 

 

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Et mes mots,

couture-riez langoureux

rêveront encore

au couchant

de ces pétales en jupe indienne …

 

 

 

 

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Peaux de tambours,

ma plume, cette danseuse folle,

écrit

de suaves sentes d’Afrique,

et le feuillage m’envoie

un baiser de mangrove …

 

 

 

 

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Je décroche quelques étoiles,

dans les yeux de lyre-réelle,

et l’extravagant de sa beauté …

 

 

 

 

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La fougère était dans sa bulle,

ne m’a pas vu passer …

De ses silences d’or,

elle enlumine mes pas !

 

 

 

 

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Il y a des trésors

à laisser dans leur décor,

la scène est trop belle

dans son langage de l’instant …

Il faudrait ainsi

et toujours

ne rien emporter d’autre

que l’essence d’un rire

et les flâneries égayées

d’un soupir prenant …

 

 

 

 

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En repartant,

un parachute s’était ouvert

et mon coeur

dans le rose de l’éphémère

s’envola

vers le récit éblouissant

de la terre …

 

 

 

 

Coin de village à l'ancienne (Copier)P1140512 (Copier)

 

A aller puiser

des images insolites

à la source de mon village,

entre la patience du vieillard

et ma fébrilité d’enfant,

j’ai rencontré

des jardins naïfs

deviné

 des mains de légende …

 

(Sabine)